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La Chine prend note de la réfutation par le ministre ukrainien des AE d’une information dans un article du WSJ

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 05. 2023 | Mots clés : Chine

L’article du WSJ « fait partie de la campagne de désinformation typique menée par Washington contre Beijing sur la crise ukrainienne », selon des experts chinois

Après que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a ouvertement réfuté une information publiée dans un article du Wall Street Journal (WSJ) affirmant que la Chine avait proposé un cessez-le-feu immédiat et la reconnaissance des « territoires occupés de l'Ukraine comme faisant partie de la Russie », le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré lundi avoir pris note de la réfutation. Certains experts chinois ont qualifié cet article de « désinformation typique faisant partie de la campagne de diffamation lancée par les États-Unis contre la Chine concernant la crise ukrainienne ».

Dans un geste rare, M. Kuleba a apporté la clarification dans un message vidéo après la parution d'un article dans le WSJ, qui, citant des responsables occidentaux anonymes, a affirmé que le représentant spécial de la Chine pour les affaires eurasiennes Li Hui « portait un message clair lors de son voyage en Europe : les alliés américains en Europe devraient affirmer leur autorité et demander un cessez-le-feu immédiat, ce qui laisserait la Russie en possession des parties de son petit voisin qu'elle occupe actuellement ».

Après la publication de l'article, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a immédiatement contacté ses collègues des capitales européennes visitées par M. Li, et aucun d'entre eux n'a confirmé que des négociations avaient eu lieu pour reconnaître les territoires actuellement contrôlés par la Russie, ont rapporté des médias ukrainiens.

« Je vous exhorte à garder l'esprit calme et le bon sens, à ne pas vous laisser berner et à ne pas réagir émotionnellement à chaque publication », a déclaré M. Kuleba dans un article du média ukrainien The New Voice of Ukraine.

« J'ai noté que le ministre ukrainien des Affaires étrangères avait déclaré publiquement avoir contacté les parties concernées. Aucun pays n'a indiqué que l'envoyé spécial Li Hui avait fait les déclarations mentionnées dans l’article du WSJ », a souligné Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse de routine lundi.

« Du 15 au 26 mai, M. Li s'est rendu en Ukraine, en Pologne, en France, en Allemagne, au siège de l'Union européenne (UE) en Belgique, ainsi qu’en Russie, entretenant de nombreux contacts et échanges avec toutes les parties sur le règlement politique de la crise ukrainienne », a déclaré Mme Mao. Li Hui a exposé la position et les propositions de la Chine, a écouté les opinions et les suggestions de toutes les parties et a recueilli davantage de consensus international, tandis que toutes les parties ont indiqué attacher une grande importance à la visite de M. Li et ont pleinement reconnu le rôle positif de la Chine dans la promotion des pourparlers de paix, a ajouté Mme Mao.

Elles ont également salué l'appel de la Chine à respecter la souveraineté, l'intégrité territoriale et la Charte des Nations unies, et ont indiqué attendre de la Chine qu'elle continue à jouer un rôle constructif, a fait savoir la porte-parole.

« L’article de ce média américain vise à salir la Chine, à créer la théorie d'une “alliance Chine-Russie” et à ignorer complètement la position neutre de la Chine, alors que les États-Unis cherchent à saper l'image internationale de la Chine au nom de leurs propres intérêts stratégiques », a avancé lundi Zhang Hong, chercheur associé à l'Institut des études russes, d'Europe de l'Est et d'Asie centrale à l'Académie chinoise des sciences sociales.

« Sur la question de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, la Chine a toujours eu une position claire, mais les médias américains répandent de telles absurdités, ce qui montre seulement que la partie américaine ne cherche pas une résolution pacifique de la crise, mais sape les efforts dans l’espoir que la guerre se prolongera afin qu'elle puisse contenir, sanctionner et isoler davantage la Russie », a soutenu M. Zhang.

Selon lui, « ce n'est pas la première fois que des médias américains, sous l'influence de Washington, diffusent de la désinformation sur la Chine à propos de la crise ukrainienne. Certains médias tels que le New York Times et CNN ont avancé que la Chine “considérait” d'envoyer des armes à la Russie, et ont déformé les relations sino-russes en les qualifiant d'“alliance d'autocraties” ».

« Même avant le départ de M. Li pour ce voyage, certains médias occidentaux ont minimisé les perspectives du voyage et ont même attaqué les motivations de la Chine », a affirmé lundi au Global Times Cui Heng, chercheur adjoint au Centre d'études russes de l'Université normale de Chine de l’Est.

« Le dernier article du WSJ fait partie de la campagne de désinformation que même certains responsables ukrainiens qui ont des liens amicaux avec l'Occident, comme M. Kuleba, ne peuvent plus tolérer. Et cela montre à quel point ces affirmations étaient sans fondement et puériles », a assuré M. Cui.

Le média américain, comme certains responsables et observateurs américains, a également mis en doute les intentions de la Chine de promouvoir la paix et les négociations. Par exemple, l’article du WSJ a avancé que la Chine « tentait de tester l'unité de l'Occident », et a également mis en avant le « scepticisme de certains quant aux intentions de la Chine en raison des “relations étroites de Beijing avec Moscou” ».

« Franchement, je ne suis pas d'accord avec cette évaluation [que la Chine est du côté de la Russie] », a déclaré Fu Cong, ambassadeur de la mission chinoise auprès de l'UE, lors d'une récente interview avec le magazine britannique The New Statesman. « La Chine est très claire sur le fait qu'elle soutient l'intégrité territoriale de tous les pays. Bien sûr, si nous voulons rechercher de manière réaliste une paix durable dans n'importe quelle région, les préoccupations légitimes de sécurité de toutes les parties doivent être respectées », a avancé M. Fu.

« La Chine essaie de faciliter la paix. Comme je l'ai dit, la Chine entretient de bonnes relations avec l'Ukraine et la Russie », a rappelé le diplomate chinois.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi la Chine n'avait pas condamné la Russie, M. Fu a répondu : « Je pense qu'à ce stade, en réalité, une simple condamnation ne résoudrait pas le problème. Cela pourrait réduire l’espace nécessaire à la diplomatie ».

« Si tous les pays prennent le parti d'un seul pays, alors qui va pouvoir servir de médiateur pour la paix? », a-t-il demandé.


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Source:french.china.org.cn