La rencontre Qin Gang-Elon Musk, dernier signe de l'ouverture de la Chine aux investisseurs mondiaux

Le conseiller d'État et ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang et le PDG de Tesla Elon Musk se sont rencontrés mardi à Beijing, alors qu'un flot de chefs d’entreprises étrangers se sont récemment rendus en Chine. Cette rencontre survient alors que la deuxième plus grande économie du monde s'efforce d’approfondir son ouverture de haut niveau et de renforcer sa force d’attraction pour les investissements étrangers.

M. Qin a déclaré que la Chine continuerait à promouvoir fermement une ouverture de haut niveau et qu’elle s'engageait à créer un meilleur environnement des affaires, juridique et international axé sur le marché pour les entreprises de divers pays, dont Tesla.

« Le développement de la Chine est une opportunité pour le monde. Une relation sino-américaine saine, stable et constructive est bénéfique non seulement pour la Chine et les États-Unis, mais aussi pour le monde entier », a souligné M. Qin.

Il a également utilisé les voitures Tesla comme métaphore pour décrire les relations entre la Chine et les États-Unis, affirmant que les deux pays devraient « appuyer sur la pédale de frein » en temps opportun pour éviter une « conduite dangereuse » et promouvoir une coopération gagnant-gagnant.

M. Musk a affirmé que Tesla s'opposait au « découplage » et était disposé à développer davantage ses activités en Chine, selon un communiqué publié mardi sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères.

Selon des experts chinois, parallèlement à une série de réalisations de la Chine pour attirer et stabiliser les investissements directs étrangers (IDE), de plus en plus de PDG étrangers ont choisi de venir « physiquement en Chine » pour conclure des accords. « Cela montre l'attractivité indiscutable du marché chinois et de l'économie chinoise, malgré les bruits faits par certains médias occidentaux suggérant le contraire », ont-ils déclaré.

M. Musk s'est envolé en jet privé pour la Chine mardi. Le PDG de Tesla, dont le marché chinois a contribué à près de 21% de son chiffre d'affaires global au premier trimestre 2023, a lancé la Shanghai Gigafactory en grande pompe à Shanghai en 2019.

Il a visité la Chine à plusieurs reprises. En 2018 et 2019, il a été repéré par des internautes chinois en train de manger de spécialités chinoises dans différentes villes du pays.

M. Musk n'est pas le seul PDG étranger à s’être rendu en Chine ces derniers jours.

Lundi, le maire de Shanghai, Gong Zheng, a rencontré le PDG de Starbucks, Laxman Narasimhan, et a rassuré ce dernier sur le fait que Shanghai continuera à favoriser un environnement des affaires international fondé sur la loi et axé sur le marché.

Depuis l'optimisation par la Chine des mesures de contrôle de l'épidémie de COVID-19, les dirigeants d'entreprises étrangères ont formé un flot incessant de visites en Chine pour explorer les opportunités de marché, se rapprocher des clients et évaluer par eux-mêmes la situation du marché.

Une confiance croissante

Un nombre écrasant d'entreprises étrangères interrogées ont indiqué avoir une opinion satisfaisante de l'environnement des affaires en Chine, a révélé mardi une nouvelle enquête menée par le Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT).

Environ 97% des 600 entreprises étrangères de 26 localités en Chine ont exprimé leur satisfaction quant aux politiques chinoises concernant les investisseurs étrangers depuis le quatrième trimestre de 2022, selon l'enquête.

Plus de 80% s'attendent à ce que le rendement de leurs investissements en 2023 se maintienne ou s'améliore par rapport aux niveaux de 2022, a montré l'enquête, et plus de 90% des entreprises interrogées s'attendent à ce qu’il se maintienne ou s'améliore au cours des cinq prochaines années.

« Alors que l'économie chinoise continue de démontrer sa vitalité, les entreprises étrangères continuent d'être optimistes quant aux perspectives de développement économique de la Chine et ont un taux de satisfaction généralement élevé pour l'environnement des affaires en Chine », a déclaré mardi Wang Linjie, porte-parole du CCPIT, lors d'une conférence de presse régulière.

