Envoyer [A A]

Beijing et Shanghai parviennent à maintenir les étapes de leur réouverture malgré des cas sporadiques de COVID-19

French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 06. 2022 | Mots clés : COVID-19

Les cas sporadiques de COVID-9 découverts à Beijing et à Shanghai et le durcissement des mesures régionales ont jeté une ombre sur la réouverture progressive des deux plus grandes villes de Chine, mais les observateurs estiment cependant que la reprise de la vie et du travail normaux dans les deux métropoles et plus largement à travers le pays ne sera pas entravée car, sur la base de l'expérience des deux derniers mois, la Chine a mis à jour sa politique régulière de lutte contre l’épidémie pour mieux faire face au variant Omicron furtif.

Le 10 juin, des clusters d’infections dans des clubs de la capitale ont entraîné 29 cas positifs dans 12 districts, incitant trois d’entre eux, dont Chaoyang, à suspendre les lieux de divertissement comme les clubs de musique et les cybercafés. Beijing a annoncé il y a cinq jours une réouverture majeure des services de restauration, des écoles et des sites touristiques.

Les bars impliqués dans les infections groupées sont le bar Paradise Supermarket, le club One Third, le Fresh Club et le club PH, qui sont concentrés dans la zone du Stade des Travailleurs. Les autorités de Beijing ont mené une enquête épidémiologique sur tous les employés de ces établissements, tandis qu’au moment de mettre sous presse, les infections liées aux bars avaient identifié 4 402 contacts étroits, qui font actuellement l'objet d'une gestion fermée.

Shanghai, qui a connu un retour à la vie normale et au travail le 1er juin, a quant à elle vu la moitié de ses 25 millions d'habitants de 11 districts subir des tests d'acide nucléique ce week-end, après que trois employés du salon de beauté Red Rose, situé rue Huaihai, dans le district de Xuhui, en centre-ville, se sont révélés positifs au COVID-19 le 9 juin. Selon les autorités locales, le salon compte 16 employés, 481 clients ont été retrouvés et environ 90 000 personnes en relation avec eux ont subi des tests d'acide nucléique.

Depuis que la ville a levé son confinement le 1er juin, elle a enregistré de nouvelles infections au niveau communautaire, indiquant que des risques cachés de transmission existaient toujours entre les communautés, a de son côté déclaré le 10 juin Zhao Dandan, directeur adjoint de la commission de la santé de Shanghai, lors d’une conférence de presse.

Alors que certains habitants s'inquiètent de savoir s'il y aura ou non un nouveau confinement à l'échelle de la ville, les responsables des districts de Jing'an et de Hongkou ont précisé le 10 juin qu’une gestion en boucle fermée sera mise en place pendant les échantillonnages PCR et qu’elle  sera levée immédiatement lorsque l'échantillonnage de dépistage sera terminé, afin de réduire l'impact sur la vie quotidienne des habitants.

« Je comprends la manière d'effectuer le dépistage pendant les week-ends, ce qui a réduit l'impact sur mon travail », a déclaré le même jour au Global Times une habitante du nom de Jin, qui a noté qu'elle était également préoccupée par les cas sporadiques signalés récemment, et que ce serait un moyen rapide de détecter les infections possibles via le dépistage par PCR.

De son côté, un expert principal du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies qui a requis l'anonymat a également déclaré le 10 juin au Global Times que malgré les clusters d’infections, des mégapoles comme Beijing et Shanghai ne recourront pas facilement à des confinement à grande échelle, en particulier après avoir mis à jour leurs mécanismes réguliers de prévention de l’épidémie ces derniers mois pour mieux faire face au variant Omicron. La levée par la capitale chinoise des restrictions majeures liées au COVID-19 a démontré la pratique réussie des mégapoles du pays dans les mesures opportunes et ciblées contre le variant Omicron après la bataille acharnée et difficile de Shanghai, qui a vu le centre financier du pays bloqué pendant plus de deux mois.

Dans de nombreuses villes, les gouvernements locaux ont organisé des tests d'acide nucléique réguliers tous les deux ou trois jours depuis mai, et Beijing exige d’ailleurs des résultats négatifs de  tests d'acide nucléique effectués dans les 72 heures pour entrer dans les lieux publics et les transports.

Lu Hongzhou, directeur du troisième hôpital populaire de Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud de la Chine), a déclaré le 10 juin au Global Times que des tests réguliers d'acide nucléique sont précieux pour détecter rapidement les clusters d’infections et prévenir toute éventuelle résurgence.

« Il est inévitable que des cas sporadiques soient détectés en permanence, car des cas importés peuvent provoquer des infections domestiques sporadiques du fait que la pandémie mondiale n'a pas été contrôlée », a noté M. Lu, ajoutant que l'ouverture et la normalisation progressives de la vie ne seront pas affectées et que des tests d’acides nucléiques réguliers contribueront à accroître la confiance dans la production et la reprise du travail. Il pense également qu’il faut être plus actifs dans la réponse au COVID-19 à l'avenir, ce qui signifie que la recherche sur des vaccins plus efficaces ainsi que sur des médicaments à petites molécules doit être accélérée.

Shanghai n'a pas arrêté ou ralenti la reprise de la production, et divers secteurs ont signalé une reprise complète de la production cette semaine. SAIC Motor, le plus grand constructeur automobile du pays, a annoncé le 9 juin avoir vendu 360 000 véhicules en mai, dont 86 000 sur les marchés étrangers, soit une augmentation de 97 % d’une année sur l’autre.

Le complexe Shanghai Disney Resort a pour sa part rouvert le 10 juin certains de ses sites de villégiature, dont un parc près de Disneyland et un magasin, après une fermeture de près de trois mois en raison de récentes flambées de COVID-19. En revanche, Universal Beijing Resort, qui avait prévu de reprendre la réservation de prévente de billets et d'hôtels samedi, a annoncé reporter le plan le même jour en raison de nouvelles poussées de virus.

Un ancien directeur d'un groupe de réflexion relevant du ministère chinois du Commerce a déclaré au Global Times sous couvert d'anonymat que des mesures régionales ciblées n'auront pas un grand impact sur l'économie, mais qu’elles assureront même au contraire le développement à long terme de l'économie, et c'est pourquoi la Chine poursuit une politique dynamique zéro COVID-19.

Bien que les flambées de virus à l’échelle nationale aient accru les difficultés de la Chine à atteindre son objectif de croissance économique en année pleine, les experts estiment que la reprise complète du travail et de la production à Shanghai et à Beijing insufflera beaucoup de confiance dans l'économie au second semestre 2022.

Cao Heping, un économiste de l'Université de Pékin, a ainsi déclaré au Global Times que la reprise complète du travail et de la production à Shanghai et le retour des services de restauration à Beijing interviennent environ deux semaines plus tôt que prévu, ce qui entraîne 90% de chances de croissance économique positive pour la Chine en juin et une nette croissance positive en août. Il a ajouté que la politique nationale unifiée dynamique zéro-COVID a jeté des bases solide pour la reprise de l'ensemble de l'économie, et qu'il est tout à fait possible pour la Chine d'atteindre une croissance économique de 5 % ou plus sur l'année entière. Il pense par ailleurs que l'épidémie n'affectera pas le potentiel de développement à long terme de l'économie chinoise, car le pays dispose toujours de ressources efficaces en terres, en capitaux et en main-d'œuvre.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn