Les États-Unis exhortés à rompre avec leur politique hostile envers la Chine

Lors des dernières discussions et réunions avec des diplomates américains en visite en Chine, Beijing a tracé des lignes rouges pour gérer les divergences bilatérales, afin d'éviter que ces dernières ne deviennent incontrôlables, et la balle est désormais dans le camp de Washington pour répondre avec bonne volonté, ont avancé des experts chinois.

Lors de sa rencontre lundi avec la vice-secrétaire d'État américaine Wendy Sherman à Tianjin, le conseiller d'État et ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a averti Washington de ne pas franchir la ligne dans trois domaines : le système politique, le développement et la souveraineté de la Chine.

Mme Sherman était à Tianjin pour un entretien avec le vice-ministre des Affaires étrangères Xie Feng, qui a duré plus de quatre heures lundi matin.

Beijing pense que le dialogue aidera à tracer une voie pour la coexistence pacifique des deux pays et que leurs interactions gagnant-gagnant profiteront également au monde, a déclaré M. Wang.

« Les États-Unis traitent la Chine comme un concurrent et un rival et tentent d'interrompre le processus de modernisation de la Chine », a-t-il soutenu.

« Washington devrait “rompre avec l'orgueil et les préjugés”, cesser de donner des leçons et revenir à une approche politique raisonnable envers la Chine », a ajouté M. Wang.

Mme Sherman a déclaré que la relation américano-chinoise était la relation bilatérale la plus importante au monde, et a réitéré que les États-Unis adhéraient à la politique d'« une seule Chine » et ne soutenaient pas l'indépendance de Taïwan.

Xu Yicong, chercheur à la Fondation chinoise pour les études internationales et ancien ambassadeur de Chine à Cuba, a indiqué : « La visite et les propos tenus par les deux parties montrent que les décideurs politiques en Chine et aux États-Unis sont bien conscients de l'importance de la relation et de la nécessité de travailler ensemble pour maintenir une communication nécessaire et étroite. »

Afin de maintenir les contacts entre les deux pays, « une présentation claire et en face-à-face de leurs positions et de leurs préoccupations sur les questions fondamentales est le seul moyen viable, il n'y a pas d'alternative », a affirmé M. Xu.

« Les États-Unis ne doivent pas chercher à entraver ou même à briser le processus de développement de la Chine, ils ne doivent pas empiéter sur la souveraineté nationale de la Chine, et encore moins saper l'intégrité territoriale de la Chine », a déclaré Wang Yi.

« Les allégations liées au Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong n'ont rien à voir avec les droits de l'Homme et la démocratie, mais plutôt avec le séparatisme », a-t-il affirmé.

Mme Sherman a déclaré que les États-Unis n'avaient pas l'intention de freiner le développement de la Chine et ne voulaient pas contenir la Chine, et qu'il était bon de voir la Chine se développer.

Les deux parties peuvent mener une concurrence bénigne, coopérer pour faire face aux problèmes du changement climatique, du contrôle des drogues et des points chauds internationaux, renforcer leurs capacités de gestion et de contrôle des crises, et éviter les conflits, a-t-elle ajouté.

Diao Daming, professeur agrégé d'études américaines à l’École des études internationales de l'Université Renmin de Chine, a indiqué : « Si Washington tient vraiment compte de ce que Beijing a dit et est prêt à rectifier sa mauvaise approche et à rétablir les liens, il devrait prendre plus d'actions en tant que retour positif. »

M. Diao a également noté que « la Chine honore toujours la tradition du “dialogue vaut mieux que la confrontation”, et cela manifeste le grand sens du devoir de la Chine à assurer la prospérité et la stabilité mondiales en s'attaquant aux relations avec les États-Unis ».

Lors de sa visite en Chine, Mme Sherman a évoqué le concept d'« ordre international fondé sur des règles », une expression que les diplomates américains ont fréquemment utilisée récemment.

Wang Yi a répondu en affirmant que « les États-Unis devraient être le pays qui devrait le plus réfléchir sur soi-même en termes de respect des règles internationales ».

Les tarifs douaniers élevés imposés par les États-Unis à la Chine constituent une violation des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a souligné M. Wang.

Wu Xinbo, doyen de l'Institut d'études internationales à l'Université Fudan, a déclaré : « Une compétition dans un sens neutre consiste à gagner le match en s'améliorant constamment. Cependant, la compétition menée par les États-Unis ne revient pas à s’améliorer eux-mêmes, mais à contenir la Chine ».

Bien que certains à Washington aient affirmé que l'engagement des États-Unis avec la Chine avait échoué, les États-Unis « cherchent toujours à établir des contacts et un dialogue substantiels et constructifs avec la Chine, comme les pourparlers de Tianjin. Leur état d'esprit pourrait être défini en un mot : paradoxal », a ajouté M. Wu.