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La coopération scientifique et technologique sino-française et le XIVe Plan quinquennal de la Chine

French.china.org.cn | Mis à jour le 30. 12. 2020 | Mots clés : coopérations,sino-françaises
Le 9 janvier 2018, au Grand Palais du Peuple à Beijing, le président Xi Jinping et le président français Emmanuel Macron, en visite d’État en Chine, dévoilent la plaque du premier projet de réacteur EPR au monde de la centrale nucléaire de Taishan (Guangdong).

La France est aujourd’hui l’un des pays les plus industrialisés du monde. Ses découvertes scientifiques et technologiques, dont le premier avion, le premier vaccin, la première pellicule et le premier film, ont apporté des contributions remarquables au progrès humain et au développement social. Au fil de sa longue histoire, la coopération scientifique et technologique sino-française s’est révélée fructueuse. Elle a non seulement bénéficié aux deux pays, mais aussi stimulé le développement scientifique et économique mondial. Des dirigeants d’État chinois tels que Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Chen Yi et Nie Rongzhen ont fait leurs études en France, pour apprendre la science, la technologie, l’humanisme et l’expérience de gestion de ce grand pays occidental.

Ma carrière diplomatique de 40 ans a été étroitement liée aux relations sino-françaises. La France a été le premier pays à participer à la réforme et à l’ouverture de la Chine. Des entreprises françaises dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie et du traitement des produits agricoles ont été les premières sociétés étrangères à entrer sur le marché chinois. En 1975, Deng Xiaoping, à l’époque vice-premier ministre chinois, a effectué une visite en France. Il a été reçu avec tous les honneurs conformément au rang de chef d’État. Lorsqu’il a visité une ferme, il a souligné que « le problème agricole est plus important que celui de l’industrie ». Il a également visité Berliet, le deuxième constructeur de camions de France, qui a par la suite exporté vers la Chine environ 10 000 poids lourds. Ce fut le premier contrat commercial majeur sino-français. De plus, M. Deng a visité un centre d’études du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour en savoir plus sur la technologie en matière de réacteurs nucléaires. Cette visite a jeté la base de la coopération nucléaire sino-française. En 1978, la Chine a importé de France les équipements principaux de sa première centrale nucléaire, soit la centrale nucléaire de la baie de Daya. La coopération nucléaire sino-française a marqué le prélude à la coopération sur les hautes et nouvelles technologies entre la Chine et les pays étrangers.

En mai 1978, le vice-premier ministre chinois Gu Mu, à la tête d’une délégation économique chinoise composée de plusieurs ministres et du maire de Beijing, a visité cinq pays d’Europe occidentale, en commençant par la France. Il y a fait l’objet d’un accueil exceptionnel. À l’époque, le président français Valéry Giscard d’Estaing et le premier ministre français Raymond Barre ont rencontré la délégation pour discuter de la coopération économique et commerciale. Le voyage en Europe de la mission économique a joué un rôle très important dans la promotion de la réforme et de l’ouverture de la Chine.

En octobre 1980, le président français Valéry Giscard d’Estaing a effectué une visite en Chine. Il a été le premier chef d’État d’un grand pays occidental à être reçu par la Chine après la mise en œuvre de sa politique de réforme et d’ouverture. Le président français a proposé de promouvoir les relations économiques et commerciales bilatérales pour s’adapter aux bonnes relations politiques entre les deux pays. Cette proposition a été saluée par la partie chinoise. La France a donc décidé de développer ses relations économiques et commerciales avec la Chine en fonction des besoins de celle-ci. À l’époque, l’énergie nucléaire, les télécommunications et les camions industriels étaient les priorités de la coopération sino-française. La Chine et la France ont conclu un accord de principe sur des projets de centrales nucléaires, selon lequel la France accorderait à la Chine des prêts au taux d’intérêt le plus préférentiel. L’Hexagone a été non seulement le premier pays occidental à signer un accord intergouvernemental de coopération scientifique et technologique avec la Chine, mais aussi le premier pays occidental à établir une coopération en matière d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire avec ce grand pays oriental.

En mai 1983, le président français François Mitterrand a été invité à visiter la Chine. Deng Xiaoping l’a rencontré et a présidé la réunion au cours de laquelle la Chine a décidé d’appliquer une politique plus ouverte envers l’Europe pour importer plus de ses technologies avancées. La Chine et la France sont également parvenues à un consensus sur l’élargissement de leur coopération dans les domaines de l’énergie nucléaire, des télécommunications et des transports, de la culture et des petites et moyennes entreprises.

