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Dimanche dernier, la partie continentale de la Chine n’a enregistré aucun nouveau cas domestique de Covid-19 pour la première fois depuis les dernières résurgences du virus il y a près de deux mois. Les experts chinois de la santé ont déclaré qu’il s’agissait d’une victoire momentanée dans la lutte contre le coronavirus, mais averti que les risques d’infection subsistaient pendant les vacances de la fête du Printemps.
Selon eux, cette victoire est une bonne nouvelle pour les rassemblements et les réunions de famille à venir pour le nouvel an chinois, mais il ne faut pas baisser la garde, notamment dans les endroits précédemment touchés par le virus, qui ont besoin de plus de temps pour pouvoir annoncer l’éradication du virus.
La partie continentale de la Chine n’a enregistré aucun nouveau cas domestique dimanche dernier, a indiqué lundi la Commission nationale de la santé (CNS), 53 jours après la dernière série de résurgences épidémiques. Aucun nouveau décès lié au virus, ni aucun cas domestique suspect n’ont été enregistrés.
Un cas asymptomatique a été découvert à Dongyang, dans la province orientale chinoise de Zhejiang, et l’ensemble des contacts proches ont été placés en quarantaine et testés négatifs au Covid-19, ont indiqué les autorités locales.
Après l’enregistrement d’une infection locale dans la province de Sichuan (sud-ouest) le 17 décembre dernier, le pays s’était trouvé de nouveau confronté à la lutte contre le coronavirus en de nombreux endroits. Jusqu’à présent, cette résurgence du virus a impliqué 2071 patients domestiques confirmés.
La province de Hebei dans le nord du pays a été la plus touchée lors de cette résurgence hivernale, mais elle n’a enregistré aucun nouveau cas depuis quatre jours consécutifs. Le district de Gaocheng à Shijiazhuang (la capitale provinciale du Hebei) restait la seule zone à haut risque de la province, mais il est repassé lundi à un niveau de risques moyens. Les autoroutes et le transport ferroviaire dans la ville ont rouvert, et les habitants des zones à faibles risques ont été de nouveau autorisés à se déplacer dans la ville avec un code sanitaire vert, indiquant qu’ils n’ont pas été exposés dans des régions à hauts risques.
Lundi, la province de Zhejiang a également annoncé qu’elle autorisait les résidents locaux à rentrer dans leur village d’origine au sein de la province, sous condition d’avoir une code sanitaire vert, supprimant les exigences précédentes d’avoir des résultats négatifs au test du Covid-19 ou un contrôle de santé quotidien.
Les internautes ont salué ce relâchement et certains se demandent si cela signifie que la population pourrait profiter plus librement de la fête du Printemps. Pour les observateurs, il s’agit d’un signe d’une victoire momentanée.
Wang Guangfa, un expert des maladies respiratoires au Premier hôpital de l’Université de Beijing, estime toutefois qu’il n’est pas encore temps de baisser sa garde, car de nombreux endroits en Chine doivent encore s’assurer d’être débarrassés du virus. Il faut normalement deux fois le temps d’une période d’incubation pour savoir s’il subsiste des infections non identifiées, car les cas silencieux prennent plus de temps pour développer des symptômes, explique-t-il.
L’expert rappelle à la population l’importance de se protéger au cours du nouvel an chinois, une période propice aux achats dans des lieux très fréquentés ou à la gestion de produits de la chaîne du froid.
Le porteur sain découvert dans le Zhejiang est aussi un rappel que les risques d’infection sont toujours présents et que la société doit s’efforcer de supprimer les failles infectieuses au cours des vacances de la fête du Printemps.
Le porteur sain n’a pas été découvert parmi les personnes placées en quarantaine, ce qui signifie que si un cas similaire n’était pas identifié à temps et se déplaçait librement au cours des vacances, il pourrait représenter une grande menace au contrôle épidémique.
Le vice-Premier ministre Sun Chunlan a appelé à combler les lacunes de la prévention épidémique dans les zones rurales au cours de la fête du Printemps. Il est urgent de surmonter les lacunes dans les zones rurales et de gérer rapidement les cas sporadiques et les foyers infectieux, afin d’éviter une nouvelle propagation du virus.
La CNS a par ailleurs enjoint les villages et les municipalités à renforcer leurs capacités de dépistage, en mettant notamment en place des véhicules de dépistage mobile.
M. Hu, un officiel d’un village de la province de Hebei, note qu’il a été demandé aux officiels de base de son village de dormir dans des dortoirs du gouvernement pendant les vacances de la fête du Printemps, de façon à être en mesure de répondre de façon efficace à une résurgence potentielle du virus.
M. Hu est confiant dans les arrangements antiépidémiques du village, mais note que des risques subsistent, notamment du fait des porteurs asymptomatiques, du flux des travailleurs migrants et de l’habitude des villageois de consulter dans des petites cliniques.
De plus, il est courant pour les villageois de se rendre visite les uns les autres et de fêter ensemble le nouvel an, et il est « très difficile » de faire respecter l’interdiction mise en place par le village de l’ensemble des rassemblements sociaux pour la fête du Printemps. Les officiels du village patrouilleront quotidiennement pour s’assurer qu’aucun rassemblement inapproprié n’ait lieu, précise cependant M. Hu.
Les régions à travers la Chine ont fait de nombreux efforts pour empêcher une résurgence de l’épidémie. Ainsi, la ville de Lanzhou dans la province de Gansu (nord-ouest) a simplifié les procédures de diagnostic de tous ses hôpitaux et mis en place des exercices pour gérer les urgences épidémiques.
Source:french.china.org.cn |