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L’Asie refuse d’être un échiquier dans le jeu des grandes puissances
« L’Asie refuse d’être un échiquier dans le jeu des grandes puissances et les pays asiatiques ne sont en aucun cas des pions dans la confrontation entre les grandes puissances », a déclaré lundi Wang Yi, le conseiller des Affaires d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, notant que les peuples doivent défendre la paix, la stabilité et le développement durement gagnés dans la région. Wang Yi a fait ces remarques à la suite de sa participation à la 48e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) concluant ses visites au Pakistan, en Afghanistan, en Inde et au Népal.
Sa visite en Asie du Sud survient alors que les retombées de la crise ukrainienne se propagent et que la paix et le développement dans le monde font face à de nouveaux défis.
« Nous sommes particulièrement conscients du désir fort des pays d’Asie du Sud à défendre la paix dans la région et à accélérer la relance économique après le Covid-19. Ces pays espèrent renforcer la communication stratégique et approfondir la coopération mutuellement bénéfique avec la Chine », a laissé entendre le ministre.
Selon lui, ces visites ont consolidé l’amitié traditionnelle entre la Chine et les pays d’Asie du Sud, et « peu importe les changements dans la situation internationale, la Chine accorde une grande importance à ses relations avec ses voisins, y compris ceux d’Asie du Sud ».
C’était la première fois qu’un ministre chinois des Affaires étrangères participait au Conseil des ministres étrangères à l’invitation de l’OCI.
D’après Wang Yi, la Chine et les pays islamiques sont parvenus à un consensus important sur de nombreuses questions. Ils se sont accordés à approfondir la communication et la coordination stratégiques, à résister conjointement à la discrimination entre civilisations, ainsi qu’à s’opposer conjointement aux théories de la supériorité d’une civilisation et du choc des civilisations. Les deux parties ont également accepté de continuer à travailler ensemble pour lutter contre la pandémie, de promouvoir une coopération de haute qualité dans le cadre des nouvelles Routes de la soie, mais aussi de renforcer la communication et la coordination dans la mise en œuvre des initiatives mondiales pour le développement, afin de soutenir la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable.
La Chine et les pays islamiques estiment en outre qu’il est impératif de promouvoir un règlement juste des questions sensibles régionales et que la question de la Palestine ne devrait pas être oubliée, marginalisée ni laissée sur la voie de l’injustice historique. Un travail conjoint sera réalisé pour mener et soutenir l’unité des pays en développement, promouvoir le multilatéralisme, abandonner la mentalité de la Guerre froide, résister à la confrontation entre les camps et préserver les intérêts communs des pays en développement.
Wang Yi a également déclaré que la Chine adhérerait sans faillir à sa politique d’amitié envers le Pakistan, tandis que le Pakistan a réaffirmé que l’amitié pakistano-chinoise était la pierre angulaire de sa diplomatie. Les deux parties ont accepté de consolider les infrastructures de transport et de l’énergie dans le cadre du corridor économique Chine-Pakistan (CECP).
Wang Yi a indiqué que l’objectif de sa visite en Afghanistan était de poursuivre l’amitié traditionnelle entre les deux peuples, d’observer l’établissement et la gouvernance du gouvernement intérimaire afghan et d’avoir des échanges en personne avec la partie afghane pour renforcer la compréhension et la confiance mutuelles.
Cette visite visait à envoyer un signal clair que la question afghane restait une priorité dans l’agenda actuel pour la paix et la sécurité internationales, notamment pour les pays voisins de l’Afghanistan.
« Comme nos amis afghans disent souvent, la Chine est le seul pays majeur qui n’a jamais fait de mal à l’Afghanistan. Nous sommes prêts à développer des relations normales et amicales avec notre voisin afghan sur la base des Cinq principes de coexistence pacifique. […] La Chine souligne que la sécurité constitue la base et le prérequis pour le développement. Elle espère que l’Afghanistan honorera son engagement et prendra des mesures plus efficaces pour combattre toutes les forces terroristes, incluant le mouvement islamique du Turkestan Oriental », a noté le ministre.
Wang Yi a fait remarquer que la Chine et l’Inde étaient des partenaires et non des rivales. Il s’agit d’un jugement stratégique de la Chine et l’Inde a approuvé ce point de vue.
« Nous pensons fermement qu’en tant que voisins mûrs et rationnels, nous devrions placer la question des frontières à une place appropriée dans nos relations bilatérales et l’empêcher d’entraver leur développement global. […] La Chine et l’Inde partagent des points de vue similaires sur les principales questions internationales et régionales, et elles devraient s’efforcer de se comprendre et de se soutenir pour apporter une énergie plus positive dans un monde instable », a-t-il souligné.
Au cours de la visite de Wang Yi au Népal, la Chine et le Népal se sont accordés sur le fait que la compréhension mutuelle et le soutien faisaient partie de la tradition d’amitié entre les deux pays.
« Nous avons accepté d’accélérer la coopération dans le cadre des nouvelles Routes de la soie, de faire avancer les projets conjoints clés, d’assurer la fluidité des ports terrestres, d’explorer la coopération transfrontalière et de bâtir progressivement un réseau de connectivité multidimensionnel transhimalayen, de façon à ce que l’Himalaya devienne un lien d’amitié et de coopération entre nos deux pays », a fait savoir le ministre.
« Nous avons réaffirmé que les deux parties maintiendront le principe de non-interférence dans les affaires internes et les normes basiques gouvernant les relations internationales, qu’elles rejetteront l’unilatéralisme et qu’elles s’opposeront à la politique de puissance », a-t-il ajouté.
Cette visite survient alors que les répercussions de la crise en Ukraine continuent de se faire ressentir à travers le monde. Les pays en développement en Asie du Sud et au-delà suivent de près les développements de cette crise et leur consensus général inclut la nécessité de résoudre les différends de façon pacifique par le dialogue, le fait que la guerre et les sanctions ne sont pas de bonnes solutions, la nécessité de défendre les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies et de préserver la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays, l’impossibilité de garantir la sécurité régionale par le renforcement des blocs militaires, la nécessité de protéger le droit de tous les pays à poursuivre une politique étrangère indépendante, ainsi que la volonté de s’opposer à la pression politique et au choix forcé d’un camp.
Source:french.china.org.cn |