La Chine appelle la Suisse à « exclure les ingérences » pour la mise à niveau de leur ALE

La Chine a appelé la Suisse « à exclure les ingérences et à rencontrer la Chine à mi-chemin » dans les négociations sur la mise à niveau d'un accord de libre-échange (ALE) entre les deux pays, alors que certains médias suisses ont affirmé dimanche que la Chine avait bloqué les négociations commerciales avec la Suisse en raison des voix critiques dans le pays concernant les droits de l'Homme dans la région chinoise du Xinjiang.

Ces affirmations ont été publiées juste un jour après que la cheffe des droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a terminé sa visite de six jours en Chine, y compris dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest).

En réponse à une question sur le blocage présumé de l'accord de libre-échange, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a affirmé lors d'une conférence de presse de routine lundi que l'accord de libre-échange entre la Chine et la Suisse avait largement profité aux habitants des deux pays depuis son entrée en vigueur en 2014. La mise à niveau de l'accord pourra aider les deux pays à exploiter leur potentiel de coopération commerciale et à promouvoir la reprise économique ainsi que le développement face à la pandémie de COVID-19, a-t-il ajouté.

« L'accord de libre-échange est un accord mutuellement bénéfique et non un cadeau d'une partie à l'autre », a déclaré M. Zhao.

Le porte-parole a tenu ces propos après que certains médias suisses ont rapporté dimanche que les pourparlers entre la Suisse et la Chine étaient au point mort depuis 2018 suite à des critiques en Suisse sur les droits de l'Homme dans la région chinoise du Xinjiang, telles que les accusations de travail forcé.

M. Zhao a souligné que les deux parties avaient maintenu une communication étroite concernant la mise à jour de l'accord sur la base des principes de respect mutuel et d'égalité.

« La Chine serait heureuse de voir cet accord amélioré et elle espère que la Suisse pourra exclure les interférences et rencontrer la Chine à mi-chemin », a déclaré M. Zhao.

Le commerce entre la Chine et la Suisse a dépassé 44,1 milliards de dollars en 2021, selon les données du ministère chinois du Commerce. Depuis 2010, la Chine est le premier partenaire commercial de la Suisse en Asie et le troisième au niveau mondial après l'Union européenne (UE) et les États-Unis. Les deux pays ont signé un accord de libre-échange qui est entré en vigueur le 1er juillet 2014, a rapporté l'agence de presse Xinhua.

« Depuis l'année dernière, les forces anti-chinoises, en particulier le Congrès mondial ouïghour (CMO) soutenu par les États-Unis, ont rassemblé des dizaines d'organisations pour faire pression sur le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, afin qu'il fasse enquête sur les accusations de “génocide” présentes sur une liste fournie par le “Tribunal ouïghour” – une autre farce mise en scène par le CMO, que des analystes ont critiqué pour avoir des objectifs politiques », soutiennent des experts chinois.

La Suisse est l'un des 40 pays qui ont signé une déclaration conjointe lue au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en juin 2021, appelant la Chine à autoriser l'accès de la cheffe des droits de l'Homme de l'ONU à la région du Xinjiang pour y enquêter sur les supposés problèmes de droits de l'Homme qui y ont été rapportés.

Lors d'une conférence de presse tenue samedi à Guangzhou, dans la province du Guangdong (sud), Mme Bachelet a déclaré que son voyage au Xinjiang n'était pas une enquête et a ajouté qu’elle avait tenu des discussions larges et ouvertes avec des personnes de différents secteurs de la région, « dont des prisonniers et d'anciens stagiaires des centres d'éducation et de formation professionnelle ».

Le même jour, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, a soutenu que « la visite de Mme Bachelet a été l'occasion d'observer et de découvrir de visu le vrai Xinjiang face aux nombreux mensonges sensationnels racontés par certains pays occidentaux et des éléments anti-chinois afin de réaliser leurs projets d'utiliser la région du Xinjiang pour contenir la Chine ».

« Les nuages ne peuvent pas éclipser le soleil, et la vérité démystifiera tous les mensonges », a avancé M. Ma.