20e Congrès du PCC : la Chine tourne une nouvelle page (Commentaire)

Avec la clôture du 20e Congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui s’est tenu au mois d’octobre de cette année, la Chine vient d'ouvrir une nouvelle page qui commence déjà à se remplir à une vitesse fulgurante. Beaucoup d’efforts ont été fournis pendant ces longues années et beaucoup de choses restent à faire, que ce soit sur le plan interne de la Chine, mais aussi et surtout pour son développement mondial, puisque peu importe le degré et la nature des relations entre les pays, tout est connecté et interdépendant.

La démocratie populaire à la chinoise, qui se conjugue avec le socialisme à la chinoise, est désormais indéniable. Il ne faut pas chercher dans le dictionnaire ou dans une encyclopédie quelconque la signification de ces termes. En effet, c’est à l’issue de plusieurs années de sacrifices, de tâtonnement, d’efforts que ces mots ont été trouvés, résumant à eux seuls le mode de fonctionnement de la République populaire de Chine sous la houlette de son président Xi Jinping, et la manière dont les têtes pensantes aussi expérimentés que jeunes du pays vont faire face aux grands défis de l’Humanité, avec en premier lieu le changement climatique.

Modernisation et respect de l’environnement

Si la COP 27 s’est tenue en Égypte en ce mois de novembre 2022, la Chine n’a pas attendu ce moment pour mettre en place des stratégies afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Et malgré ce que ses détracteurs laissent entendre, les efforts du pays sont visibles et constatés depuis quelques temps, d’autant plus que le changement climatique ainsi que la place de la nature ont été évoqués lors des précédents Congrès du PCC, durant lesquels il a été reconnu que « la nature est la source de toutes les richesses ».

Pour ceux qui ont déjà eu l’opportunité de constater de visu l’environnement de ce pays, le constat est sans appel. S’il y a quelques années encore, il était impossible de voir le ciel dans la capitale chinoise, compte tenu de la fumée émise par les usines, ce n’est actuellement plus le cas. Le ciel est visible non seulement à Beijing mais dans de nombreuses régions du pays. Des efforts ont été fournis, même si ce n’est pas encore idéal, avec par exemple l’aménagement d’arbres dans les grandes artères des différentes villes, ainsi que le nettoyage, l’épuration des eaux à leur sortie des usines, ou encore le nettoyage de la terre pour favoriser davantage les cultures.

Compte tenu de la superficie de la Chine, les reboisements seront au menu des cinq prochaines années, avec les modes de cultures ancestrales qui ont toujours fait leur preuve et qui ont permis de remettre d’aplomb la nature. Avec les reboisements, une réforme du système agraire rural devrait être renforcée, permettant en même temps une exploitation optimale au niveau du rendement mais aussi des avantages non négligeables pour les agriculteurs. Avec tous ces efforts combinés, une réduction des émissions de carbone serait concevable tout en gardant le cap du développement économique.

Prospérité commune

Même si le COVID-19 a jeté une ombre au tableau des pays du monde entier, les chiffres actuels démontrent que si tous les acteurs combinaient leurs efforts pour un seul et même objectif, le développement mondial ne serait plus une utopie. Mais derrière ce concept mis en exergue par la Chine se trouve un plus grand objectif qui est de s’attaquer aux inégalités. En commençant par sa population, le PCC a mis un point d’honneur à l’éradication définitive de l’extrême pauvreté en Chine, ce qui a été accompli avec brio.

Mais d’autres chantiers tout aussi titanesque attendent le pays pour les cinq prochaines années, avec le développement économique et social en premier lieu au niveau de la population chinoise, avec des résultats attendus pour une redistribution des revenus et afin de diminuer les inégalités sociales qui peuvent engendrer des frustrations et des contestations par les plus démunis. La Chine n’est pas non plus épargnée lorsque l’on parle de corruption, et cela constituera encore un des chevaux de bataille du PCC pour les cinq prochaines années, car même si des efforts et des changements drastiques ont été fournis, la corruption est une des plus grandes maladies de ce siècle et gangrène toutes les sociétés du monde.

Prospérité « gagnant-gagnant » sino-africaine

Le plus grand projet peut-être jamais réalisé vis-à-vis du continent africain, qui est l’initiative de « La Ceinture et la Route », marquera sans nul doute l’histoire de la coopération sino-africaine. La Chine et l’Afrique ont une histoire plus ou moins commune ou similaire, avec la colonisation, la décolonisation, les traversées du désert, la pauvreté… Mais si la Chine a pu s’en sortir, ce n’est malheureusement pas le cas de la plupart des pays africains, qui continuent encore en ces temps tumultueux de chercher leurs voies et qui se retrouvent parfois de retour à la case départ. Suivant le proverbe chinois « Avec du temps et de la patience, le mûrier devient de la soie », « La Ceinture et la Route » pourrait constituer un tremplin pour les pays du continent africain, qui pourraient saisir enfin cette opportunité, cette confiance qui leur manquait tant.

Le principe « gagnant-gagnant » est un des leitmotiv de la culture chinoise, et c’est ce qui a été évoqué lors des réunions de divers think thank qui se sont déroulées à Beijing en 2019. Compte tenu de la vision commune sino-africaine, qui est de promouvoir les relations et de lutter contre la pauvreté, cette initiative pourrait entrer dans l’histoire et représenter un pied de nez à tous les acteurs qui ont contribué depuis des années à l’appauvrissement et au dépouillement permanents des ressources ainsi qu’à l’infantilisation de la population africaine.

RAKOTONIONY Noro Vololona (LUNA)

MADAGASCAR

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