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La Chine met en garde l’UE contre ses tentatives de sanctions

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 05. 2023 | Mots clés : Chine

La Chine apportera une réponse forte aux actions menées sans preuve solide contre les entités chinoises.

Un haut diplomate de la Chine à l’Union européenne a déclaré que Beijing apporterait une réponse forte à toute sanction sans preuve solide de l’UE sur des entités chinoises pour des présomptions de contournement des sanctions européennes sur la Russie.

Fu Cong, le chef de la Mission chinoise auprès de l’UE, a fait cette remarque le 24 mai lors d’une interview avec le magazine New Statesman publié dimanche dernier, alors que l’UE est en train de considérer son 11e volet de sanctions sur la Russie, lequel se concentrera sur la résolution du problème des pays tiers contournant les sanctions existantes.

D’après plusieurs articles de presse, les noms de huit entreprises chinoises seraient cités dans les documents préliminaires de l’UE pour des présomptions de contournement des sanctions.

Fu Cong a déclaré que la Chine n’avait pas fourni d’équipements militaires à la Russie et qu’elle avait fait preuve d’une vigilance extrême dans le cas des articles à double usage.

« Dans le même temps, la Chine maintient une coopération et des relations économiques normales avec la Russie. De fait, cette coopération et ces activités économiques normales ne devraient pas faire l’objet d’interférences et elles ne devraient pas constituer une raison pour aucune mesure de coercition d’aucune partie, que ce soit de la part des Etats-Unis ou de la partie européenne », a-t-il souligné.

« La Chine est opposée aux sanctions unilatérales qui ne sont pas fondées sur le droit international ou sur une autorisation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. […] En particulier, nous sommes fermement opposés à la juridiction extraterritoriale de toutes ces mesures », a expliqué Fu Cong, un diplomate de carrière qui a pris ses fonctions actuelles en décembre dernier.

L’UE s’est longtemps opposée aux sanctions extraterritoriales, affirmant que ces sanctions étaient contraires au droit international et constituaient une violation de la souveraineté et de l’indépendance des nations. L’UE a formulé la Loi de blocage en 1996 pour interdire aux opérateurs de l’UE de se soumettre aux sanctions extraterritoriales. Elle a également protesté et résisté contre les sanctions des Etats-Unis sur les entreprises européennes, lorsque l’administration Trump s’était retirée de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran en 2018 pour imposer de nouvelles sanctions.

Fu Cong s’est dit attristé de voir que l’UE était en train de copier ce que les Etats-Unis avaient fait au cours de ces dernières années, ajoutant que cela constituait en outre « une violation de la propre position de l’UE contre l’application extraterritoriale de sanctions nationales ». Il a exprimé les inquiétudes profondes de la Chine à l’égard de tels changements au sein de l’UE.

« Permettez-moi d’être très clair: si la partie européenne imposait des sanctions sur des entreprises chinoises sans fournir de preuve solide montrant que ces entreprises sont engagées dans des activités qui pourraient contrevenir ou auraient contrevenu aux sanctions de l’UE sur la Russie, nous engagerions alors sans aucun doute des représailles », a-t-il averti.

Fu Cong a insisté sur le fait que la Chine voulait résoudre ce problème de façon amicale et que l’UE devait montrer des preuves, si elle en avait. Il a ajouté que l’UE ne devrait pas appliquer une nouvelle loi sur des accords commerciaux ayant été menés avant que cette loi n’ait été adoptée.

Principe fondamental

« Il s’agit du principe fondamental de l’Etat de droit, non? C’est la raison pour laquelle nous disons que nous devons discuter de cela. Malheureusement, nous avons approché la partie européenne et nous n’avons reçu aucune explication claire. […] Une chose qu’ils nous ont dite est qu’ils n’avaient pas de preuve solide montrant que ces entreprises avaient réexporté vers la Russie des articles importés à partir d’entreprises de l’UE », a-t-il expliqué.

« Si l’UE procède à des sanctions sur les entreprises chinoises malgré les efforts de la Chine de résoudre cette question de manière amicale, il y aura des réponses fortes de la part de la Chine. […] Franchement, je le redis, cela ne sera bon pour aucune partie et nous ne voulons pas voir cela arriver », a mis en garde Fu Cong.

L’UE discute d’un 11e volet de sanctions depuis le début du mois de mai. Jusqu’à présent, la Hongrie et la Grèce ont exprimé leur opposition à ce volet, citant l’enrôlement par l’Ukraine de certaines de leurs entreprises privées comme des « sponsors de guerre internationaux ». Un accord unanime des 27 membres est nécessaire pour que cet ensemble de sanctions puisse être adopté.


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Source:french.china.org.cn