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COVID-19: une enquête approfondie nécessaire à Fort Detrick, selon des experts

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 07. 2021 | Mots clés : COVID, Fort Detrick

Les épidémiologistes chinois appellent à se concentrer sur le laboratoire de Fort Detrick aux Etats-Unis. « Plus ils veulent dissimuler des choses, plus nous devons creuser », souligne l’un d’eux.

Dans le même temps, une pétition en ligne initiée par des internautes chinois et demandant à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’enquêter sur le laboratoire de Fort Detrick a déjà rassemblé près de 17 millions de signatures. Pourtant, ni le gouvernement des Etats-Unis, ni l’OMS n’ont répondu.

Un grand nombre d’autres scientifiques et d’analystes, dont le journaliste Herman Tiu Laurel, ont proposé vendredi dernier sur le média philippin Sovereign PH, qu’une pétition en ligne soit signée par les internautes philippins, afin que l’OMS s’intéresse de plus près à l’Institut de recherche médicale sur les maladies infectieuses de l’armée des Etats-Unis à Fort Detrick.

« Les Etats-Unis doivent avoir peur d’exposer le laboratoire de Fort Detrick à une enquête comme celle que l’OMS a menée à l’Institut de virologie de Wuhan », remarque Zeng Guang, un ancien épidémiologiste en chef du CDC de Chine. Il pense que les Etats-Unis sont opposés à la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, car ils sont terrifiés à l’idée que des enquêtes puissent être menées dans leurs laboratoires. « Plus ils veulent cacher des choses, plus nous devons creuser », estime-t-il.

Lundi, le ministère des Affaires étrangères du Laos a publié un communiqué, indiquant que la coopération mondiale dans le travail de recherche sur l’origine du nouveau coronavirus était une question scientifique complexe, qui devait maintenir un esprit d’objectivité, de transparence, d’inclusivité et de recherche scientifique pure.

Le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Gao Fu, a joint sa voix à tous ceux qui s’opposent à la politisation de l’enquête sur les origines du coronavirus, soulignant qu’il s’agit là d’une question scientifique et que personne ne devrait rejeter la faute sur autrui.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, Gao Fu a donné l’exemple du coronavirus humain HKU1, qui a été découvert par une équipe de recherche de l’Université de Hong Kong en 2004. « Il s’avère que celui-ci existait déjà dans des échantillons stockés depuis 1995 par un scientifique brésilien », a-t-il expliqué.

Selon lui, l’enquête sur l’origine du nouveau coronavirus est une question scientifique, qui ne devrait pas être politisée. Il suggère également que le virus pourrait également exister depuis longtemps.

Près de 60 pays ont envoyé des lettres à l’OMS, exprimant leur accord avec les résultats de la première phase des recherches sur l’origine du nouveau coronavirus et s’opposant à toute tentative de politiser cette enquête, a fait savoir dimanche dernier le ministre chinois des Affaires étrangères et conseiller d’Etat Wang Yi.

Alors que de nombreux endroits à travers le monde sont submergés par la recrudescence du COVID-19, certains pays ont gravement entravé les recherches scientifiques sur l’origine du virus, notamment les Etats-Unis et leur politisation des recherches, souligne Li Haidong, un professeur de l’Institut des relations internationales affilié à l’Université des affaires étrangères de Chine. Selon lui, de plus en plus de pays, qui continuent d’être durement frappés par la pandémie, vont réagir et exprimer leur colère face à la politisation de cette enquête.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur de l’OMS, a récemment dévoilé un plan pour mener une deuxième enquête en Chine, incluant une proposition pour réaliser « des audits des laboratoires et instituts de recherche pertinents opérant dans la zone des cas humains initiaux identifiés en décembre 2019 ». Cette proposition a été rejetée par Zeng Yixin, le vice-ministre chinois de la Commission nationale de la santé (CNS), qui estime que ce plan « méprise le bon sens et défie la science ».

Au début de cette année, une équipe conjointe constituée par la Chine et l’OMS a réalisé une enquête sur l’origine du nouveau coronavirus à Wuhan et réfuté la théorie sur une possible fuite d’un laboratoire au cours d’une conférence de presse organisée au mois de mars, qualifiant celle-ci d’« extrêmement improbable ».

Tous les pays ont la responsabilité de travailler ensemble pour découvrir les origines du Covid-19, a déclaré le porte-parole de l’OMS, Tarik Jašarević : « Il ne s’agit pas de politique, ni d’un jeu des reproches », a-t-il souligné.

D’après les épidémiologistes, cette volonté de l’OMS de mener une nouvelle enquête dans un pays dans lequel l’organisation a déjà enquêté indique néanmoins clairement que l’organisation est fortement influencée par la politique.

Un grand nombre d’autres épidémiologistes ont également insisté sur le fait que la prochaine étape devrait être de mener cette enquête dans plusieurs autres pays, car de nombreux signes indiquent que le virus pourrait être apparu ailleurs avant son apparition à Wuhan.

Ainsi, une greffe de peau réalisée en novembre 2019 à Milan s’est révélée positive au virus, une étude sur les eaux usées indique que le virus pourrait avoir circulé au Brésil en novembre 2019 et des échantillons sanguins suggèrent des traces d’infection aux Etats-Unis et en France à la fin 2019.

Un virologue proche de l’Institut de virologie de Wuhan affirme que tous ces signaux autour de la pandémie devraient être sujets à un examen minutieux de la part de l’OMS, car il est possible qu’il y ait eu des versions faiblement contagieuses du coronavirus dans d’autres parties du monde.

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Source:french.china.org.cn