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Les capitaux internationaux pourraient « chercher refuge » en Chine face à la crise touchant certaines banques occidentales

French.china.org.cn | Mis à jour le 22. 03. 2023 | Mots clés : Chine

« La crise bancaire qui se déroule aux États-Unis et en Europe, ainsi que la gestion très controversée de cette crise, ont affecté la confiance des investisseurs internationaux dans le système financier occidental et ont ébranlé l'hégémonie financière des États-Unis », ont avancé mardi des experts chinois, affirmant que « davantage de capitaux internationaux devraient fuir les marchés occidentaux et se tourner vers l'Asie, dont la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong ».

Depuis ces faillites bancaires aux États-Unis et en Europe, il y a eu de nombreuses discussions sur l'afflux de capitaux internationaux vers la RAS de Hong Kong et Singapour. Un article de Bloomberg a indiqué mardi que « certaines des personnes les plus fortunées et leurs bureau de gestion de patrimoine iront au-delà de l'option par défaut consistant à utiliser le sauveteur UBS Group AG pour tous leurs besoins en matière de gestion de patrimoine. […] L'Asie est ainsi une destination évidente », en particulier Singapour et la RAS de Hong Kong.

La RAS de Hong Kong devrait également accueillir vendredi le sommet « Wealth for Good » qui, selon divers médias, vise à attirer les milliardaires internationaux.

Alors que la Suisse vise à mettre fin à sa crise bancaire grâce à la fusion d’UBS avec le Crédit Suisse, actuellement en difficulté, cela provoque des turbulences sur le marché obligataire, après que la dette de niveau 1 supplémentaire (AT1) d'une valeur de 16 milliards de francs suisses (17 milliards de dollars) a perdu toute sa valeur dans le cadre de cet accord.

Les AT1, également connus sous le nom d’« obligations convertibles contingentes », sont des investissements relativement risqués qui peuvent être convertis en actions ou être entièrement amortis si une banque a des problèmes.

Cependant, les investissements en actions sont généralement classés comme secondaires par rapport aux obligations AT1, et cette décision surprenante a provoqué la colère des détenteurs de ces obligations.

« La décision brutale des autorités suisses a suscité des inquiétudes concernant les investissements en obligations AT1 et l'ensemble du marché du crédit, ce qui rendra de plus en plus difficile pour les prêteurs d'augmenter le capital en émettant des obligations AT1 », a déclaré mardi Dong Dengxin, directeur de l'Institut des finances et des valeurs mobilières de l’Université des sciences et technologies de Wuhan.

Cela représente également la plus grande perte infligée aux détenteurs d'obligations AT1 depuis que ces instruments ont été développés après la crise financière de 2008, selon les médias. La décision des autorités suisses d'éliminer les obligations AT1 du Crédit Suisse pourrait réduire la demande pour ce type d'obligations à long terme, a rapporté Reuters mardi, citant un stratège de Goldman Sachs.

Le rachat du Crédit Suisse par UBS n'apaise que temporairement la crise bancaire en Europe, mais c'est un signal d'alarme pour le système financier du continent, a affirmé Zhao Yongsheng, professeur à l'Institut d'études régionales et internationales de l'Université de commerce international et d'économie de Beijing.

Les risques persistent dans le secteur bancaire européen face à un contexte d'assouplissement des restrictions, d'accent croissant sur les bénéfices et d'autres problèmes, selon M. Zhao.

Signe de craintes persistantes, les actions du Crédit Suisse ont plongé de 53% à moins de 1 dollar lundi. Les malheurs de la First Republic Bank aux États-Unis continuent eux de s'aggraver alors qu'une injection de 30 milliards de dollars par un groupe de grandes banques américaines n'a pas réussi à sauver la banque en difficulté.

Les actions de la First Republic Bank ont chuté de 47% pour atteindre un plus bas record lundi, et la négociation de ses actions a été interrompue plusieurs fois le même jour pour raison de volatilité.

Une étude récente a révélé que près de 200 banques aux États-Unis pourraient faire faillite dans le sillage de la Silicon Valley Bank, en raison de la hausse des taux d'intérêt et des retraits potentiels des déposants.

Une crise financière plus large sera inévitable si la Suisse et le continent européen ne changent pas leur « finance de style américain », axée sur le profit et le marché, pour restaurer une « finance de style européen » davantage axée sur la réglementation et la prudence, a avancé M. Zhao.

« Les opérations des banques chinoises sont stables et il est peu probable qu'une telle crise se produise en Chine », a assuré M. Dong, notant que la Chine appliquait une réglementation stricte à ses banques, alors que le seuil d'entrée dans le secteur bancaire est très élevé et que le nombre total de banques est sous contrôle strict.

« La crise bancaire déclenchée par la faillite de la Silicon Valley Bank, ainsi que la militarisation du dollar américain par les États-Unis depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien, ont porté un coup à la confiance des investisseurs internationaux dans le dollar, les obligations libellées en dollars ainsi que la Réserve fédérale américaine (Fed) et a ébranlé l'hégémonie financière américaine », a prétendu M. Dong.

Selon lui, « davantage de capitaux internationaux fuiront les États-Unis pour acheter de l'or et des actifs libellés en yuan. […] Le marché financier chinois deviendra un “refuge” pour les investisseurs qui cherchent la sécurité face à la crise bancaire mondiale croissante, car le marché financier chinois est de plus en plus ouvert et le fort rebond économique du pays apportera davantage de certitude. »


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Source:french.china.org.cn