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La conversation téléphonique Yang-Blinken montre que les États-Unis ont compris que chercher le conflit ne peut pas répondre à leurs préoccupations et qu’une coordination avec la Chine est nécessaire

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 06. 2021 | Mots clés : Yang Jiechi, Blinken

Le 11 juin, Yang Jiechi, un des plus haut responsables de la diplomatie chinoise, s'est entretenu par téléphone avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, soulignant que le dialogue et la coopération devaient être au cœur des relations sino-américaines.

Selon des experts contactés le même jour par le Global Times, M. Yang a clairement exprimé la situation entre la Chine et les États-Unis depuis que le président Biden a pris ses fonctions, ainsi que la position fondamentale de la Chine. Semblable aux pourparlers en Alaska, la conversation de vendredi a également évoqué la nécessité pour les États-Unis et la Chine de faire progresser leurs relations dans l'esprit de l'appel téléphonique entre les deux présidents de février dernier.

Ils estiment que la conversation a également reflété que les États-Unis se sont rendus compte que le simple fait de rechercher des conflits avec la Chine et d'être aveuglément arrogants, intransigeants tout en s'engageant dans un unilatéralisme particulièrement égoïste ne peut pas répondre aux préoccupations de Washington ni lui permettre d’atteindre ses objectifs, et que les États-Unis doivent toujours se coordonner avec la Chine sur des questions telles que le commerce et l'ordre régional.

M. Yang, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères, a déclaré que la coopération devait être mutuellement bénéfique et répondre aux préoccupations de chacun de manière équilibrée.

« La Chine s'est engagée à parvenir à une situation de non-conflit, de non-confrontation, de respect mutuel et à une coopération gagnant-gagnant avec les États-Unis. Mais dans le même temps, la Chine est aussi fermement déterminée à sauvegarder sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement », a noté M. Yang, exhortant les États-Unis à suivre l'esprit de l'appel téléphonique entre les dirigeants des deux pays à la veille du Nouvel An lunaire chinois et à travailler avec la Chine pour remettre les relations bilatérales sur la bonne voie.

« J’ai eu une discussion constructive aujourd'hui avec le directeur Yang Jiechi de la République populaire de Chine sur les problèmes mondiaux urgents. Nous continuerons à mener une diplomatie pratique et axée sur les résultats avec Beijing sur les défis mondiaux », a écrit le chef de la diplomatie américaine sur son compte Twitter.

Selon un article de presse, l'appel téléphonique entre les deux responsables a eu lieu à l'invitation des États-Unis. Compte tenu du style diplomatique de Washington, il doit y avoir quelque chose d'urgent sur lequel les États-Unis pensent qu'une conversation avec la Chine est indispensable, a déclaré au Global Times Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université des affaires étrangères de Chine.

Au cours de l'appel téléphonique, M. Yang a mentionné l'île de Taïwan, soulignant que cette question relève des intérêts fondamentaux de la Chine et que l'île est une partie inaliénable du pays. « Nous exhortons les États-Unis à respecter le principe d'une seule Chine, à honorer leur promesse, à traiter prudemment et correctement la question liée à Taïwan et à prendre des mesures concrètes pour sauvegarder les intérêts généraux des relations sino-américaines ainsi que la paix et la stabilité à travers le détroit de Taïwan », a dit M. Yang.

Le ministère chinois de la Défense nationale a critiqué le 8 juin la visite de trois sénateurs américains sur l'île de Taïwan par avion militaire, condamnant cette décision qualifiée de « provocation politique très vicieuse », ajoutant que la visite était un « spectacle politique » se servant de la question de Taïwan pour contester le principe d’une seule Chine, dans une nouvelle tentative de contenir la Chine.

M. Yang a souligné qu'il n'y a qu'un seul système et un seul ordre dans le monde, à savoir le système international centré sur les Nations Unies et l'ordre international basé sur le droit international, et non pas le soi-disant système et ordre prôné par quelques pays.

Le diplomate a également souligné la nécessité de sauvegarder le multilatéralisme, le respect de la souveraineté plutôt que l'ingérence dans les affaires intérieures d'un autre pays sous couvert des droits de l'homme, ainsi que le soutien à la communauté mondiale dans la lutte contre le COVID-19.

