Entraide à Shanghai : la gentillesse ordinaire anime les voisinages

Depuis le mois de mars, une épidémie de COVID-19 insidieuse, complexe et qui se propage rapidement à Shanghai préoccupe tout le pays. Avec l'entrée de la ville dans une période critique de prévention et de contrôle, certaines difficultés du quotidien sont inévitablement apparues au sein de la population. China.org.cns'est entretenu par téléphone avec plusieurs citoyens ordinaires de Shanghai pourrendre compte de leurs expériences.

Le quartier de Mme Wu, dans le district de Jiading, avait déjà connuplusieurs journées de confinement entre le 15 et le 23 mars. L'aggravation de la situation sanitaire, avec un grand nombre de nouvelles infections et une propagation continue dans la communauté, a entraîné un nouveau confinement du quartierà partirdu 1er avril. Chaque jour, l'ensemble des bâtimentssont désinfectés, des bénévoles livrent des vivres devant les portes et descendent les déchets, et les résidents ne sortent plus que pour faire des tests PCR.

Depuis le 14 mars, le mari de Mme Wu travaille à domicile, et son fils, écolier du primaire, suit des cours en ligne à la maison. Malgré l'impossibilité de sortir, Mme Wu explique que sa famille ne manque de rien pour le moment. En plus de ses propres préparatifs avant le confinement, des distributionsde nouilles, de riz, de saucisses, de radis, de pommes, de viande, de laitue, de médecine chinoise, de masques et d'autres articles du quotidien ont eu lieu au cours des dernières semaines grâce notamment au comité de quartier et à l'employeur de son mari.

« Chaque bâtiment a son propre groupe WeChat, et notre directrice de bâtiment, qui a plus de 70 ans, nous transmet diverses annoncessur la distribution des autotests,sur l'envoi des photos des résultats de tests... Elle organise également les activités des bénévoles qui distribuent des provisions. Les bénévoles du district les déposent en bas des immeubles, et plusieursvoisinsles livrent volontairement ensuite devant chaque porte »,explique-t-elle.

« Tous les voisins se sont montrés très coopératifs et ont formé une file ordonnée à l'heure exacte à laquelle on leur avait demandé d'aller faire leur test PCR », poursuit-elle.« Bien que l'épidémie ait causé beaucoup de désagréments à ma famille et à moi-même, c'est un soulagement et un réconfort de penser que les efforts que nous déployons aujourd'hui assurent la santé et la sécurité de beaucoup plus de gens. Nous nous efforçons tousdefaire au mieux au quotidien, et nous espérons qu'il n'y aura bientôt plus de cas et que les portes de la communauté s'ouvrirontpour nous permettre de reprendre le cours normal de nos vies. »

Pour assurer l'approvisionnement en nécessités du quotidien, des modèles d'aide mutuelle sont venus s'ajouter dans diverses communautés aux groupes d'achats et aux distributions de quartier. Mme Zhao, qui vit dans le quartier de Zhangjiangà Pudong, a ainsi travaillé avec d'autres bénévoles pour installerdes abris contre la pluie et réaménager le site de tests PCR emporté la veille par de fortes pluies. Comme l'approvisionnement était difficile dans lequartier, un groupe WeChat a été formé très rapidement pour faciliter l'échange de marchandises. « Chaque fois que quelqu'un demande de l'aide dans le groupe, il reçoit une réponse enthousiaste, certains offrent gratuitement des biens et des aliments. Les bénévoles membres du PCC dans notre communauté ont également organisé un groupe d'achat de produits désinfectants et se sont portés volontaires pour servir la résidence. »

Près de la rue où vit Mme Zhao, un jardin potager sert les trois communautés résidentielles qui l'entourent. Dès que le magasin voisin pourra y accéder, il pourra assurer l'approvisionnement en légumesdes habitants du quartier. Le patron du magasin de nouilles voisin a également fourni les résidents en farine et autres provisions, en tentant de garder les mêmes prix. Ses coûts d'approvisionnement ayant fortement augmenté, il a finalement dû les relever à contrecœur de 50 centimes. Déterminé à ne pas faire peser sur les résidents des frais de coursier, il assure personnellement la livraison.

En outre, le livreur localdu centre de livraison ZTO Express est resté sur place malgré la fermeture de son centre de tri, et après son test PCR quotidien, il achemine divers paquets aux résidents confinés sans prendre un sou de commission. « Les efforts silencieux de toutes ces personnes ont contribué à assurer l'approvisionnement de notre communauté », raconte Mme Zhao, en ajoutant que des voisins organisent des achats de produits frais pour tous chaque jour. Lorsqu'un voisin a réussi à se faire livrer cinq boîtes d'œufs, Mme Zhao a voulu en acheter trois pour les distribuer aux cinq veuves âgées du quartier. En apprenant la situation des destinataires, le voisin n'a pas hésité un instant à faire don des œufs.« Il y a eu d'innombrables exemples de ce genre pendant le confinement, j'ai été émue à de nombreuses reprises par mes voisins. »

« J'espère que tout le monde saisit l'importance de se protégeret de travailler ensemble pour prévenir et contrôler l'épidémie », ajoute-t-elle.« Je suis convaincue que nous allons vaincre l'épidémie et que tout ira bien ! »