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Le rêve vert de Zhang Yong – À l’écoute du pouls de la réserve naturelle de Hanshiqiao

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 05. 2021 | Mots clés : zone humide de Hanshiqiao
Des oiseaux rares dans la zone humide de Hanshiqiao

La réserve naturelle de la zone humide de Hanshiqiao, la plus grande zone marécageuse couverte de roseaux dans la capitale chinoise, s’étend sur 1 900 hectares. 182 espèces d’oiseaux et 292 espèces végétales y ont été recensées. Le lieu constitue un habitat et un point de transit migratoire pour de nombreux oiseaux rares et menacés, et revêt une grande valeur écologique. Zhang Yong, responsable de la section écosystème de la réserve, a raconté à China.org.cn l’histoire de cette zone humide située dans la banlieue nord-ouest de Beijing.

À son arrivée après l’obtention de son diplôme universitaire en 2007, lorsqu’il a été embauché pour travailler dans la recherche scientifique et le suivi, Zhang Yong a décidé de commencer par les travaux les plus élémentaires, comme la surveillance du niveau d’eau de la zone humide et l’observation des oiseaux et des plantes, car ses recherches nécessitaient la constitution d’un important volume de données techniques. Il a pris l’habitude de commencer ses journées en prenant note de la jauge d’eau. Plus d’une décennie s’est écoulée, et ses premières courbes de variation du niveau d’eau ont jauni depuis longtemps. Zhang Yong les compare à une sorte d’électrocardiogramme des zones humides, et dit qu’en tant qu’enregistreur et témoin, il est celui qui « prend le pouls ». « Le travail de surveillance du niveau d’eau, en apparence monotone et répétitif, est très important. Dans les zones humides, on croit à tort que plus il y a d’eau, mieux c’est, mais il faut un niveau d’eau approprié, cela est primordial pour protéger les oiseaux et la diversité écologique de ces zones », explique-t-il.

En 2016, la zone humide de Hanshiqiao a créé une section consacrée à l’écosystème. Une équipe a été formée de telle sorte que le suivi auparavant fragmenté en divers travaux devienne progressivement systématique et de plus en plus régi par des normes ; la recherche scientifique sur les oiseaux de la réserve a ainsi franchi une nouvelle étape. En mai 2016, la zone humide de Hanshiqiao a mené en coopération avec le Centre de sauvetage de la faune sauvage de Beijing une étude de suivi par satellite du coucou gris.

On savait peu de choses sur les itinéraires de migration, la population, les principaux lieux de repos et les sites d’hivernage de cet oiseau. En plaçant un traceur satellite pesant seulement 4,6 grammes sur un coucou, on l’équipe en quelque sorte d’un « sac à dos » qui nous permet de suivre sa trajectoire de vol d’un seul coup d’œil.

De nombreux médias internationaux ont couvert la grande migration des coucous gris.

En juin 2017, une révélation passionnante est arrivée grâce à cette étude : deux des cinq coucous gris équipés de traceurs ayant traversé l’hémisphère sud sont revenus à Beijing depuis le Mozambique, achevant ainsi leur impressionnante migration. « Cette migration sensationnelle, pendant laquelle ils ont parcouru 26 000 kilomètres, était si formidable qu’elle a attiré l’attention du monde entier – elle a été couverte par de grands médias dans sept pays, y compris le New York Times, se félicite Zhang Yong. Ces moyens de recherche plus technologiques nous permettent de tirer des leçons pour d’autres études de conservation des oiseaux. »

La zone humide de Hanshiqiao compte sept espèces d’oiseaux sauvages sur la liste de protection nationale de premier rang, et 29 espèces d’oiseaux sauvages protégés par la liste nationale de deuxième niveau. Le lieu évoque un paradis pour les oiseaux. Zhang Yong est profondément convaincu que les zones humides leur appartiennent. Tous les travaux de suivi et de recherche scientifique doivent être menés pour leur bien-être et leur protection. Dans la zone humide, ces principes de respect et de soin sont visibles partout. Au poste de baguage des oiseaux, notre journaliste a rencontré deux volontaires qui considéraient avec affection les oiseaux qu’ils tenaient comme des enfants et qui enregistraient chaque étape avec soin.

Lorsqu’il présente le travail de protection et de restauration de la zone humide de Hanshiqiao, Zhang Yong met l’accent sur les principes de « voie de la nature », de « respect de la nature, restauration de manière naturelle, et intervention humaine minimale dans la construction ou l’ingénierie ». Pour lui, l’observation des mouvements des oiseaux dans cet « écosystème d’origine » est à la fois un travail scientifique sérieux et un vif intérêt ludique personnel. Il fait parfois preuve de créativité en plaçant du bois mort dans la zone humide pour former une île sur laquelle les oiseaux peuvent se reposer.

En respectant l’écosystème d’origine de la zone humide, on retient et protège davantage d’oiseaux sauvages. La restauration et la protection de la réserve naturelle de Hanshiqiao et le maintien de la biodiversité des zones humides sont complémentaires. « Cet endroit est parmi les meilleurs de Beijing en nombre absolu d’espèces d’oiseaux aquatiques et nombre d’espèces par unité de surface, il constitue un lieu idéal pour observer les oiseaux de la capitale », souligne Zhang Yong. Cette brève présentation des lieux illustre sa satisfaction et sa fierté. « Grâce à l’amélioration des fonctions écologiques de la réserve, la biodiversité de la zone humide augmente. Nous complétons cette année une nouvelle phase d’étude sur les oiseaux des zones humides, nous devons encore analyser les résultats. Ce que nous pouvons déjà révéler, c’est que la population d’oiseaux est en constante augmentation ici, et les chiffres exacts qui seront annoncés prochainement valent l’attente. »

Cette année marque pour Zhang Yong sa quatorzième année de travail dans la zone humide. L’expérience accumulée lui a donné, ainsi qu’à son équipe, un sens aigu des responsabilités et de leur mission. Tout en faisant avancer la recherche scientifique, la réserve est devenue un lieu de transmission du savoir pour tous. Avec un camp estival d’exploration des sciences des zones humides, le festival culturel de Duanwu (la fête des Bateaux-Dragons), les activités organisées pour la Journée des zones humides de Beijing, ainsi que l’introduction des sciences écologiques dans l’enseignement secondaire, de nombreuses activités transmettent au public le concept de civilisation écologique. Tout cela encourage les gens à comprendre la nature, à la respecter, à s’adapter à la nature et à la protéger, et à participer à la protection écologique des zones humides.

Au cours de notre entretien, Zhang Yong mentionne également la partie du 14e plan quinquennal national relative au renforcement de la protection et de la restauration des espèces sauvages rares et menacées et de leurs habitats. Ces dispositions le rendent encore plus confiant et motivé dans son travail de préservation des zones humides pour les années à venir.

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Source:french.china.org.cn