Le syndicat de Cathay critiqué pour avoir blanchi des membres d’équipage suite à un cas de discrimination

Le syndicat des agents de bord de la compagnie aérienne Cathay Pacific, basée à Hong Kong, a été critiqué jeudi pour avoir blanchi le personnel de cabine à l'égard de leur discrimination contre des personnes non-anglophones. Loin de reconnaître la mauvaise attitude de l'équipage, le syndicat a sympathisé avec le personnel licencié et a appelé à empêcher que les membres d’équipage puissent être enregistrés par les passagers, obligeant la compagnie aérienne, qui s'est excusée à plusieurs reprises pour l'incident de discrimination, à apporter une clarification à deux reprises jeudi pour se désolidariser de ces propos.

Les remarques du syndicat ont été largement critiquées par les internautes, qui l’ont accusé de vouloir embrouiller la situation et de détourner l'attention du public de la nature de l'incident discriminatoire. Des experts ont déclaré que le syndicat avait fermé les yeux sur le fait que les droits des passagers avaient été violés et que le syndicat avait blanchi l'équipage, les décrivant comme des victimes et les passagers comme des auteurs, montrant l'attitude divisée au sein de Cathay Pacific.

Dans un communiqué publié mercredi, le syndicat des agents de bord de Cathay Pacific Airways a exprimé ses plus profonds regrets concernant l'incident, qui a entraîné le licenciement de trois membres d'équipage de cabine.

Le syndicat a imputé l'augmentation des plaintes concernant le service de cabine au moral extrêmement bas des employés causé par l'ignorance de l'entreprise « d'une pénurie de main-d'œuvre et de ressources, une augmentation significative de la charge de travail, ainsi que de bas salaires », affirmant que les actions des passagers ayant enregistré le comportement des membres d'équipage avaient gravement perturbé leur travail.

Cathay Pacific a précisé jeudi que le syndicat était indépendant et ne représentait pas l'entreprise, soulignant que la compagnie aérienne n'accepte, ne soutient ni n'est d'accord avec la position du syndicat sur la question.

Le scandale lié à la mauvaise conduite des membres d'équipage a déjà causé un préjudice inévitable à la marque de la compagnie aérienne, et la déclaration du syndicat a encore déçu leurs clients et certains membres d'équipage, a affirmé jeudi Chu Kar-kin, un commentateur de l'actualité basé à Hong Kong et membre de l’Association chinoise des études de Hong Kong et Macao.

Des experts ont rappelé que le syndicat des agents de bord de Cathay Pacific Airways est un syndicat indépendant qui ne coopère pas avec la direction de l'entreprise lorsqu'il s'agit de conflits impliquant des employés. Selon eux, « la direction de l'entreprise espère apparemment désamorcer l'opinion publique sur la partie continentale de la Chine en s'excusant et en licenciant les employés concernés, mais le syndicat ne coopérera pas et ne fera que plaire aux employés ».

« Apparemment, le syndicat a confondu l'identité de servir ou être servi. Il ne devrait se concentrer que sur ce qu'un syndicat devrait faire, comme les taux horaires, les heures de travail maximales par semaine et l'aide sociale, plutôt que d'être affecté par des questions politiques. Leurs positions sur la politique dans le passé étaient déjà très frustrantes. Les objectifs et les activités des syndicats non désignés devraient être interrompus », a avancé Chu Kar-kin.

Outre la déclaration, il y a également eu un e-mail interne distinct en anglais qui a depuis circulé en ligne, semblant avoir été envoyé par la directrice de la prestation de services de Cathay Pacific, Mandy Ng, à ses membres.

La lettre indique qu'il était affligeant de voir qu'ils étaient « faussement accusés » de beaucoup de choses différentes. Selon le South China Morning Post, le syndicat a déclaré que selon le manuel destiné aux membres d'équipage de cabine, les employés qui ont vu un passager photographier ou filmer d'autres personnes sans leur consentement pendant un vol devraient demander la suppression de l'enregistrement.

Bien que Cathay Pacific ait affirmé jeudi que la lettre était fausse et a souligné que le groupe se réservait tous les droits d'intenter une action en justice, certains internautes ont remis en question les éclaircissements de la société et ont estimé que l'e-mail pouvait être réel.

« Quelle mauvaise impression cet e-mail a fait ! S'il est vraiment faux, pourquoi n'appellent-ils pas simplement la police pour mener une enquête approfondie afin de trouver le comploteur », a commenté un internaute.

« Le public de la partie continentale de la Chine n'a pas à changer de position, quelle que soit l'attitude de Cathay Pacific. Nous nous moquons de ce que leurs agents de bord pensent de nous dans leur esprit, mais nous ne leur permettrons jamais de nous montrer leurs mauvais sentiments pendant leur service. Ce que nous payons en tant que consommateurs, c'est leur service et leur respect », a posté un autre internaute de la partie continentale de la Chine.