COMMENTAIRE : La réalisation la plus importante de la Chine au cours des 10 dernières années a été sa persévérance face à l'adversité

Les 10 dernières années ont vu la Chine émerger politiquement, économiquement et socialement.

Sur le plan international, la Chine a été la cible des craintes américaines concernant son système et son succès. Le résultat a été une perception négative croissante de la Chine dans les pays développés du Nord, renforcée par des accusations répétées non prouvées de plusieurs gouvernements et de médias, qui considèrent la Chine comme une menace existentielle pour leur suprématie idéologique, économique et militaire. Parallèlement cependant, les économies en développement et émergentes d'Asie du Sud et d'Asie centrale se sont pour la plupart rapprochées de la Chine. L’initiative de « La Ceinture et la Route », le Partenariat économique régional global (RCEP), la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), le bloc des BRICS, les dons de vaccins, les annulations de dettes et les approches moins conflictuelles de Beijing ont vu la Chine émerger comme un modèle économique et politique et un partenaire économique.

Beijing a poursuivi sa recherche d'une voie différente, celle qui a réussi à placer les gens au-dessus des politiques centrées sur l'économie, avec par exemple l'élimination de l'extrême pauvreté, l'accès aux soins de santé et l'amélioration de ses programmes de retraite. Elle a fait cela tout en développant son économie chaque année, y compris pendant la pandémie, et en sauvant des millions de vies grâce à des mesures sanitaires strictes mais efficaces. Elle a réformé son armée et a poursuivi la corruption partout où elle a été trouvée. Cela ne veut pas dire que la Chine est parfaite, loin de là, mais ses approches revenant à « étudier, planifier, mettre en œuvre, ajuster et développer » ont donné plus de succès que les changements périodiques de gouvernements dans de nombreux pays occidentaux.

Les canonnières dans le détroit de Taïwan, l’alliance militaire AUKUS (Australie, Royaume-Uni, États-Unis) et le QUAD (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité entre les États-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde), signalent clairement les intentions de Washington, malgré les propos présents dans les Trois Communiqués, qui spécifient la convivialité et la politique d’« une seule Chine ».

Le récit, les hypothèses, l'idéologie et l'adhésion de Washington à l'exceptionnalisme américain sont une scène où ces deux systèmes différents jouent leur rôle respectif. La plus grande différence est que la Chine ne cherche pas à imposer ses idées ou ses modèles aux autres, contrairement aux États-Unis.

Sur le plan économique, au lieu de louer l'ascension réussie de la Chine, qui est passée d'un pays sous-développé à une puissance économique moderne, l'accent mis par Washington a été de créer, et certains soupçonnent d'attiser, des problèmes dans des domaines où Washington estime qu'il y a des faiblesses, comme la Région administrative spéciale(RAS) de Hong Kong, la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest), la région autonome du Tibet (ouest) et la région chinoise de Taïwan. Tout cela dans le but de faire dérailler le succès économique de la Chine par des distractions et du harcèlement.

Malheureusement pour Washington, ses efforts ne fonctionnent pas. La tentative de Donald Trump de réduire le déficit commercial américain l'a au contraire vu atteindre des niveaux records. Les innovations 5G de Huawei ont pris l'Occident par surprise, alors Washington a essayé de détruire l’entreprise, mais Huawei est toujours en vie et, comme la Chine, reste persévérante.

De même, les efforts de Washington pour limiter la capacité de la Chine à accéder à toute technologie étrangère ne fonctionnent pas et, à moyen et long terme, se traduiront par une industrie technologique chinoise plus indépendante et plus compétitive. C'est l'une des raisons pour lesquelles les investissements directs étrangers (IDE) continuent d'affluer en quantités toujours plus importantes vers la Chine. Les entreprises suivent les lois de la concurrence plutôt que l'idéologie. Elles ont besoin d'endroits pour fabriquer et vendre de façon compétitive. Parallèlement, les marchés, la production et la place de la Chine dans la chaîne d'approvisionnement mondiale poursuivent leurs efforts pour être plus efficaces. Les innovations dans les technologies financières, comme WeChat, Alipay et le yuan électronique, font de la Chine une oasis économique, car elle embrasse l'avenir numérique tandis que d'autres résistent ou sont à la traîne.

Les États-Unis sont passés d'une crise à l'autre, de la crise financière de 2009 à des conflits sans fin en Irak et en Afghanistan, des rues dangereuses, des infrastructures en ruine, une réponse bâclée au COVID-19, des tarifs douaniers unilatéraux, des retraits arbitraires de traités, une tentative d'insurrection au Capitole, un ex-président impénitent qui prétend que le système a été monté contre lui, 31 000 milliards de dollars de dette nationale, entraînant l'Europe dans un conflit en Ukraine, une augmentation irréfléchie des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed) qui exporte l'inflation dans le monde entier. Les seules choses qui semblent ambitieuses sont les établissements d'enseignement américains et leur réputation d'excellence, mais les prix élevés, les attaques racistes et les difficultés à obtenir des visas contribuent à miner cette réussite.

Alors que la gravité économique s'est progressivement déplacée vers l'Est, une nouvelle réalité politique multipolaire émerge qui va au-delà de la Chine. Les lignes de fracture sont les divisions politiques qui émergent entre les pays développés du Nord et les pays en développement et émergents du Sud et de l'Asie centrale, comme en témoignent les schémas de vote à l'Organisation des Nations unies (ONU), dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), le RCEP, les BRICS ou l'OCS, des organisations qui attirent de nouveaux membres alors que le G7 et le G20 sont incapables d'agir.

Au niveau social, plus de 90% des Chinois expriment leur confiance en leur gouvernement. La Chine a également trouvé la fierté de ses racines culturelles, exprimées, par exemple, dans les tendances de la mode comme le hanfu, qui montrent une nouvelle réalité.

Les 10 dernières années prouvent que malgré les prédictions annuelles d'un effondrement économique ou politique imminent et les meilleurs efforts de ceux qui craignent l'essor de la Chine, la Chine dispose d'un système résilient et ciblé qui ne déraillera pas facilement. 

Traduit d’un article en anglais écrit pour french.china.org.cn par Einar Tangen, chercheur de l’Institut Taihe

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