Selon la Télévision centrale de Chine, M. Blinken a déclaré que la récente série de contacts entre les États-Unis et la Chine est bénéfique pour les relations bilatérales et que les États-Unis sont impatients d'accroître les contacts et les échanges avec la Chine à tous les niveaux. Les États-Unis adhèrent au principe d'une seule Chine et respectent les trois communiqués conjoints sino-américains. Ils espèrent également maintenir la communication et la coordination avec la Chine sur les principales questions internationales et régionales, a affirmé le chef de la diplomatie américaine.

Li Haidong estime que les États-Unis sont conscients que s'ils poursuivent leurs provocations sans fin sur la question de Taïwan, ils finiront par devoir payer le prix de la « sécession de Taïwan » au détriment de leurs propres intérêts. C'est ce que les décideurs et les élites politiques américains se sont efforcés d'éviter. Ils sont prêts à utiliser l'île de Taïwan comme une carte pour maintenir la partie continentale de la Chine en jeu, mais ils ne sacrifieront jamais les intérêts essentiels à long terme des États-Unis pour cette carte. Sur la question de Taïwan, M. Blinken est revenu au point de vue que nous souhaitons que les États-Unis maintiennent, a-t-il souligné.

« A en juger d'après les remarques d’Anthony Blinken sur la question de Taïwan, nous pouvons voir que les États-Unis veulent rester flexibles dans leur gestion des relations sino-américaines. Ils hésitent à "faire tapis". C'est un indicateur très important, car la question de Taïwan est pour nous l’indicateur le plus essentiel pour observer les relations sino-américaines », a-t-il ajouté.

L'entretien entre Yang Jiechi et Anthony Blinken a également eu lieu au moment de l'ouverture du sommet du Groupe des 7 au Royaume-Uni, au cours duquel le camp occidental dirigé par les États-Unis devrait identifier les « menaces » de la Chine et de la Russie.

Les analystes estiment qu'il est probable que les États-Unis cherchent à facturer un prix à la Chine avant l'« accord » conclu lors du sommet du G7. En outre, Washington pourrait également profiter de la conversation pour montrer que son « leadership est de retour », autrement dit que Washington est le représentant de l'Occident pour parler avec la Chine, ont-ils souligné.

« Quelle que soit la motivation des États-Unis à inviter la Chine à s'entretenir par téléphone, et peu importe à quel point les deux parties diffèrent sur le contenu des pourparlers, ce genre de communication est positif pour les relations sino-américaines », a pour sa part déclaré le 11 juin dans le Global Times Diao Daming, un expert en études américaines à l'Université Renmin de Chine à Beijing.

La veille de la conversation, le ministre chinois du Commerce Wang Wentao et la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo ont eu un échange de vues « franc et pragmatique » sur des questions pertinentes d'intérêt mutuel dans le secteur des affaires. C’était la troisième discussion sur une période de deux semaines entre de hauts responsables économiques et commerciaux chinois et américains depuis l'entrée en fonction de Joe Biden. Auparavant, le vice-Premier ministre chinois Liu He avait tenu une réunion virtuelle avec la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen le 2 juin, et il avait également eu un entretien téléphonique avec la représentante américaine au Commerce Katherine Tai le 27 mai.

Dans le domaine climatique, Xie Zhenhua, envoyé spécial de la Chine pour les questions climatiques, s'est entretenu avec son homologue américain John Kerry lors de la visite de celui-ci à Shanghai du 14 au 17 avril.

En février, Yang Jiechi avait exhorté les États-Unis à corriger leurs erreurs, à contrôler les divergences et à promouvoir des relations bilatérales saines avec la Chine, lors d'un appel téléphonique à l'invitation d’Anthony Blinken.

En mars, le dialogue stratégique de haut niveau sino-américain à Anchorage, en Alaska, avait commencé de manière intense en raison du comportement des États-Unis, sans hospitalité ni étiquette diplomatique. La réponse ferme de Yang Jiechi lors de la réunion a impressionné les observateurs du monde entier, montrant que la Chine n'était pas là pour faire des compromis sur des questions clés et à simplement assister à une conférence, mais pour souligner les problèmes des États-Unis face à face et trouver des solutions avec sincérité.

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Source:french.china.org.cn