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Les efforts incessants des Etats-Unis pour faire de la Chine le seul centre d’attention des recherches internationales sur l’origine du nouveau coronavirus sont devenus une partie intégrante de la stratégie changeante des Etats-Unis pour contenir l’essor et l’influence de la Chine. Se concentrer sur la Chine aide les Etats-Unis à promouvoir l’alignement idéologique de leurs alliés, à remodeler leur agenda politique, à minimiser leurs erreurs politiques, ainsi qu’à remporter plus d’électeurs au niveau domestique.
Au cours de ces derniers mois, certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, ont fait pression sur l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lancer une nouvelle enquête sur le Covid-19 en Chine, malgré celle déjà réalisée en Chine par l’OMS. Malgré l’ouverture et la transparence de Beijing lors de cette enquête, Washington a publiquement accusé Beijing de consacrer « des ressources considérables pour tromper et désinformer », s’engageant à continuer de « demander la transparence ». D’après le rapport publié à la fin du mois de mars sur l’étude conjointe de l’OMS déjà réalisée, il est cependant « extrêmement improbable » qu’une fuite de laboratoire soit à l’origine du Covid-19.
Par le biais de lettres envoyées au directeur général de l’OMS et de déclarations officielles, près de 70 pays ont exprimé leur opposition à la politisation des recherches sur l’origine du Covid-19 et leur soutien au rapport de l’OMS sur le virus.
« Les discours sur l’origine du Covid-19 sont de plus en plus politisés et stigmatisants, donnant lieu à des crimes haineux », a mis en garde Kung Phoak, le secrétaire général adjoint de l’ASEAN pour la communauté socioculturelle. Dans un article d’opinion publié récemment, ce responsable de l’ASEAN déclare que « la Chine a coopéré avec divers pays et organisations internationales, comme l’OMS, pour faire face à cette pandémie », mettant en garde sur le fait que « toute politisation [des recherches] saperait l’objectif global de sauver toutes les vies ».
« L’OMS subit la pression des Etats-Unis et de l’Occident pour réaliser une deuxième phase de recherches sur l’origine du Covid-19 en Chine », note Ali El-Hefny, ancien ambassadeur de l’Egypte en Chine et ancien ministre des Affaires étrangères. Selon lui, ces efforts mis en œuvre pour réaliser une deuxième enquête ciblant la Chine « vise à faire ce que les Etats-Unis et l’Occident ont été incapables de faire » lors de la première phase de l’enquête de l’OMS.
« Il semble y avoir une accumulation d’actes politiques de la part de certains pays, qui menacent désormais les résultats obtenus à la fois dans les recherches sur l’origine du virus, mais également dans la réponse à celui-ci », fait remarquer Cavince Adhere, un expert kényan en relations internationales. D’après lui, la politisation de ces recherches par certaines puissances occidentales risque d’entraver les efforts mondiaux pour contrôler le virus.
Su Xiaohui, la directrice adjointe du Département des études américaines de l’Institut des études internationales de Chine, affirme qu’il y a eu aux Etats-Unis un choix « bipartisan et commun » de faire de la Chine le bouc-émissaire dans ces recherches sur l’origine du virus. La mauvaise réponse des Etats-Unis face au Covid-19 pourrait engendrer des revers politiques plus profonds pour le Parti démocrate des Etats-Unis lors des élections de mi-mandat de l’année prochaine et « la nécessité de promouvoir l’agenda politique domestique » a poussé l’administration Biden à refuser une collaboration potentielle avec la Chine, proposée par Beijing et d’autres pays pour face au Covid-19. « S’ils coopéraient avec la Chine dans la lutte contre le Covid-19, [les Démocrates] auraient du mal à détourner la pression domestique et feraient face à une série d’attaques de la part des Républicains », note-t-elle.
Au début du mois d’août, Michael McCaul, un Républicain influent du Comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a publié un rapport affirmant que le nouveau coronavirus aurait fuité de l’Institut de virologie de Wuhan quelque temps avant septembre 2019.
En réponse, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Chine a souligné que le membre du Congrès avait dénigré et calomnié la Chine « à la poursuite de gains politiques », ajoutant que Beijing condamnait fortement « ces manœuvres méprisables, qui n’ont aucune ligne de fond morale ». Le porte-parole a conseillé à Michael McCaul de demander plutôt au gouvernement des Etats-Unis de publier leurs archives médicales sur les apparitions inexpliquées de cas de maladies respiratoires dans le pays en 2019, enjoignant à Washington d’arrêter « ses manipulations politiques sous le prétexte de l’épidémie et de rejeter la faute sur les autres ».
« La Chine et les Etats-Unis, en tant que grands pays, devraient affronter ensemble cette tempête et rester dans le même bateau face à la pandémie, mais Washington a choisi une approche qui s’aligne avec ses propres intérêts plutôt que ceux de la communauté internationale. [...] Cela risque d’être un obstacle insurmontable dans la coopération sino-américaine et mondiale face au Covid-19 », explique Su Xiaohui.
Buthaina Shaaban, la conseillère en politique et communication du président syrien Bachar el-Assad, estime que Washington est incapable de tromper qui que ce soit avec ses accusations liées au Covid-19, car « le monde sait ce qui se trouve derrière ces accusations ». « Il n’est pas approprié pour les Etats-Unis d’accuser la Chine sur ce sujet, car celle-ci a combattu la pandémie avec une grande efficacité et proposé son aide à de nombreux pays pour lutter contre la pandémie », a-t-elle récemment déclaré à l’agence d’information Xinhua.
Source:french.china.org.cn |