Envoyer [A A]

La Chine exhorte les États-Unis à « cesser de politiser le traçage des origines du COVID-19 »

French.china.org.cn | Mis à jour le 22. 03. 2023 | Mots clés : Chine, États-Unis

La Chine a exhorté mardi les États-Unis à « cesser de politiser le traçage des origines du COVID-19 », exprimant sa forte opposition à la signature par le président américain Joe Biden d'un projet de loi demandant la déclassification des informations liées au traçage des origines du COVID-19, qui pourraient mettre en avant l’hypothèse d’une « fuite de laboratoire » sans aucune preuve.

Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a exprimé le vif mécontentement de la Chine lors de la conférence de presse de mardi portant sur le projet de loi, soutenant que ce dernier « déforme gravement les faits, fabrique de fausses informations, exagère la “théorie de la fuite de laboratoire” sans aucune preuve, et diffame et attaque la Chine ».

Le projet de loi – la « Loi sur l'origine du COVID-19 de 2023 (COVID-19 Origin Act of 2023) – a été adopté par le Sénat et la Chambre des États-Unis au début du mois, et M. Biden a signé le projet de loi lundi.

« Mon administration continuera d'examiner toutes les informations classifiées relatives aux origines du COVID-19, y compris les liens potentiels avec l'Institut de virologie de Wuhan », a déclaré M. Biden dans un communiqué publié par la Maison Blanche.

Répondant à une question posée par un journaliste du Global Times, M. Wang a condamné les États-Unis pour « n'avoir pris aucune mesure responsable, ne faisant que des remarques irresponsables sur les travaux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le traçage des origines et réprimant les scientifiques qui ont fait preuve de conscience dans leur travail ».

« Politiser le traçage des origines du COVID-19 ne fera qu'entraver le traçage et la coopération scientifique mondiale, diviser la solidarité mondiale dans la lutte contre le COVID-19, ainsi que saper le mécanisme mondial de gouvernance de la santé », a déclaré M. Wang, exhortant les États-Unis « à cesser de politiser le traçage des origines et à réagir aux préoccupations raisonnables de la communauté internationale, dont le partage de leurs cas suspects ainsi que l'ouverture de Fort Detricks et d'autres laboratoires biologiques ».

« Les sujets liés au COVID-19 sont hyper-politiques aux États-Unis, et non pas purement scientifiques. Le COVID-19 n'a jamais été traité comme un problème non politique, que ce soit de l'administration de Donald Trump à l'administration actuelle, ce qui implique que le traçage scientifique des origines du COVID-19 ne sied pas du tout aux États-Unis », a avancé mardi Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine.

Selon lui, « permettre aux services de renseignement de s'occuper d'une question scientifique en dit long. Les agences de renseignement aux États-Unis ont au cours des 30 dernières années été notoires pour avoir fourni des analyses “complaisantes” qui déforment la vérité afin de répondre à des besoins politiques spécifiques, déraillant de leurs fonctions d'origine qui est de fournir des analyses indépendantes proches des faits aux décideurs ».

« Les rapports des services de renseignement ont été grossièrement utilisés pour stigmatiser, diaboliser et diffamer la Chine », a soutenu M. Li, avertissant que « la politisation des renseignements ne pouvait qu'entraîner des revers majeurs dans la politique étrangère américaine ».

Une source proche de l'équipe Origins de l’OMS, qui suit de près le problème des origines du COVID-19, a déclaré mardi au Global Times qu'il sera important de voir si les données que les agences de renseignement américaines ont examinées incluent des preuves scientifiques vérifiables qui n'ont pas encore été vues avant.

Cela peut inclure le séquençage de l'ADN, des tests sur des individus, des preuves vérifiables de la présence du SRAS-CoV-2 sur des sites ou à des moments qui n'ont pas été signalés auparavant. Cela devra être mis en balance avec les preuves de plus en plus nombreuses qui indiquent une origine dans le commerce des espèces sauvages, qui sont substantielles et basées sur des données et des analyses scientifiques primaires, dont celles entreprises par des scientifiques en Chine et partagées avec l'étude sur les origines menée par l'OMS, a ajouté cette source anonyme.

« La position de la Chine sur le traçage des origines du COVID-19 a été cohérente – nous soutenons et participons au traçage scientifique mondial des origines et nous nous opposons à toute forme de manipulation politique », a affirmé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« La Chine attache une grande importance à la coopération scientifique mondiale en matière de traçabilité et y participe activement, mais pour résoudre ce problème scientifique grave et complexe, une coopération scientifique mondiale est nécessaire », a déclaré un membre chinois de l'équipe conjointe OMS-Chine au Global Times, appelant à un dialogue ouvert et à une attitude transparente de chaque pays à cet égard.

Du matériel génétique récent collecté sur un marché chinois a suggéré que de l'ADN de chien viverrin aurait été mêlé au virus. Le journal Science a cité Kristian Andersen, un expert en biologie évolutive chez Scripps Research qui a assisté à la réunion et est l'un des scientifiques analysant les nouvelles données, affirmant que « les données indiquent encore plus une origine venant de ce marché ».

« En regardant toutes les données disponibles, bien sûr, cela suggère qu'il est beaucoup plus probable que nous ayons une origine zoonotique », a indiqué Maria Van Kerkhove, responsable technique sur le COVID-19 de l'OMS, au magazine Science.

« Ces données ne fournissent pas de réponse définitive à la façon dont la pandémie a commencé, mais chaque élément de données est important pour nous rapprocher de cette réponse », a déclaré vendredi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn