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Wang Yi, conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères chinois, a entamé une visite en Iran le 26 mars, troisième étape de sa tournée dans six États du Moyen-Orient, à la suite de réunions diplomatiques intensives avec de hauts diplomates américains en Alaska et avec son homologue russe à Guilin, dans la région autonome Zhuang du Guangxi (sud de la Chine) cette semaine.
Alors que l'Occident se sert des affaires du Xinjiang pour semer la discorde entre la Chine et les pays islamiques du Moyen-Orient, les experts chinois ont déclaré que malgré les querelles entre la Chine et les États-Unis en Alaska, des questions de coopération telles que le changement climatique et la question nucléaire iranienne sont mises en œuvre, soulignant le rôle central de la Chine en tant que médiateur.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saeed Khatibzadeh avait annoncé le 22 mars que le chef de la diplomatie iranienne s'entretiendrait avec le président iranien Hassan Rohani et le ministre des Affaires étrangères Javad Zarif. Les deux parties se consulteront sur le renforcement du partenariat stratégique et échangeront des vues sur les développements internationaux et régionaux.
WangYi est le plus haut diplomate chinois à effectuer une visite officielle en Iran depuis la visite du président chinois Xi Jinping en 2016, a déclaré le 26 mars au Global Times Hua Liming, ancien ambassadeur de Chine en Iran, notantque l'Iran, en tant que pays clé de l'initiative « La Ceinture et la Route » et l'un des principaux exportateurs de pétrole vers la Chine, a été frappé par les sanctions américaines et la pandémie, et qu’il est donc impatient de renforcer la coopération avec la Chine pour améliorer les relations bilatérales.
Selon M.Hua, la question du nucléaire sera également un sujet clé lors de la visite. «Le retrait de l'administration Trump du Plan d'action global conjoint (JCPOA) est un coup dur pour l'économie iranienne. En fait, l'Iran veut que les États-Unis reviennent au sein de l'accord, et la Chine peut se coordonner avec Téhéran sur ce point ». Les États-Unis se sont retirés unilatéralement du JCPOA en 2018 et ont imposé des sanctions économiques sévères à l’Iran, tandis que les relations américano-iraniennes ont été plongées dans un gel profond après l'assassinat par l'administration Trump du commandant iranien Qassem Suleimani en 2020. Après son entrée en fonction, le président américain Joe Biden a a déclaré à plusieurs reprises qu'il chercherait à relancer les négociations sur le JCPOA avec l'Iran. Cependant, les deux parties ont insisté pour que l'autre fasse le premier pas et la reprise des négociations a échoué.
Dans une interview accordée le 24 mars à Al Arabiya, Wang Yi a proposé cinq initiatives pour assurer la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, soulignant que sortir de la concurrence géopolitique entre les grandes puissances est le moyen fondamental de mettre fin au chaos.
Quant à la question nucléaire iranienne, le ministre a déclaré que les États-Unis devraient prendre des mesures concrètes pour alléger les sanctions unilatérales contre l'Iran et leur «juridiction à bras long» sur des tiers, tandis que l'Iran devrait de son côté reprendre ses engagements en matière nucléaire. Dans le même temps, la communauté internationale doit appuyer les efforts des pays de la région pour créer une zone exempte d'armes nucléaires et autres armes de destruction massiveau Moyen-Orient.
Enfin, a ajouté M. Wang, toutes les parties doivent discuter et formuler une feuille de route et un calendrier pour la reprise de la mise en œuvre du JCPOA conformément aux mérites du développement de la question nucléaire iranienne.
Lors de la rencontre entre Wang Yi et son homologue ministre russe Sergueï Lavrov le 22 mars, les deux hauts diplomates ont appelé l'Iran à reprendre le contrôle et ont souligné le rôle du JCPOA dans la prévention de la prolifération nucléaire. Les deux parties estiment également que les États-Unis devraient revenir inconditionnellement au sein du JCPOA dès que possible et révoquer les sanctions unilatérales contre l'Iran.
Pour Li Haidong, professeur de relations internationales à l'Université des affaires étrangères de Chine, seule la Chine peut agir en tant que «médiateur de la paix » dans le dossier nucléaire iranien, ajoutant « surtout après que la Chine a échangé des idées avec les États-Unis en Alaska, puis avec la Russie et ensuite avec l'Iran… et aucun autre problème international majeur ne peut être séparé de la participation et de la coordination de la Chine».
L'Iran et la Chine sont tous deux considérés par les États-Unis comme des « autocraties », et à cet égard, le renforcement de la coordination stratégique et du soutien mutuel sera également une priorité, aégalement souligné M.Li, notant que la tenue des pourparlers montre également la pleine confiance de l'Iran en Chine.
Outre la question du nucléaire iranien, les experts ont déclaré que le voyage du chef de la diplomatie chinoise apportera de la stabilité au Moyen-Orient et en Iran, en particulier après un exercice conjoint auquel ont participé les marines américaine, française et belge et la Force d'autodéfense maritime japonaise en mer d'Oman et dans le Golfe d’Oman, qui peut être considéré comme une pression militaire sur l’Iran.
Nous pensons que la Chine protégera résolument l'équité et la justice internationales, s'opposera à l'unilatéralisme et aux comportements d'intimidation et travaillera au règlement politique et diplomatique de la question nucléaire iranienne, a de son côté déclaré le 26 mars au Global Times Mohammad Keshavarzzadeh, ambassadeur d’Iran en Chine.
Selon l'ambassadeur, l'Iran a toujours apprécié le rôle important de la Chine dans le maintien du JCPOA et est disposé à maintenir une communication étroite avec la Chine, à adhérer au multilatéralisme tout en s'opposant à l'unilatéralisme, à défendre sincèrement le JCPOA et à défendre ses droits et intérêts légitimes.
Les États du Moyen-Orient sont heureux de voir la Chine jouer un rôle plus important dans les affaires régionales, et la Chine échangera également des vues avec ces pays surce genre d’affaires et apportera la sagesse chinoise à la paix au Moyen-Orient, avait pour sa part noté le 23 mars Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse.
Source:french.china.org.cn |