Les diplomates des pays du Mékong appellent à davantage de partage d’expériences dans la gouvernance de l’eau à l’occasion de visites de barrages en Chine

Les diplomates des pays du Mékong ont exprimé leur appréciation de l'effet scientifique et réglementaire des barrages chinois sur les ressources en eau, à la suite de leurs dernières visites en personne dans les principales centrales hydroélectriques situées le long du fleuve Lancang, reconnaissant le rôle de la Chine dans l'apport d'avantages pratiques au développement durable en aval et exhortant à davantage de partage d'expériences grâce à la coopération Lancang-Mékong (LMC).

Après avoir visité les centrales hydroélectriques de Nuozhadu et Jinghong, construites sur le fleuve Lancang -en amont du Mékong qui relie six pays riverains- dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine), du 26 au 29 avril, les envoyés ont appris les techniques de fonctionnement des barrages construits en Chine et souligné la contribution potentielle des réservoirs aux communautés en aval en matière de régulation des inondations et de reconstitution de la sécheresse.

La visite, qui était au cœur de la « Semaine 2021 de la LMC sur les ressources en eau » pour célébrer le cinquième anniversaire du mécanisme de coopération LMC, avait pour but de sensibiliser le public au co-développement des ressources en eau et à l'amélioration de la confiance mutuelle dans la coopération.

Les diplomates ont reconnu les efforts de la Chine pour assurer la demande en eau en aval pendant les saisons sèches et les inondations comme ceux d’« un voisin responsable en amont ».

« En 2016, les pays du Mékong ont connu leur pire sécheresse en 100 ans. Ce sont les efforts opportuns de la Chine pour libérer l'eau des barrages dans la région du bas Mékong qui ont effectivement atténué la sécheresse dans les pays concernés du Mékong », a déclaré Htun Htun Oo, deuxième secrétaire de l'ambassade du Myanmar à Beijing.

« Cette occasion nous a permis de voir de nos propres yeux les domaines pertinents, d'obtenir des informations de nos propres oreilles et de pouvoir apprendre avec un esprit ouvert », a de son côté souligné Mongkol Visitstump, consul général de Thaïlande à Kunming, capitale de la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine), remerciant la Chine pour son « grand rôle dans la contribution du Fonds spécial du MLC à l'exécution de plus de 500 projets de développement », notamment le renforcement de la coopération dans le domaine de l'eau et la volonté de partager avec tous les membres des données annuelles sur les fleuves Lancang et Mékong .

Les envoyés du Cambodge et du Laos ont pour leur part affirmé que les visites avaient changé leur perception des projets hydroélectriques en amont et ont nié et réfuté les affirmations selon lesquelles le barrage chinois a provoqué une sécheresse en aval et qui ont été continuellement médiatisées par certains médias occidentaux. « Nous avons été préoccupés par la construction de barrages. Mais quand nous avons vu la vraie chose qu'ils ont faite, j'ai senti que c'était très bien. Ils donnent cette nature en bon état. Cela semble très sûr. C'est une bonne expérience que j'ai vu de mes propres yeux aujourd'hui », a noté Thongsavanh Phyathep, ministre conseiller de l'ambassade du Laos à Beijing, après ses visites dans deux centrales hydroélectriques.

Les envoyés ont également été impressionnés par les bonnes pratiques du constructeur du barrage dans le soin accordé à l'environnement proche et à l'écologie durable après avoir visité un village de réinstallation dynamique, une station d'élevage de poissons et une station de sauvetage d'animaux ainsi que la station hydroélectrique de Nuozhadu, qui font tous partie de l'effort du gouvernement local pour maintenir la diversité biologique.

L'événement, co-organisé par le Centre de l’eau de la LMC et Huaneng Lancang River Hydropower Inc., a vu la présence de plus de 50 représentants, notamment des responsables des ministères chinois des ressources en eau et des affaires étrangères ainsi que des envoyés diplomatiques des pays du Mékong en Chine.

« Au cours des cinq dernières années, les ministères des Ressources en eau et des Affaires étrangères des six pays de la région Lancang-Mékong se sont traités avec franchise et sincérité, se sont associés pour la gestion des ressources en eau et ont répondu aux défis de l'eau dans le bassin fluvial », a commenté le Dr Zhong Yong, directeur du groupe de travail conjoint sur la coopération en matière de ressources en eau de la LMC de Chine, soulignant que la coopération dans le domaine de l'eau de la LMC a été élevée à un niveau supérieur et a obtenu des progrès remarquables.

Plus précisément, le mécanisme de coopération a vu près de 60 activités d'échanges techniques et contribué à former plus de 100 jeunes talents des pays du Mékong spécialisés dans les ressources en eau au cours des cinq dernières années, a indiqué le Dr Zhong, également consul du Département de la coopération internationale, des sciences et technologies au ministère chinois des Ressources en eau.

Les nouveaux projets sont financés par le Fonds spécial de la MLC, qui a produit de nombreux avantages tangibles en améliorant les moyens de subsistance et le bien-être des citoyens cambodgiens. Parmi ces projets, le Cambodge a ainsi bénéficié de 55 projets dans les domaines du développement rural, de la création d'entreprises communautaires, des ressources en eau, de l'agriculture, de l'éducation et du patrimoine culturel, a déclaré Sreng Sataro, ministre conseiller de l'ambassade royale du Cambodge à Beijing .

Enfin, ont souligné les diplomates, les six pays de la région Lancang-Mékong ont un fort désir d'approfondir davantage la coopération pratique dans le domaine des ressources en eau alors que la coopération est entrée sur une voie rapide.