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La Chine prévoit d’améliorer sa politique démographique durant la mise en œuvre du 14e Plan quinquennal

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 11. 2020 | Mots clés : 14e Plan quinquennal,politique démographique,planification familiale

Des enfants jouent sur Dove Lane, dans la vieille ville de Tuancheng à Hotan, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. [Photo par SADAT / Xinhua]

La politique de planification familiale de la Chine devrait être encore assouplie au cours des cinq prochaines années et au-delà, avec un soutien social et économique étendu pour lutter contre des problèmes de plus en plus importants tels que la diminution de la main-d'œuvre et le vieillissement de la population, ont déclaré des experts.

« La politique universelle du deuxième enfant ne sera en aucun cas la fin de l'optimisation de la politique de planification familiale », a affirmé Yuan Xin, vice-président de l'Association chinoise de la population. « Des politiques démographiques plus inclusives seront introduites pour améliorer la fécondité, la qualité de la main-d'œuvre et la structure de la population. »

Un plan pour le développement de la Chine au cours des cinq prochaines années et à plus long terme cite l'amélioration de la politique de planification familiale pour promouvoir un développement démographique équilibré en tant que tâche majeure de la stratégie nationale de lutte contre le vieillissement de la société. Le plan directeur du 14e Plan quinquennal (2021-2025) de la Chine, ainsi que les objectifs de développement pour les 15 prochaines années, ont été publiés au début du mois après la cinquième session plénière du 19e Comité central du Parti communiste chinois (PCC) tenue en octobre.

Le plan appelle également à l'élaboration d'une stratégie de développement de la population à long terme, avec une politique de planification familiale plus inclusive et le développement de services de garderie abordables pour réduire le coût de l'éducation des enfants.

Il pourrait y avoir de nombreuses mesures pour une politique de planification familiale inclusive, tels que des ajustements à la politique existante afin qu'elle soit liée aux politiques de santé, d'éducation et d'emploi connexes, a déclaré M. Yuan, qui est également professeur d'études démographiques à l'Université Nankai de Tianjin.

« Pour la majeure partie des dernières décennies, la politique de planification familiale était plus restrictive et les politiques sociales et économiques connexes avaient été conçues pour encourager moins de naissances », a-t-il expliqué. « Avec l'assouplissement de la politique de planification familiale ces dernières années, ces politiques doivent être ajustées. »

Lu Jiehua, professeur d'études démographiques à l'Université de Pékin, a déclaré qu'en plus des améliorations apportées aux politiques de soutien pour encourager les couples à avoir un deuxième enfant – telles que la construction de crèches plus abordables –, la politique de planification familiale existante sera encore assouplie en raison de la baisse des naissances ces dernières années et d’une baisse prévue de la population totale au cours des prochaines années.

« Davantage de recherches et de discussions sont nécessaires pour savoir quand la politique pourra être assouplie davantage et dans quelle mesure elle sera assouplie, pour savoir par exemple si tous les couples seront autorisés à avoir trois enfants ou si la politique de planification familiale sera entièrement abolie », a-t-il indiqué.

M. Yuan a souligné que les disparités entre les différentes régions devraient être prises en compte lors de l'assouplissement de la politique de planification familiale existante en Chine, et que des politiques adaptées à différents domaines ou à différents groupes de personnes devraient être adoptées plutôt qu'une politique nationale unifiée pour tous les lieux.

« Nous manquons encore de données précises sur les groupes de personnes qui ont tendance à donner naissance à davantage d'enfants », a-t-il déclaré. « Mais nous avons constaté dans certaines régions pauvres de l'ouest du pays que les gens sont toujours obsédés par le fait d'avoir plus d'enfants, donc une politique de planification familiale plus assouplie peut signifier encore plus d'enfants et donc rendre plus difficile pour eux de sortir la pauvreté. »

Un impact significatif

Le déclin prévu de la population chinoise est devenu une préoccupation majeure parmi les experts du pays, qui s'attendent à ce que les changements démographiques aient un impact socio-économique significatif.

Le taux de natalité sur la partie continentale de la Chine est tombé à 10,48 pour 1000 personnes l'année dernière, soit le niveau le plus bas depuis sept décennies, et le nombre de naissances a baissé de 580 000 par rapport à l'année précédente, selon le Bureau national des statistiques (BNS). C'est la troisième année consécutive de baisse des naissances malgré la mise en œuvre en 2016 d'une politique universelle du deuxième enfant qui permet à tous les couples d'avoir deux enfants.

Bien que les chiffres des naissances pour cette année n'aient pas encore été publiés, les experts en population s'attendent généralement à ce que la baisse se poursuive.

Lu Jiehua, de l'Université de Pékin, a noté que l'indice total de fécondité – soit le nombre moyen d'enfants auxquels une femme donne naissance – devrait rester à environ 2,1 pour que la population chinoise reste stable, mais qu'il est tombé en dessous de 1,7, signalant une baisse inévitable de la population. La Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR) a déclaré en 2017 que la population chinoise culminerait vers 2030, mais ces dernières années, des chercheurs chinois et étrangers ont prédit un pic plus tôt.

Li Yue, chercheur au Centre de recherche sur la population et le développement de la Chine, a prédit que la population chinoise culminera à environ 1,42 milliard de personnes en 2027, contre 1,4 milliard l'année dernière, puis commencera à tomber à 1,32 milliard d'ici 2050.

Une étude publiée dans la revue médicale The Lancet en juillet a elle prédit que le pic se produirait en 2024, la population diminuant alors de moitié d'ici la fin du siècle. Selon cette étude, la Chine ne serait plus le pays le plus peuplé du monde d'ici 2100 – pour la première fois depuis de nombreux siècles – et tomberait à la troisième place derrière l'Inde et le Nigeria.

Le nombre de femmes en Chine âgées de 20 à 34 ans, les plus susceptibles de donner naissance, est en baisse depuis cinq ans et ce déclin devrait s'accélérer, a affirmé M. Li, avec une chute moyenne de 6,2 millions par an au cours des cinq prochaines années.

Yuan Xin, de l'Université Nankai de Tianjin, a souligné que de nombreux jeunes couples en Chine hésitent à avoir plus d'enfants en raison de facteurs tels que le coût élevé de l'éducation. La tendance à la baisse de la population ne s'inversera pas même si la politique de planification familiale est encore assouplie, a-t-il prédit, alors que la main-d'œuvre continuera de diminuer et l'âge moyen de la population à augmenter.

Le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus en Chine l'année dernière était de 254 millions, soit 18,1% de la population, mais ce nombre devrait grimper à 500 millions, soit plus d'un tiers de la population, d'ici le milieu du siècle, a fait savoir M. Yuan, ce qui fera de la Chine l'une des sociétés les plus âgées du monde.

Face à une diminution inévitable du nombre de personnes en âge de travailler et à une augmentation rapide du nombre de personnes âgées, la Chine doit redoubler d'efforts pour améliorer la qualité de sa main-d'œuvre afin d'assurer un développement socio-économique durable, a-t-il conclu.



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Source:french.china.org.cn