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Parmi les nombreuses réalisations qui seront mises à l’honneur à l’occasion des célébrations du centenaire du Parti communiste chinois (PCC) cette année, le développement des technologies de pointe et les prouesses dans les sciences et technologies auront une place de choix car elles ont fait passer la Chine d’usine du monde au statut de leader dans l’innovation en quelques décennies, et elles lui donneront sa dimension incontestée de grand pays d’ici 2050.
Le centenaire du PCC est la chronique du retour de la Chine dans l’histoire, un retour à marche forcée dans un premier temps qui malgré les vicissitudes lui a permis de reprendre sa place dans le concert des nations par le rattrapage dans les sciences et technologies. Cette période a été la plus longue, de la fondation de la République populaire de Chine au début des années 2000. De la première explosion atomique à Lop Nor en 1964 à la mise sur orbite du premier satellite chinois Dongfanghong en 1970, la Chine a rapidement rattrapé l’Union soviétique et les pays occidentaux dans leurs attributs de grande puissance. Avec la réforme et l’ouverture et le lancement des Quatre modernisations en 1978, le pays s’est donné les moyens de devenir une grande puissance à l’orée du XXIe siècle. « Au cœur des Quatre Modernisations, il y a la maîtrise des sciences et technologies modernes. Sans le développement à un rythme élevé des sciences et technologies, il est impossible de développer l’économie nationale à un rythme élevé », avait souligné Deng Xiaoping lors de la Conférence national des sciences en mars 1978. La Chine a réorganisé ses institutions de recherche scientifique, les organes administratifs ainsi que l’environnement institutionnel au cours des années 1980, continué à donner la priorité à la R&D dans des secteurs ciblés et stratégiques lors de l’élaboration de ses plans quinquennaux, et renforcé la coopération technologique avec l’étranger (notamment avec la création de zones de développement économique et technologique).
Le rattrapage technologique a été achevé au cours des années 2000 avec des avancées toutes aussi majeures que symboliques. Dans l’espace, d’abord, avec Shenzhou, le premier vaisseau spatial habité développé par la Chine. Son premier vol sans équipage a eu lieu le 19 novembre 1999 et le premier taïkonaute a embarqué à bord de Shenzhou-5 le 15 octobre 2003. Dans les profondeurs, ensuite, avec Jiaolong, le sous-marin de poche chinois habité capable de plonger au-delà de 7 000 mètres, mis en service en 2010. Dans les transports, enfin, avec le lancement du TGV Hexie en 2007.
Le XVIIIe Congrès du PCC en novembre 2012 a mis en œuvre la stratégie de développement par l’innovation, une stratégie renforcée par le XIIIe Plan quinquennal en mars 2016. Elle a été intégrée dans le rapport du XIXe Congrès du PCC en novembre 2017 dans les sept stratégies majeures pour l’édification d’une société de moyenne aisance à tous égards à l’horizon 2021, date du centenaire du PCC. La Chine a mis dès lors les bouchées doubles dans l’innovation afin de privilégier la fabrication high-tech « made in China » avec des projets phares 100 % chinois comme le TGV Fuxing et le porte-avions Shandong, et devenir un champion dans des domaines aussi variés que les télécommunications (la 5G et le système de navigation et de positionnement par satellites Beidou) et la conquête spatiale (station spatiale habitée, sonde lunaire et martienne), qui ont tous suscité l’attention de la presse internationale au cours de ces dernières années.
Ainsi, après le rattrapage vient le leadership. Autrefois à la périphérie de l’innovation, le pays est devenu une véritable plateforme et le modèle chinois d’innovation pourrait même devenir la norme mondiale. L’émergence de la Chine en tant que véritable innovateur en fera ainsi un pôle mondial de la R&D. Contrairement aux principaux innovateurs d’aujourd’hui comme les Etats-Unis, la Chine offre en effet des coûts avantageux et la proximité de grands marchés largement inexploités –y compris le sien – ce qui permet la commercialisation rapide de nouveaux produits.
En combinant un marché massif, de faibles coûts, une forte flexibilité et des ambitions précises et affichées, la Chine offre aux entreprises innovantes du monde entier la possibilité de transformer leurs idées en produits commerciaux plus rapidement et à moindre coût comme jamais auparavant. Au cours de la décennie écoulée, le monde a vu comment la Chine avait banalisé les ordinateurs, les smartphones, les métros modernes et les trains à grande vitesse. Les pays à faible revenu et les groupes sociaux les moins privilégiés en ont le plus bénéficié. A l’avenir, certaines des technologies dont bénéficient aujourd’hui les pays avancés – comme les systèmes énergétiques intelligents et propres, les voitures autonomes, les véhicules à énergie nouvelle, l’automatisation et la robotique, les équipements médicaux et les produits pharmaceutiques de pointe – deviendront de plus en plus abordables pour les pays en développement. Ce processus a largement impulsé par la Chine et il constitue l’un des principaux moteurs de l’initiative de « la Ceinture et la Route ».
Si le centenaire du PCC est l’occasion de célébrer les réussites qui ont permis d’édifier une société de moyenne aisance en Chine, le monde aura aussi de quoi se réjouir des avancées technologiques et de l’innovation de la Chine, qui annoncent et préparent l’avènement d’une communauté de destin pour l’humanité.
par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)
Source:french.china.org.cn |