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Wang Xiuying, un cheminot à la retraite de 84 ans à Changchun (Jilin), pratique le taiji et va faire du shopping dans les trois supermarchés près de chez lui. Il bénéficie du xiaokang avec une pension qui augmente régulièrement, source de sécurité et de bonheur. « Pour moi, tout cela constitue une vie de xiaokang, ce qui était inimaginable quand j’étais jeune, quand le pays se remettait lentement et qu’il se concentrait sur la production et la construction. »
Le 1er juillet, Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), a annoncé que la Chine avait atteint son premier objectif du centenaire : l’édification d’une société modérément prospère à tous égards. « Nous avons édifié intégralement la société de moyenne aisance et mis fin pour la première fois dans son histoire à la pauvreté absolue. Maintenant, avec une ardeur rayonnante, nous allons continuer la marche qui doit nous conduire à la réalisation de l’objectif du deuxième centenaire : édifier un grand pays socialiste moderne dans tous les domaines », a déclaré M. Xi, également président de la République populaire de Chine et président de la Commission militaire centrale, lors d’une cérémonie célébrant le centenaire du PCC à Beijing.
La moyenne aisance est une réalité
Le terme xiaokang fait référence à une vie aisée et a été mentionné pour la première fois dans le Shijing, un classique datant de plus de 2 000 ans. Le dirigeant chinois Deng Xiaoping l’a utilisé pour décrire la modernisation chinoise au début de la réforme et de l’ouverture, proposant d’édifier une société modérément prospère. En 1984, il a approfondi le concept en déclarant que « le xiaokang signifie que notre PIB par habitant atteindra 800 dollars d’ici la fin du siècle ». De 250 dollars cette année-là, l’objectif a bien été atteint 16 années plus tard.
Fin 1990, la 7ème session plénière du XIIIe Comité central du PCC a proposé une définition plus détaillée du xiaokang pour inclure la nourriture et l’habillement en quantité suffisante ou abondante. En plus de l’amélioration des conditions matérielles, il s’agissait aussi d’enrichir la vie culturelle, d’accroître la consommation et de renforcer la protection sociale et les conditions de travail.
« Au début des années 1990, nous étions envieux quand nous entendions que certains ménages menaient une vie de xiaokang », remarque M. Wang, ajoutant qu’à cette époque, ce terme renvoyait à la possession d’un téléviseur couleur importé, d’un magnétophone, d’un piano et d’une voiture.
Bien que les Chinois n’aient plus à se soucier de se nourrir et de se vêtir et que leur vie se soit améliorée, le gouvernement était pleinement conscient que le développement demeurait déséquilibré. A l’époque, il y avait encore un grand nombre de pauvres, une grande disparité entre les villes et la campagne, et une profonde contradiction entre la protection écologique et environnementale et le développement socioéconomique.
En 2012, le XVIIIe Congrès national du PCC a officiellement proposé la « réalisation de l’édification d’une société xiaokang à tous égards » en se concentrant sur les aspects économiques, politiques, culturels, sociaux et écologiques.
La Chine a défini des critères et des indices spécifiques concernant notamment le PIB par habitant, le revenu disponible par habitant en milieu urbain et rural, le coefficient d’Engel (la part du revenu consacré à l’alimentation), la surface habitable par habitant pour les résidents urbains, le taux d’urbanisation, les inscriptions à l’université et le nombre de médecins pour 1 000 personnes.
Le PIB par habitant doit par exemple dépasser 3 000 dollars. Selon le Bureau national des statistiques, il avait franchi la barre des 10 000 dollars en 2020 pour la deuxième année consécutive, voire même 20 000 dollars dans plus d’une dizaine de villes. La Chine a par ailleurs instauré le plus grand système de sécurité sociale et d’assurance maladie au monde, la couverture de base concernant plus de 1,3 milliard de Chinois. Enfin, près d’un milliard de personnes sont couverts par l’assurance retraite de base.
Wang Xiangming, professeur à l’Ecole d’études marxistes de l’Université Renmin de Chine, a précisé que l’édification du xiaokang était un objectif partagé par le PCC et le peuple. Avec la réalisation du premier objectif du centenaire formulé lors du XVIIIe Congrès national du PCC en 2012, le pays se mobilise pour atteindre le deuxième objectif du centenaire d’ici 2049, lors du 100e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine. Il consiste à construire un pays socialiste moderne qui est prospère, fort, démocratique, culturellement avancé, harmonieux et beau.
Une signification d’envergure pour le monde
Le PCC a pour objectif indéfectible de bien administrer les affaires de la Chine, d’assurer une vie heureuse à plus d’1,4 milliard de Chinois et de promouvoir la paix et le développement de toute l’humanité, a affirmé M. Xi en s’adressant au Sommet du PCC et des partis politiques mondiaux par liaison vidéo à Beijing le 6 juillet 2021.
« Le PCC unira et dirigera le peuple chinois dans la poursuite de la modernisation à la chinoise pour apporter de nouvelles contributions à la recherche par l’humanité des moyens de se moderniser », a déclaré M. Xi, ajoutant que le PCC unira et conduira le peuple chinois pour prendre des mesures concrètes, approfondir la réforme et l’ouverture, et apporter de nouvelles contributions au développement partagé et à la prospérité de tous les pays du monde. Le PCC, a-t-il poursuivi, assumera également sa responsabilité en tant que grand parti politique d’un grand pays pour améliorer le bien-être de l’humanité.
Depuis plus de 40 ans, plus de 770 millions de personnes en Chine ont été sorties de la pauvreté, permettant d’atteindre l’objectif d’éradication de la pauvreté de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable avec 10 années d’avance sur le calendrier.
Hu Angang, directeur du Centre d’études chinoises de l’Université Tsinghua de Chine, a noté que la pandémie n’avait pas empêché la Chine d’atteindre son premier objectif du centenaire comme prévu. A cette date, la Chine reste le premier pays au monde à contrôler efficacement l’épidémie et à retrouver le chemin de la croissance économique. « C’est également le premier pays au monde à fournir des fonds d’assistance anti-pandémie à grande échelle, du matériel, des technologies et des réactifs de test à d’autres pays, ce qui démontre la détermination du pays à construire une communauté de santé pour tous, ainsi que sa contribution à la gouvernance de la santé publique mondiale. »
Wei Jianguo, vice-président du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, a remarqué qu’en parvenant à l’édification d’une société de moyenne aisance, la catégorie des ménages à revenu intermédiaire avait grossi, générant un pouvoir d’achat colossal. « L’économie chinoise sera aussi plus résiliente et inclusive, et deviendra la locomotive sur laquelle on pourra compter pour la reprise économique mondiale. »
Source:Beijing Information |