Hong Yong, un expert du Forum 50 sur l'intégration des économies réelles numériques, a indiqué mardi au Global Times que le sentiment haussier manifesté par les entreprises étrangères était motivé par de multiples facteurs, notamment une vitesse de croissance plus rapide du marché intérieur par rapport à la plupart des marchés internationaux, un engagement et un soutien continus du gouvernement chinois à une ouverture de haut niveau, ainsi que des ressources abondantes en main-d'œuvre qualifiée.

M. Hong a prédit que les IDE augmenteraient encore en 2023 pour surpasser le pic atteint l'année dernière.

La Chine a intensifié ses efforts pour attirer les investissements étrangers et vise à mieux tirer parti du rôle unique des capitaux étrangers dans la synergie des ressources et des marchés nationaux et internationaux.

Avec la reprise progressive de l'économie chinoise dans les mois à venir, sa contribution à la croissance économique mondiale pourrait encore augmenter, a déclaré mardi Tian Yun, un économiste chevronné.

La Chine devrait contribuer à 34,9% de la croissance mondiale en 2023, a prédit le Fonds monétaire international (FMI) le 11 mai.

Dans ce contexte, les capitaux mondiaux augmenteront certainement leurs investissements en Chine, car les perspectives optimistes sur la Chine et la croissance de l'utilisation réelle des investissements étrangers au cours des quatre premiers mois ont confirmé leur engagement envers le marché chinois, a noté M. Tian.

Les entreprises à capitaux étrangers ont créé 11 000 entreprises en Chine au cours du premier trimestre, en hausse de 7,6% en glissement annuel, se rapprochant du niveau d'avant le COVID, a fait savoir vendredi l'Administration d'État pour la régulation du marché.

Les IDE de la Chine au cours des quatre premiers mois de 2023 ont atteint 499,46 milliards de yuans (70,55 milliards de dollars), en hausse de 2,2% sur un an, selon les données du ministère chinois du Commerce publiées en mai.

M. Hong a ainsi affirmé que « les reportages des médias étrangers évoquant un ralentissement des investissements étrangers en Chine sont biaisés et non fondés ».

« La Chine est toujours l'un des plus grands receveurs d'IDE au monde et a fait des progrès remarquables dans la sauvegarde des droits et intérêts légitimes des investissements étrangers ainsi que dans l'optimisation de l'environnement des affaires », a assuré M. Hong. Il a noté que l'optimisme des investisseurs étrangers quant aux perspectives économiques de la Chine n'était pas sans fondement, mais basé sur la performance réelle de l'économie chinoise et la préférence politique du gouvernement chinois.

Des experts chinois ont également soutenu que « les actions en justice intentées contre plusieurs sociétés de conseil étrangères et l'examen de la cybersécurité des produits de certaines sociétés étrangères ont été menés conformément à la loi et sont basés sur des faits ».

« Celles-ci ne doivent pas être confondues ou comparées à la vaste répression américaine contre les entreprises chinoises sous prétexte de sécurité nationale », ont-ils avancé.

Un effet magnétique

La Chine a déployé de multiples mesures pour s'ouvrir plus largement au monde. Des experts chinois ont déclaré qu'alors que l'économie chinoise continuait de s'orienter vers un modèle axé sur la consommation, les entreprises étrangères auront un rôle plus important à jouer et seront forcément attirées.

« Nous avons remarqué les efforts du gouvernement chinois. […] Et nous sommes certainement intéressés pour faciliter la transition énergétique de la Chine en mettant en œuvre nos projets dans l'économie verte et les secteurs à faibles émissions de carbone », a déclaré Fabrice Fourcade, vice-président du groupe EDF, cité dans un communiqué que la société a envoyée au Global Times.

Pour la prochaine étape, l’économiste Tian Yun a estimé qu'il était important d'accélérer la construction d'un marché intérieur unifié afin de libérer davantage le potentiel de croissance économique intérieure, qui sera d'une encore plus grande importance pour attirer les investissements étrangers.