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La production et l’utilisation croissantes des énergies propres en Chine ont réduit de façon continue la part du charbon dans sa consommation énergétique globale, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS) dans son communiqué annuel publié le 28 février.
L’année dernière, la consommation de charbon du pays représentait 56,8 % de sa consommation énergétique, contre 64 % en 2015. La part du gaz naturel, de l’énergie hydroélectrique, du nucléaire, de l’éolien et des autres énergies propres a quant à elle atteint 24,3 %, contre 17,9 % en 2015.
La transformation du schéma de consommation énergétique au niveau national est en train de propulser la Chine vers une voie de développement à faible intensité en carbone, affirme le livre blanc Energie dans la nouvelle ère de la Chine publié au mois de décembre dernier par le Bureau de l’information du Conseil des affaires d’Etat.
En 2019, la Chine est parvenue à réduire son intensité en carbone, à savoir ses émissions de dioxyde de carbone par unité de PIB, de 48,1 % par rapport à 2005. Cette baisse lui a permis d’honorer son engagement vis-à-vis de la communauté internationale de réduire son intensité en carbone de 40 à 45 % d’ici 2020.
L’intensité en carbone mesure la relation entre l’économie d’une région et ses émissions de carbone. Lorsque l’économie d’une région enregistre une croissance continue et que ses émissions de carbone diminuent, celle-ci présente un haut niveau de développement à faible intensité en carbone.
He Jiankun, le vice-président du Comité national d’experts sur le changement climatique, a déclaré au Quotidien du Peuple au mois de février dernier, que la réduction de l’intensité en carbone était cruciale pour accomplir la neutralité en carbone.
La Chine ambitionne d’atteindre en 2030 son pic d’émissions de dioxyde de carbone et d’accomplir d’ici 2060 sa neutralité en carbone, c’est-à-dire de réduire à zéro ses émissions nettes en dioxyde de carbone. Ces objectifs ont été annoncés au mois de septembre dernier, lors du Débat général de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le communiqué du BNS indique que le pays a consommé 4,98 milliards de tonnes de charbon standard l’année dernière, soit une augmentation de 2,2 % en glissement annuel. « Contrairement aux pays développés, la Chine se trouve toujours en plein milieu du développement de son industrialisation et de son urbanisation, et sa croissance économique robuste devrait se poursuivre », explique-t-il.
Entre son pic d’émission de carbone et la neutralité, la Chine a 30 ans pour faire ce que certains pays occidentaux ont eu 40 à 60 ans à réaliser, d’ici 2050.
« Malgré le renforcement de sa conservation de l’énergie et de ses efforts de réduction de ses émissions en carbone, la demande énergétique totale devrait continuer à augmenter pendant un certain temps. D’ici 2030, nous devrions faire de notre mieux pour que le taux de déclin annuel de l’intensité en carbone dépasse le taux de croissance annuelle du PIB, afin de réaliser le pic des émissions de carbone », remarque He Jiankun.
Afin de remplir ces objectifs, l’Administration nationale de l’énergie a annoncé qu’au cours de la période du 14e Plan quinquennal (2021-2025), la Chine développerait l’utilisation des énergies propres et privilégieraient les énergies non fossiles et le gaz naturel comme principaux moteurs de la croissance économique.
Zhang Xingying, un chercheur du Centre national de météorologie par satellite, précise qu’il est vital de réduire les émissions de carbone à la source en transformant les schémas de consommation énergétique : « Les traitements de fin de processus, qui utilisent des équipements pour éradiquer la pollution atmosphérique à la fin du processus de production, comme la désulfuration, permettent uniquement de limiter la pollution, mais la transition vers un mode utilisant les énergies propres permettra de réduire la pollution atmosphérique et les émissions de carbone à leur source. C’est une stratégie gagnant-gagnant », souligne-t-il.
Le pays a adopté des technologies pour réduire les émissions de carbone. Le secteur industriel est par exemple en train de remplacer les chaudières au charbon par des chaudières électriques, afin de réduire la combustion directe de charbon.
Par ailleurs, les Chinois ont acheté 55 % des véhicules à énergies nouvelles (VEN) du monde entier entre 2010 et octobre 2020. Selon le ministère de l’Ecologie et de l’environnement, la Chine possède le plus grand nombre de VEN au monde sur une base nationale.
Source:french.china.org.cn |