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L'histoire du premier astronaute chinois dans l'espace illumine Internet et met en lumière les avancées spatiales du pays

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 06. 2021 | Mots clés : taïkonaute,Yang Liwei
Le taïkonaute chinois Yang Liwei. (Photo : Xinhua)

Alors que la « fièvre de l'espace » continue de sévir chez les internautes chinois après que la Chine a réalisé plusieurs percées successives dans le secteur aérospatial, culminant avec le récent lancement de trois taïkonautes vers la station spatiale chinoise Tiangong, une tribune écrite par le premier taïkonaute Yang Liwei décrivant son voyage dans l'espace a déclenché des discussions animées sur les réseaux sociaux du pays, beaucoup d’internautes saluant l'esprit héroïque de M. Yang et s'émerveillant des progrès significatifs du pays dans le domaine de la technologie spatiale.

La tribune de M. Yang, intitulée « Un jour dans l'espace », a récemment été incluse dans le manuel de cinquième des collèges chinois, et a été publiée samedi sur le réseau social chinois Sina Weibo, attirant des dizaines de milliers de vues en seulement quelques heures.

À l’heure de la presse de cet article, la tribune avait attiré 130 millions de vues et plus de 81 000 partages, témoignant de la passion et de l'intérêt durables du peuple chinois pour le développement aérospatial du pays.

M. Yang avait 38 ans lorsqu'il est devenu le premier Chinois à aller dans l'espace dans le cadre de la mission habitée Shenzhou-5, le 15 octobre 2003, faisant de la Chine le troisième pays – après les États-Unis et la Russie – à maîtriser des capacités spatiales habitées.

Dans sa tribune, M. Yang a évoqué plusieurs moments époustouflants où il a pensé qu'il ne pourrait pas effectuer le voyage de retour. « Lorsque la fusée s'est élevée à une hauteur d'environ 30 à 40 kilomètres au-dessus du sol, j'ai senti qu'elle commençait à vibrer violemment, et c'était extrêmement douloureux », a-t-il indiqué.

Les vibrations dans l’engin spatial en dessous de 10 Hz peuvent endommager les organes internes et même menacer la vie d'une personne, a expliqué M. Yang.

« Je pensais qu’un accident s'était produit. Les fortes vibrations étaient en train de briser mon corps et la douleur était devenue insupportable. Je pensais que j'allais mourir », a raconté M. Yang.

Ce moment mortellement dangereux a duré 26 secondes. Quand ce fut enfin terminé, le taïkonaute, tout seul dans l'immensité de l'espace, a eu l'impression de renaître.

Lorsque la station de contrôle au sol a finalement vu M. Yang cligner légèrement des yeux à travers la caméra de surveillance à bord de l'engin, ses collègues ont crié : «  Il cligne des yeux ! Yang est vivant ! »

Avant la mission Shenzhou-5, l'année 2003 avait vu un certain nombre de tragédies dans la conquête spatiale de l'humanité. La navette spatiale américaine Columbia s'était désintégrée à sa rentrée dans l’atmosphère en février, tuant les sept membres d'équipage, et une fusée brésilienne avait explosé sur sa rampe de lancement en août, tuant 21 personnes, a rapporté l'agence de presse Xinhua.

Dans sa tribune, M. Yang a décrit des « sons mystérieux comme si quelqu’un toquait » provenant de l'extérieur de l'engin. Il ne sait toujours pas d'où ils venaient. Il a également décrit à quoi ressemblaient la Terre, son pays et sa ville vus de l'espace. « J'ai survolé Beijing et j'ai vu les montagnes en journée ainsi que les lumières étincelantes la nuit. Et là vivaient mes camarades et mes proches. »

M. Yang a partagé un épisode intéressant dans sa tribune : après plusieurs tentatives depuis sa cabine, il n'avait toujours pas vu la Grande Muraille, que beaucoup pensaient être la seule structure sur Terre construite par l’Homme qui pouvait être vue de l'espace. Les taïkonautes de Shenzhou-6 et 7 n’ont également pas pu la voir, a écrit M. Yang.

Après son retour, Yang Liwei a signalé les vibrations anormales lors de l'ascension de la fusée à ses collègues scientifiques, qui ont résolu le problème avant le lancement de Shenzhou-6. Selon Nie Haisheng, qui a est parti dans l’espace à bord de l’engin Shenzhou-6 en 2005, son premier voyage dans l'espace était beaucoup plus confortable et il n'a ressenti aucune vibration.

Le programme de vols spatiaux habités du pays a été créé en 1992.

Après la réussite du voyage spatial de M. Yang, 12 autres taïkonautes ont été envoyés dans l'espace au fil des ans, Shenzhou-6 résolvant les problèmes de vibration de son prédécesseur, Shenzhou-7 jetant les bases de l'amarrage et de la sortie dans l'espace, et les missions Shenzhou-8 à Shenzhou- 11 continuant à améliorer les capacités dans divers domaines qui ont finalement conduit à la mission réussie Shenzhou-12, qui a envoyé le premier groupe de Chinois vers la station spatiale du pays.

Par rapport aux expériences précédentes, le trajet de Shenzhou-12 était beaucoup plus rapide, plus fluide et plus confortable pour les trois taïkonautes.

À peine 6,5 heures après son lancement, l’engin spatial Shenzhou-12 a réussi le rendez-vous et un amarrage rapide automatisé avec le module central en orbite Tianhe, une première pour le programme spatial habité de la Chine.

Pang Zhihao, un haut expert spatial basé à Beijing, a salué la technologie révolutionnaire de la station spatiale, affirmant qu'elle permettra aux taïkonautes d'éviter de longs séjours dans un espace étroit à bord de l’engin spatial, rendant leur voyage plus confortable.

Outre un transport plus rapide de la Terre vers l'espace, les planificateurs de la mission ont fait de leur mieux pour rendre le séjour des taïkonautes dans l'espace aussi confortable que possible.

L'espace pour les activités en cabine au sein du module central Tianhe est d'environ 110 mètres cubes, avec trois chambres séparées et une salle de bain, a appris le Global Times des développeurs de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC), l'entrepreneur du programme de la station spatiale.

Plusieurs nouvelles technologies ont également été intégrées à la cabine principale, notamment le Wi-Fi spatial et le Bluetooth, des applications d’habitation intelligente, des communications téléphoniques privées et une grande variété de plus de 120 types d'aliments spatiaux avec une nutrition équilibrée.

Constatant les progrès réalisés au cours des 18 dernières années depuis son premier voyage dans l'espace, M. Yang a déclaré avec humour qu'il « enviait » beaucoup le fait que ses collègues astronautes disposent maintenant d’une si grande nouvelle maison, ce qui montre à quel point la puissance spatiale de la Chine s'est développée.


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Source:french.china.org.cn