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Dialogue avec Guo Geng : La vie en harmonie avec les cerfs et la voie de la nature

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 04. 2021 | Mots clés : biodiversité,Protéger l’écosystème
Des canards sauvages en vol (Photo : Guo Keng)

Dans le parc des cerfs du père David de Nanhaizi, situé dans l’arrondissement de Daxing à Beijing, les animaux semblent être les maîtres des lieux. Les cerfs courent en troupeaux dans les zones humides et les oiseaux révèlent avec joie leur beauté en virevoltant d’un arbre à l’autre. Guo Geng travaille dans cet immense parc depuis plus de 20 ans et connaît chaque espèce dans les moindres détails.

« Protéger la nature, c’est protéger l’humanité »

Les nombreux efforts pour protéger les cerfs du père David en valent-ils la dépense ? À ceux qui posent cette question, Guo Geng répond que « la survie de l’être humain repose sur la stabilité de l’écosystème, et la durabilité de l’écosystème repose sur la biodiversité. » Selon lui, le cerf est l’espèce phare des zones humides, et la protection qu’on lui apporte revient à protéger ces zones cruciales. « Les zones humides et les forêts ont un rôle inestimable en tant que plus grands puits de carbone. Protéger l’écosystème, c’est faire face au changement climatique, c’est étroitement lié à la survie, à la reproduction et au développement des êtres humains », souligne-t-il.

Guo Geng s’adonne à la transmission de connaissances sur la nature. (Photo fournie par Guo Geng)

Les populations de cerfs du père David avaient disparu du pays à la fin de la dynastie Qing avant d’être réintroduites en 1985. Leur retour constitue une manifestation concrète de la civilisation écologique moderne dans la nouvelle Chine et fournit un exemple chinois pour la sauvegarde et la protection des espèces menacées dans le monde.

Pour Guo Geng, la plus grande récompense de ses trois décennies de soins apportés aux animaux est qu’il se sent intégré à la nature et qu’il pratique une coexistence harmonieuse avec toutes les espèces.

Sur la relation entre l’humain et la nature, il cite ce dicton : « Celui qui ne planifie pas pour les générations est incapable de gérer un instant, celui qui ne calcule pas pour l’ensemble ne saurait gérer un coin. » Il explique que « cette expression nous invite à comprendre la relation entre les êtres humains et la nature selon deux dimensions, le temps et l’espace. En termes de temps, la Terre n’appartient pas seulement aux générations actuelles, mais aussi aux générations futures. Nous devons donc suivre la voie du développement durable, au lieu de tuer la poule aux œufs d’or en convoitant des gains immédiats. En termes d’espace, la Terre est la seule demeure des êtres humains, mais elle n’appartient pas seulement à l’humanité. Ce n'est qu’en protégeant la diversité des espèces dans le monde que nous pourrons assurer le développement durable de la société humaine. Protéger la nature, c'est protéger l'humanité elle-même ! »

« Au lieu de mettre les animaux en cage, éduquons plutôt les gens »

Beaucoup de gens pensent que le parc des cerfs du père David est un centre d’élevage. Guo Geng explique qu’il s’agit en réalité d’une zone humide et d’un site écologique dont dépendent les cerfs et d’autres espèces sauvages. La protection de la faune commence par la conservation de l’environnement. Un bon écosystème attire de nombreux oiseaux, mammifères et insectes. Il ne s’agit donc pas d’enfermer les animaux sur place, mais de prendre soin de la nature et de les accueillir.

Il est particulièrement heureux d’annoncer qu’après près de deux ans de construction, la deuxième phase du plan d’eau de Nanhaizi a atteint l’ampleur souhaitée et a attiré cette année plus de 200 cygnes qui y ont élu domicile.

Outre l’amélioration de l’écosystème, Guo Geng appelle également à un bon traitement des animaux. Il raconte qu’un jour, il a vu des personnes âgées relâcher dans le cadre d’une tradition bouddhique des capucins damiers sur la rive du fleuve Dong, dans la province du Guangdong. Il s’agit d’oiseaux sauvages qui ne peuvent pas être apprivoisés par l’homme. En leur posant quelques questions, il a appris que ces personnes âgées avaient acheté les oiseaux exprès pour ce rituel de remise en liberté. Il leur a expliqué que malgré leurs bonnes intentions, de tels actes encourageaient malheureusement la capture et la vente d’oiseaux sauvages. 

Un lièvre rencontre un faisan (Photo : Guo Gong)

Guo Geng estime que dépenser de l’argent pour relâcher des oiseaux mis en vente a non seulement pour effet de gaspiller les ressources de ces personnes, cela crée également deux graves problèmes. L’un est le préjudice causé aux animaux, l’autre est le désastre écologique que cela peut provoquer. En effet, de nombreux animaux relâchés sont des espèces exotiques. Leur « remise en liberté » dans des régions qui ne font pas partie de leur habitat naturel favorise une invasion d’espèces exotiques pouvant entraîner l’extinction de certaines autres espèces. 

Il a souvent le sentiment que la civilisation écologique doit être comprise et que les connaissances doivent être transmises de manière pédagogique à tous. Selon lui, l’essentiel pour préserver les espèces n’est pas d'enfermer les animaux, mais d’éduquer les gens et les empêcher d’empiéter sur l’habitat sauvage. Tout comme les animaux sauvages viennent rarement dans nos villes, nous devrions à notre tour éviter d’aller dans les lieux naturels sauvages, afin de laisser aux animaux un endroit où s’épanouir.

Guo Geng avec un faon (Photo : Hu Jingren)

L’objectif de belle Chine se réalise progressivement

Guo Geng note que la sensibilisation des gens à la protection de l’environnement s’est bien améliorée ces dernières années. Il y a quelques années, on voyait souvent des personnes âgées transporter des cages à oiseaux dans les rues urbaines. Aujourd’hui, de plus en plus de retraités disent adieu aux cages à oiseaux et prennent des téléobjectifs pour enregistrer des images vivantes d’oiseaux dans les branches. De l’enfermement des oiseaux à leur observation, la sensibilisation à la protection animale a fait un grand pas en avant. « En observant les oiseaux, on observe la nature. Celui qui apprend à observer les oiseaux obtient un billet gratuit pour le théâtre de la nature et en profitera pour le restant de ses jours », note M. Guo. 

Lui aussi aime s’arrêter pour observer les canards jouer dans l’eau et écouter le chant du merle. « Même le meilleur peintre aurait du mal à reproduire un tel paysage, et même le meilleur musicien peut difficilement créer un tel air », affirme-t-il. L’objectif de rendre la Chine plus belle est déjà en train de se réaliser ; l’image d’espèces en harmonie et d’oiseaux chantant et virevoltant devant nous montre que notre pays s’est engagé sur la voie de la civilisation écologique.

Guo Geng reprend un poème du président Mao pour brosser un tableau de l’homme et de la nature vivant en harmonie : « L’aigle frappe le ciel infini, les poissons tournent dans les eaux profondes, toutes les espèces combattent le gel vers la liberté! » C’est exactement à cela que ressemble la belle Chine dans son esprit.


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Source:french.china.org.cn