Des officiels européens opposés à la politisation de la technologie

Malgré la pression américaine, des responsables politiques du Parlement européen et plusieurs pays de l’Union européenne se sont opposés à la politisation de la technologie et ont fait l’éloge de la contribution des entreprises chinoises lors d’un forum mondial sur les technologies de l’information coorganisé lundi par Huawei, la GSM Association (GSMA), le Centre pour les études économiques environnementales de l’Université Fudan et le journal The Paper, avec le soutien de l’UNESCO.

« Il est important de noter que la 5G est en train de se transformer en une sorte de terrain de bataille politique », a estimé Frances Fitzgerald, une député européenne, dans un discours prononcé en visioconférence. Selon elle, le développement de la 5G devrait être une entreprise mondiale et aucune frontière arbitraire ne devrait l’entraver.

La connectivité disponible grâce à Internet s’est montrée capable de promouvoir le « développement économique, social et politique », mais aussi de soutenir « les progrès de l’humanité dans son ensemble », a-t-elle souligné. 

« Au cours des années à venir, alors que nous assisterons au déploiement de la 5G et au développement de la 6G, il est crucial que les dirigeants politiques s’assurent qu’il n’y ait pas de division artificielle », a-t-elle fait remarquer.

De hauts responsables gouvernementaux de pays d’Europe et d’Asie ayant des partenariats avec les géants technologiques chinois comme Huawei − incluant la Hongrie et le Portugal − ont participé à ce forum sur le thème « Connectés pour une prospérité partagée » en ligne ou sur site lundi dernier. Ils ont partagé l’expérience de développement technologique de leurs différents pays et la façon dont celui-ci bénéficie à la population. Ils ont également souligné l’importance pour tous les pays de réaliser des efforts conjoints dans la poursuite d’une croissance durable au niveau mondial.

La répression de l’administration américaine à l’encontre des entreprises chinoises et sa partialité contre la technologie chinoise de la 5G sont devenues une entrave artificielle à la propagation mondiale de cette innovation de communication, soulignent les spécialistes du secteur.

« Les progrès technologiques font l’objet d’une exagération, d’une politisation, voire parfois d’une diabolisation. […] Un grand nombre de personnes ont arrêté de croire au pouvoir de la technologie par méfiance et par peur, et certains déploient d’importants efforts pour entraver le développement de la technologie », a expliqué Catherine Chen Lifang, la vice-présidente senior et présidente du Comité de direction de Huawei.

« J’ai lu récemment un rapport expliquant que toute plateforme numérique importante dominée par la Chine serait extrêmement dangereuse pour les Etats-Unis si elle n’était pas endiguée de manière effective et que la 5G était justement l’une de ces plateformes », a-t-elle raconté, critiquant cet argument selon lequel les technologies chinoises de la 5G seraient « dangereuses » ou « mauvaises ».

« Si nous clamons que la technologie revêt une importance cruciale, mais que son développement est idéologiquement mauvais, cela ne fera qu’engendrer de la division, de la confusion et de la régression. [...] Nous devons parvenir à un consensus mondial sur cette question et croire dans la capacité de la technologie à être mise à profit pour le bénéfice de la société », a appelé Catherine Chen Lifang.

Ce forum faisait partie des évènements en amont du Congrès mondial de la téléphonie mobile, qui se déroulera du 23 au 25 février à Shanghai.