Pour des experts étrangers, le 20e Congrès national du Parti communiste chinois arrive à un moment crucial

Selon Jon Taylor, un expert américain, le 20e Congrès national du Parti communiste chinois, qui va s’ouvrir dans quelques jours à Beijing, sera une réunion très importante, car il aura lieu à un moment périlleux dans les affaires mondiales, notamment dans le contexte du conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine et d’un malaise économique généralisé. 

M. Taylor, professeur et directeur du département de sciences politiques et de géographie de l’Université du Texas à San Antonio, estime également que les résultats du Congrès pourraient être de nature à la fois idéologique et structurelle.

« La Chine est confrontée à de multiples points de tension qui pourraient avoir un impact sur la croissance économique et le développement du pays. La tâche du Parti est de s’attaquer de front à ces problèmes », a-t-il souligné.

M. Taylor a indiqué qu’il s’attendait à voir la Chine mettre davantage l’accent sur la prospérité commune et l’objectif du deuxième centenaire d’un grand pays socialiste moderne pour résoudre les problèmes d’inégalité ainsi que la qualité de vie des gens dans les années à venir, disant également s’attendre à voir la Chine faire un effort pour aligner la réglementation des entreprises, des secteurs technologiques et des marchés financiers sur des priorités telles que l’innovation et les initiatives de politique étrangère.

Notant par ailleurs que le Parti a parcouru un long chemin depuis sa guerre de libération réussie, le renversement de la domination étrangère et la fondation de la République populaire de Chine en 1949, il a rappelé qu’« au cours des 73 dernières années, le Parti a transformé le pays d’une nation appauvrie, isolée et faible en l’une des deux puissances prééminentes du monde ».

Enfin, a-t-il souligné, si le Parti a rencontré divers problèmes, il a aussi régulièrement montré sa capacité à être un moteur de changement et à répondre de manière pragmatique aux tensions provoquées par l’essor économique, politique et militaire de la Chine. « Le Parti a été en mesure de gouverner un pays avec une population incroyablement nombreuse et a permis à la Chine de maintenir un développement à long terme et de continuer à améliorer rapidement le niveau de vie du citoyen chinois moyen », a-t-il conclu. 

Rana Mitter, professeur d’histoire et de politique de la Chine moderne à l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, a pour sa part déclaré qu’il s’attendait à voir diverses résolutions traitant de questions urgentes de développement économique adoptées lors du Congrès, notant qu’« au cours des prochaines années, la Chine devra trouver une croissance véritablement verte, et qu’il y aura donc probablement de nouvelles déclarations sur l’approvisionnement énergétique et la contribution mondiale au zéro net (d’émissions de carbone) ».

Il est également probable, a-t-il poursuivi, qu’une attention particulière soit accordée à une question clé de l’emploi,  notamment comment créer davantage d’emplois dans les secteurs à plus forte valeur de l’économie, en particulier la technologie et les services, et c’est pourquoi, a-t-il ajouté, le 20e Congrès national définira probablement les conditions dans lesquelles ces développements clés se produiront.

De son côté, Felix Valdivieso, président du Centre chinois de l’école commerciale Instituto de Empresa de Madrid, en Espagne, a déclaré que le Congrès « mettra la Chine sur une nouvelle voie pour le 21e siècle, ouvrant un nouveau chapitre de l’histoire mondiale ».

Christopher Bovis, professeur de droit des affaires internationales à l’Université de Hull au Royaume-Uni, a quant à lui souligné que la Chine était la cible d’actions de guerre commerciale et d’un accueil hostile de l’Occident à ses propositions de solutions commerciales, commerciales et commerciales mondiales.

Estimant que la Chine devrait s’en tenir à ses réformes et confirmer les orientations politiques qui encouragent le libre-échange, en particulier en mettant fortement l’accent sur les politiques industrielles pour l’innovation, ainsi que sur les sciences et technologies, il a enfin rappelé que la Chine s’est déjà engagée à promouvoir le développement durable lié à la réduction des émissions de carbone, et que cet engagement devrait être tenu au cours de la prochaine décennie et au-delà pour signaler son engagement et son leadership mondial en la matière.