À l’époque du président français Jacques Chirac, les relations sino-françaises ont connu un développement harmonieux. Les coopérations scientifique et commerciale bilatérales étaient plus fructueuses. Les deux pays ont organisé les Années croisées Chine-France. La tour Eiffel a été illuminée de rouge et la porte Zhengyang sur la place Tian’anmen a reflété le drapeau tricolore. La Patrouille de France a survolé la Grande Muraille. Tout cela a énergiquement favorisé la compréhension mutuelle entre les peuples chinois et français.

En 2018, le président français Emmanuel Macron a effectué sa première visite en Chine, en s’arrêtant tout d’abord à Xi’an, ville culturelle importante du pays. En 2019, il a de nouveau visité la Chine en commençant par l’importante ville commerciale qu’est Shanghai. Ces deux visites de M. Macron ont témoigné des bases solides des coopérations culturelle, scientifique et commerciale sino-françaises et ont ouvert de larges perspectives dans ces domaines.

En 2021, la Chine mettra en œuvre son XIVe Plan quinquennal (2021-2025) pour le développement économique et social national ainsi que les objectifs à long terme à l’horizon 2035. Le 29 octobre 2020, la 5e session plénière du XIXe Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a adopté les propositions de la direction du PCC concernant le XIVe Plan quinquennal. Les propositions ont présenté un nouveau modèle de développement à « double circuit », où les marchés intérieur et étranger peuvent se stimuler mutuellement, avec le marché intérieur comme pilier. Le pays s’ouvrira davantage vers le marché international et renforcera les coopérations économique, commerciale, scientifique et technologique avec les pays étrangers. La 3e Exposition internationale d’importation de Chine (CIIE), qui s’est tenue en novembre 2020, a atteint un nouveau record en matière de chiffre d’affaires. Cet événement a annoncé que le marché chinois deviendrait un marché mondial. Le COVID-19 ne peut pas empêcher la Chine de continuer à accroître ses importations et de renforcer son intégration à l’économie mondiale.

Durant la mise en œuvre du XIVe Plan quinquennal, la Chine accélérera une urbanisation de haute qualité sur tous les plans. Pour le moment, le niveau d’urbanisation de la Chine ne correspond pas à son niveau de développement économique. Il existe des différences évidentes en matière de services publics entre les régions ainsi qu’entre les villes et les campagnes. En outre, la Chine promouvra un développement vert centré sur l’économie d’énergie et la diminution des émissions polluantes. Le changement climatique est le plus grand enjeu mondial au 21e siècle. Lors de la 75e Assemblée générale des Nations Unies, la Chine a promis de redoubler d’efforts pour atteindre le pic de ses émissions de CO2 avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060. La Chine développera également une finance verte pour favoriser son développement vert. Son développement économique et social connaîtra des changements majeurs au cours des cinq prochaines années. Par exemple, les industries à forte consommation d’énergie ou à fortes émissions seront remplacées par des industries à faible consommation d’énergie ou à faibles émissions. La Chine et la France auront plus de choses à échanger dans les domaines de l’urbanisation et du développement vert.

À l’heure actuelle, face à une situation internationale complexe, la Chine et la France ont renforcé leur coopération dans la défense du libre-échange, la sauvegarde du multilatéralisme, la protection de l’Accord de Paris, la promotion de l’équilibre des relations internationales et le maintien de la paix mondiale. La coopération sino-française est de nouveau à l’avant-garde de la coopération entre la Chine et les autres pays.

En 2021, la Chine et la France organiseront l’Année du tourisme culturel. La France est depuis longtemps la première destination touristique des Chinois. L’Année du tourisme culturel sino-française favorisera le rapprochement et la compréhension mutuelle entre les deux peuples. Je souhaite que la pandémie de COVID-19 disparaisse le plus tôt possible et que les échanges sino-français se rétablissent rapidement.

Il est à noter que les coopérations économique et scientifique sino-françaises ont continué à augmenter face au COVID-19. La coopération médicale entre la Chine et la France, surtout en matière de vaccin, est prometteuse et constitue un bon exemple de la coopération entre de grands pays. Je souhaite que le partenariat global Chine-France apporte sans cesse des bénéfices aux deux peuples et continue de contribuer au développement et à la paix dans le monde.


par SUN HAICHAO • ancien ministre conseiller à l’ambassade de Chine en France et ancien ambassadeur de Chine en République centrafricaine


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Source:La Chine au Présent