Un livre blanc détaille le chemin vers la prospérité commune

La Chine a considérablement réduit les écarts de richesse, a élargi la couverture des services publics et a stimulé la consommation de produits culturels, alors que la nation la plus peuplée du monde s'est transformée en une société de moyenne aisance à tous les égards (notion définie sous le terme « xiaokang » en chinois), ont déclaré des responsables.

La Chine a annoncé plus tôt cette année qu'elle avait éliminé la pauvreté absolue, qu’elle avait atteint le « xiaokang », et elle s'est lancée dans une nouvelle tâche pour revitaliser les régions rurales et atteindre la prospérité commune.

Afin de marquer ce succès, le Bureau de l'information du Conseil des affaires d’État a publié mardi un livre blanc intitulé « Epopée de la Chine : de la pauvreté à la prospérité ».

Le document indique que le coefficient d'Engel – qui représente la proportion d'argent dans les dépenses des ménages consacrée à l'alimentation – des résidents urbains était en baisse, passant de 57,5% en 1978 à 29,2% en 2020, alors que celui des résidents ruraux est passé de 67,7% à 32,7% au cours de cette période.

Un coefficient décroissant signifie qu'un pourcentage plus faible du revenu est dépensé pour la nourriture et d'autres nécessités, ce qui indique donc une hausse des revenus.

Ning Jizhe, chef du Bureau national des statistiques (BNS), a déclaré lors d'une conférence de presse après la publication du livre blanc que le ratio de revenu disponible urbain/rural était de 2,56 l'année dernière, contre 2,99 une décennie plus tôt.

Il a précisé que le ratio de revenu disponible entre la région provinciale la plus riche et la plus pauvre (à savoir Shanghai et la province du Gansu, respectivement) était de 3,55 l'année dernière, contre 4,62 en 2010, lorsque la région la plus riche et la plus pauvre étaient respectivement Shanghai et la région autonome du Tibet.

Depuis 2012, « l'écart de richesse existe toujours mais a continué de se réduire entre les zones urbaines et rurales et entre les différentes régions et groupes », a souligné M. Ning, qui est également directeur adjoint de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR).

Il a déclaré que le coefficient de Gini de la Chine – une estimation couramment utilisée pour mesurer les inégalités – était de 0,468 l'année dernière, contre un pic de 0,491 en 2008.

L'expansion rapide des services publics a également contribué à atténuer les déséquilibres. L’assurance santé de la Chine couvre désormais 1,35 milliard de personnes et le programme de fonds de pension en couvre 1 milliard. Plus de 80 millions de logements abordables ont également été construits, bénéficiant à environ 200 millions de personnes.

« Au cours de la période du 14e Plan quinquennal (2021-2025), la Chine continuera de contrôler et de réduire cet écart. Nous ferons de plus gros gâteaux et les diviserons plus équitablement », a déclaré M. Ning.

La prospérité s'est reflétée dans les recettes du box-office et du tourisme. Xu Lin, chef du Bureau de l'information du Conseil des affaires d’État, a déclaré lors de la conférence de presse que la Chine comptait plus de 80000 salles de cinéma, soit le plus grand nombre au monde. Les revenus du box-office national ont dépassé 60 milliards de yuans (9,3 milliards de dollars) en 2018 et ont atteint 64,2 milliards de yuans en 2019, soit le deuxième plus élevé au monde.

La Chine a enregistré 20,4 milliards de yuans au box-office (le plus au monde) l'année dernière au milieu des perturbations causées par la pandémie de COVID-19, et est restée en tête au cours des huit premiers mois de cette année, avec 32,8 milliards de yuans. En 2019, les touristes chinois ont effectué plus de 6 milliards de visites et généré 5700 milliards de yuans de revenus touristiques, a fait savoir M. Xu.

« La prospérité commune n'est pas seulement la richesse matérielle, mais aussi la prospérité spirituelle », a affirmé M. Xu, qui est également chef adjoint du département de la publicité du Comité central du Parti communiste chinois (PCC).

« Le développement global des personnes et le progrès global de la société sont en cours de réalisation », a-t-il ajouté.

Selon lui, le succès du « xiaokang » signifie que la Chine a atteint un objectif majeur dans ses efforts de modernisation et de renouveau national, mais il a reconnu que le développement national restait déséquilibré et incomplet.

Il a déclaré que « travailler dur est la seule voie vers la prospérité pour le plus grand pays en développement du monde, avec 1,4 milliard d'habitants ».

« Le peuple chinois ne peut pas attendre que les bons jours arrivent par lui-même, ni demander aux autres de faire que cela arrive », a-t-il noté. « Travailler dur est le seul moyen. »

Le livre blanc indique que le PIB national de la Chine a augmenté de 9,2% en moyenne chaque année depuis 1979, contre une moyenne mondiale de 2,7% au cours de la même période. La Chine a également été le premier pays à contenir le COVID-19, à rouvrir son économie et à réaliser une reprise économique.

Depuis 1978, la Chine a réussi à sortir 770 millions d'habitants de la pauvreté extrême conformément au seuil de pauvreté de la Banque mondiale, ce qui représente 70% du progrès mondial, selon le livre blanc.

Le succès de la Chine a renforcé « la confiance et la force » d'autres peuples aux prises avec la pauvreté, étant donné que les efforts mondiaux de réduction de la pauvreté ont régressé ces dernières années, ajoute le document.