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Le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi exhorte à une solution diplomatique et non à la guerre sur la question ukrainienne

French.china.org.cn | Mis à jour le 20. 02. 2022 | Mots clés : ministre des Affaires étrangères ,Wang Yi

Les parties liées à la crise ukrainienne doivent revenir à l'accord de Minsk, établir une feuille de route et un calendrier pour résoudre le problème plutôt que faire la guerre et semer la panique, a déclaré le 19 février Wang Yi, conseiller d'État chinois et ministre des Affaires étrangères lors de sa participation à la conférence de Munich sur la sécurité.

 

Selon CGTN, lors de la conférence, le chef de la diplomatie chinoise a commenté l'expansion de l'OTAN, la sécurité en Europe et les tensions en Ukraine en réponse aux questions soulevées lors de la session par Wolfgang Ischinger, le président de la conférence.

 

M. Wang a déclaré que, en tant que produit de la guerre froide, qui a pris fin il y a longtemps, l'OTAN devrait procéder aux ajustements nécessaires, ajoutant que « si l'OTAN continue de s'étendre vers l'Est, est-ce propice au maintien de la paix et de la stabilité en Europe ? ».

 

Réitérant la position de la Chine selon laquelle la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées et sauvegardées, et soulignant que l'Ukraine ne fait pas exception à ce principe, il a exhorté les parties concernées à adhérer à l'accord de Minsk II conclu en 2015 et à élaborer une feuille de route et un calendrier pour mettre en œuvre l'accord.

 

Selon le diplomate chinois, toutes les parties doivent « assumer leurs responsabilités et travailler pour la paix » plutôt que d'exacerber les tensions et de verser dans le sensationnalisme à propos du risque de guerre; elles peuvent toutes faire part de leurs préoccupations concernant la sécurité en Europe, et les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité doivent être respectées, a-t-il ajouté.

 

M. Wang a également noté que l'Ukraine devrait être un pont reliant l'Orient et l’Occident au lieu d'être une frontière d'affrontements entre grandes puissances.

 

Selon Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine, qui s’est exprimé le 19 février dans le Global Times, les remarques du ministre ont une fois de plus clairement indiqué à la communauté internationale que l'approche de la Chine face à la crise ukrainienne consiste à encourager la réconciliation plutôt que d'ajouter de l'huile sur le feu ou de pencher d'un côté. La Chine est engagée dans la promotion d’une position constructive et responsable de la part de toutes les parties impliquées dans la crise ukrainienne et à contribuer véritablement à une paix durable dans l'Europe élargie, et elle espère que toutes les parties impliquées dans la crise ukrainienne parviendront à un consensus pour résoudre les conflits.

 

Les remarques de M. Wang sont intervenues dans un contexte de battage médiatique continu de Washington sur une soi-disant invasion potentielle de l’Ukraine par la Russie. Le président américain Joe Biden a ainsi affirmé le 17 février que les informations qui étaient actuellement à sa disposition indiquaient que la Russie se préparait à envahir et à attaquer l'Ukraine et qu'une guerre allait peut-être se produire dans les prochains jours.

 

Avant cette déclaration du président américain, les États-Unis avaient déjà assuré que la Russie prévoyait d'attaquer l'Ukraine le 16 février. Cependant, cette journée s'est déroulée pacifiquement avec le récent retrait partiel des troupes russes de certaines zones frontalières, bien que Washington et l'OTAN aient déclaré n’avoir constaté aucun retrait et persisté dans leurs affirmations de guerre imminente pour empêcher un apaisement des tensions.

 

Selon M. Li, ces incitations répétées des États-Unis et de l'OTAN font qu’il est désormais possible qu'une guerre civile à grande échelle éclate en Ukraine.

 

Rappelant que les affaires ukrainiennes doivent être gérées par les Ukrainiens, mais que des forces extérieures, en particulier les États-Unis et l'OTAN, se sont ingérées dans les affaires intérieures du pays, il a souligné que les accords de Minsk portent sur la manière dont les problèmes internes de l'Ukraine peuvent être résolus de manière constructive ainsi que sur la manière dont le pays ne peut plus être le déclencheur d'une autre crise géopolitique en Europe.

 

Les experts estiment pour leur part que, au lieu de traiter l'Ukraine comme une nation digne de respect, Washington s’est servi de ce pays comme un pion dans sa compétition géopolitique avec la Russie, et c'est la cause profonde de la tragédie en Ukraine.

 

De leur côté, les observateurs ont souligné que la Russie a conservé son sang-froid stratégique dans le traitement de cette question très sensible et cela en dépit du fait que certains politiciens occidentaux débitent une rhétorique de guerre pour exacerber les risques de guerre et la désinformation des médias.

 

Dans le même temps, au milieu des tensions avec l'Occident sur la question ukrainienne, le dirigeant russe Vladimir Poutine a supervisé le 19 février des exercices nucléaires stratégiques impliquant le lancement de missiles balistiques hypersoniques et d'autres armes.

 

Parallèlement, le ministre chinois a aussi évoqué les problèmes liés à la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) lors de la conférence du 19 février, soulignant qu’il n'y a jamais eu de soi-disant « travail forcé » systématique au Xinjiang, ni de soi-disant « camp de rééducation », qui sont de la désinformation et des mensonges inventés, a-t-il dit, ajoutant que Beijing est favorable à une visite de Michelle Bachelet, la responsable des droits de l'homme de l'ONU au Xinjiang, et que la Chine travaille sur le calendrier avec le bureau de Mme Bachelet.


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Source:french.china.org.cn