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Le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a une fois de plus affiché sa confiance et son optimisme quant aux relations sino-européennes lors de la conférence de presse qu’il a donnée lors de la quatrième session de la 13e Assemblée populaire nationale au Grand Palais du peuple à Beijing, dans l’après-midi du 7 mars. Dans la réponse qu’il a apportée à la question d’un journaliste de l’AFP qui voyait dans le retour de « l’alliance transatlantique » depuis l’élection de Joe Biden une source de préoccupation pour la Chine, il a salué la position et le rôle de l’UE. De même, évoquant la coopération, il a souligné que tous les indicateurs étaient au vert et qu’on ne pouvait pas parler de « rivalité systémique » entre la Chine et l’UE.
M. Wang a insisté sur le fait que la Chine et l’Europe représentent deux forces importantes dans un monde multipolaire, et que leurs relations reposent sur un principe d’ouverture et d’égalité, sans viser un quelconque pays tiers, et qu’en aucun cas, la Chine ne souhaite ébranler les relations entre les Etats-Unis et l’Europe. On pourrait en effet penser que l’euphorie suite à la défaite de M. Trump face à M. Biden fasse advenir une reconfiguration des relations Etats-Unis-UE au détriment de la Chine. « La Chine constate malgré tout avec satisfaction que l’UE continue de renforcer son autonomie stratégique, de défendre le multilatéralisme et de s’engager dans la coordination et la coopération entre grandes puissances », a dit M. Wang, réitérant d’ailleurs la position que la Chine avait toujours adoptée et insinuant ainsi qu’un retour de « l’alliance transatlantique » ne préoccupait pas la Chine.
M. Wang a souligné que « l’histoire des relations Chine-UE prouve pleinement que la Chine et l’UE partagent de larges intérêts communs et que la coopération gagnant-gagnant est la tonalité principale de la relation bilatérale », ajoutant que « les deux civilisations que sont la Chine et l’Europe peuvent dialoguer et échanger ; nous ne sommes pas des rivaux systémiques. » M. Wang faisait ici allusion à la communication conjointe rendue publique il y a trois ans, le 12 mars 2019, par la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, qui soulignait que la Chine était « un partenaire de coopération avec lequel l’UE partage des objectifs étroitement intégrés, un partenaire de négociation avec lequel l’UE doit trouver un juste équilibre sur le plan des intérêts, un concurrent économique dans la course à la domination technologique, et un rival systémique dans la promotion d’autres modèles de gouvernance. » M. Wang a réaffirmé que la Chine continuera à soutenir le processus d’intégration européenne, à encourager l’unité et le renforcement de l’UE, ainsi que le rôle accru de l’UE dans les affaires internationales.
M. Wang en a donné pour preuve que l’année dernière, la Chine était devenue pour la première fois le premier partenaire commercial de l’UE. Cela signifie, selon lui, que les relations Chine-UE ont fait preuve de « résilience » et de « vitalité » face aux crises et aux défis, et qu’elles ont également envoyé des « signaux positifs » au monde. La confiance mutuelle a été renforcée au plus haut niveau dans la lutte contre l’épidémie, et la coopération s’est accrue dans le cadre du 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques. Deux faits marquants sont ici à noter, avec d’un côté la signature et l’entrée en vigueur de l’Accord sur les indications géographiques Chine-UE, et de l’autre, la fin des négociations de l’Accord global sur les investissements Chine-UE. Des preuves, s’il en fallait, que la coopération répond bien aux besoins communs de la Chine et de l’UE sur la base d’un consensus, et en aucun cas, aux intérêts d’une seule partie.
La coopération tous azimuts entre la Chine et l’UE est le fruit du dialogue, de la compréhension mutuelle et du consensus, et bénéficie à tous les participants. Prônant le multilatéralisme et un monde multipolaire et travaillant ensemble pour aller plus loin dans ce sens, la Chine et l’UE sont mieux armées pour répondre aux défis intérieurs et mondiaux, comme le prouve la crise du COVID-19. « Nous sommes disposés à nous joindre à l’UE pour relever conjointement les défis mondiaux, injecter plus d’énergie positive dans la communauté internationale pour lutter contre l’épidémie, restaurer l’économie, lutter contre les changements climatiques et apporter plus de stabilité dans les relations internationales. » C’est sur cette note rassurante que M. Wang a conclu sa réponse.
par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)
Source:french.china.org.cn |