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Lancement des préventes de billets de train pour la fête du Printemps

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 12. 2020 | Mots clés : fête du Printemps

Mardi, l’opérateur national des chemins de fer de Chine a publié une notification concernant la prévente de billets pour la période de pointe de 40 jours des voyages pour la fête du Printemps, connu sous le nom de « chunyun ». Pour les Chinois, dont la dernière fête du Printemps a été marquée par l’apparition du Covid-19, cette annonce marque l’entrée officielle dans la saison des vacances annuelles la plus importante de l’année. 

Malgré la résurgence de cas sporadiques dans plusieurs villes de Chine, la population est aujourd’hui parée pour cette saison haute des voyages, qui constitue le mouvement migratoire le plus important au monde. D’après l’opérateur ferroviaire national, la Chine se tient prête à réaliser en toute sécurité 407 millions de voyages de passagers sur l’ensemble du chunyun, avec 10,18 millions de trajets de passagers quotidiens. 

En amont de cette période, qui s’étend du 28 janvier au 8 mars, et quelques jours avant les vacances pour le nouvel an, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de Chine a publié certaines directives d’hygiène personnelle et de santé publique, incluant des mesures préventives contre l’épidémie de Covid-19, des recommandations pour les voyages, l’obligation de porter un masque dans les transports publics et des exigences de distanciation sociale. 

Il s’agit de mesures devenues familières pour un grand nombre de personnes par rapport au début de l’année 2020, laquelle a constitué une année d’apprentissage sur la façon de gérer un virus inconnu, le respect de la science et des faits, le respect des conseils professionnels et le maintien d’un moral positif face à cette crise commune. 

Toutefois, il n’est pas encore temps de relâcher la vigilance étant donné les récents pics de nouveaux cas dans des villes comme Beijing et Shenyang dans la province de Liaoning (nord-est), surtout lorsque les sources de certains cas restent inconnues, ont averti certains épidémiologistes chinois de renom. 

« En considérant de façon rétrospective cette année de lutte contre le virus, j’utiliserais le terme "défaut" pour décrire la façon dont nous avons fait face à l’épidémie, plutôt que le mot "leçon" », indique Wang Guangfa, un expert des maladies respiratoires du Premier hôpital de l’Université de Beijing.

« Le confinement de Wuhan le 23 janvier, soit 13 jours après le début du chunyun, a été une décision prise de façon très rapide et déterminée, alors que nous n’avions qu’une faible connaissance du virus. Même si des millions de personnes avaient déjà quitté Wuhan pour se rendre dans d’autres villes chinoises en amont du confinement, cette décision a empêché plus de personnes de sortir de la ville et aidé à enrayer la propagation plus large du virus », souligne Wang Guangfa. 

L’expert note que la Chine avait besoin d’un peu de temps pour étudier et comprendre cette nouvelle maladie. « Au cours de ce processus, la science doit être respectée et la vérité doit être recherchée à partir des faits et des enquêtes », souligne-t-il. 

Le manque de compréhension du coronavirus et l’inefficacité du mécanisme de réponse d’urgence mis en place par les autorités sanitaires de Wuhan et du Hubei dans la première phase de l’épidémie ont constitué les défauts majeurs de l’expérience antiépidémique chinoise. L’ignorance individuelle concernant les maladies infectieuses, le rejet du port du masque pendant l’hiver, les habitudes alimentaires archaïques dans certaines régions rurales et une gestion communautaire défectueuse ont également rendu le travail initial de prévention encore plus difficile. 

« Aujourd’hui, tout le monde porte un masque », explique une employée d’un hôpital local de Wuhan, souhaitant rester anonyme. Celle-ci explique qu’il y a près d’un an, lorsque le premier « cas de pneumonie inconnue » est apparu dans la ville, elle-même avait des difficultés à persuader ses parents et ses proches de porter un masque dans les lieux publics, car ces derniers estimaient que cela n’était pas nécessaire. 

Alors que l’hiver est la saison la plus marquée par les rhumes, grippes et autres maladies respiratoires, les médecins de Wuhan sont prêts pour les vacances à venir. Il leur a été demandé de ne pas quitter Wuhan pour le cas où surviendrait une situation d’urgence. D’après l’employée, « ce n’est pas parce que la situation s’intensifie de nouveau [à cause des cas sporadiques], mais plutôt pour ne pas être pris de court ».

Le CDC chinois a également suggéré que le personnel des zones à risques moyens et élevés évite de voyager au cours des vacances à venir, et que celui des zones à faibles risques ne voyage pas vers des zones à risques moyens ou élevés. A Beijing, où de nouveaux cas ont été enregistrés, il a été demandé à l’ensemble des districts, des départements et des entreprises de se mettre en « état d’urgence », afin d’adopter une attitude plus résolue et des mesures plus strictes pour endiguer le virus. 

La majorité des travailleurs migrants dans les principales zones urbaines rentrent habituellement chez eux pour une période prolongée au cours de la fête du Printemps, mais en 2020, beaucoup d’entre eux n’avaient pas pu voir leur famille, car cette période avait été une période de pointe pour la transmission du virus.

Etant donné les dernières recommandations du CDC et les risques que peuvent comporter les voyages longue distance, certains expliquent toutefois qu’ils liront attentivement les directives avant de prendre une décision sur la réservation de leurs billets et qu’ils pourraient une fois encore ne pas rentrer dans leur village d’origine.

D’après Wang Guangfa, la nation a malgré tout accumulé d’importantes connaissances sur le virus et adopté des mesures antiépidémiques qui coordonnent les efforts de chacun. Il estime que « le cauchemar de la dernière fête du Printemps et le confinement n’arriveront pas de nouveau ». 

L’expert ne pense pas que la Chine interdira les voyages pour la fête du Printemps : « Tant que la population maintient les mesures antiépidémiques actuelles, qui se sont révélées efficaces au cours de l’année écoulée, la Chine sera en sécurité. La population peut être rassurée, elle pourra passer de bonnes vacances », assure-t-il. 

Néanmoins, il met en garde contre les risques engendrés par les résurgences sporadiques du virus : « Une étincelle peut embraser la prairie. Il faut encourager chacun à annuler les voyages non nécessaires et réduire ainsi le risque d’être infecté. »

Zhong Nanshan, un épidémiologiste chinois de renom qui a dévoilé le premier les risques de transmission interhumaine du Covid-19 au cours de la fête du Printemps de 2020, a fait savoir mardi qu’il n’y aurait pas d’épidémie de grande ampleur cet hiver, grâce au travail de prévention efficace et rigoureux déjà entrepris.

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Source:french.china.org.cn