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Chose promise, chose due… Jamais un tel proverbe n’aura résonné aussi fort et aussi loin que l’engagement du président chinois Xi Jinping, aussi secrétaire général du Parti communiste chinois et président de la Commission militaire centrale, d’édifier une société modérément prospère à tous égards, appelée en chinois xiaokang (la conception traditionnelle chinoise de la « moyenne aisance ») en 2020.
Cette promesse est l’un des deux volets du « rêve chinois », deux objectifs ambitieux formulés fin 2012 et que la Chine doit atteindre, le premier en 2020 (centenaire du Parti communiste chinois) avec l’édification d’une société modérément prospère à tous égards, et le second en 2049 (centenaire de la République populaire de Chine), avec l’édification intégrale d’un pays socialiste moderne.
Dans son rapport au XIXe Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) le 18 octobre 2017 – dont le texte intégral est disponible dans le tome III de l’ouvrage « Xi Jinping : la gouvernance de la Chine » – M. Xi avait pris la mesure de la tâche qui attendait le pays sur les plans économique, politique, culturel, social et écologique pour la dernière ligne droite que le séparait de l’année 2020. « Nous devons mettre l’accent sur les domaines prioritaires, remédier à nos insuffisances, nous débarrasser de nos points faibles, et surtout, livrer la dure bataille pour parer aux risques majeurs, réaliser l’élimination ciblée de la pauvreté et maîtriser la pollution de l’environnement. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que, le moment venu, le peuple chinois reconnaisse l’avènement de la société de moyenne aisance et que cette dernière résiste à l’épreuve de l’histoire », avait-il souligné dans son allocution.
Dans cet extrait, l’éradication de la pauvreté et la lutte contre la pollution sont mises en exergue, deux éléments essentiels pour que la société modérément prospère advienne réellement et de façon durable, malgré les écueils et autres obstacles qui pourraient se dresser au cours de 2017 à 2020.
A cet égard, la Chine a agi avec vigueur et détermination dans un contexte international défavorable en raison de la montée du protectionnisme et de l’unilatéralisme, et de l’apparition de l’épidémie de COVID-19 en 2020.
Tout d’abord, il a été nécessaire de s’attaquer aux derniers foyers de pauvreté en ciblant avec précision les personnes et les zones les plus défavorisées et en s’assurant qu’elles seraient définitivement tirées de leur condition misérable. Une mission que les fameux « premiers secrétaires » ont remplie dans les régions rurales avec efficacité dans des conditions parfois difficiles, mais avec un zèle qui force le respect non seulement en Chine, mais dans le monde entier. Une réussite qui a été saluée par la communauté internationale, les Nations Unies en premier lieu.
La pollution, et notamment la maîtrise des émissions de CO2, est par ailleurs à l’ordre du jour en Chine depuis longtemps. Depuis l’Accord de Paris, la Chine ne cesse de proposer des objectifs plus ambitieux les uns que les autres, notamment récemment avec l’engagement d’atteindre le pic d’émissions de CO2 avant 2030 et d’accéder à la neutralité carbone avant 2060. Le pays a en outre déjà pris des mesures concrètes pour renforcer la part des énergies nouvelles et renouvelables dans le mix énergétique, a considérablement augmenté l’afforestation et la gestion des cours d’eau, et édicté des normes plus contraignantes vis-à-vis des secteurs polluants, contribuant de manière significative à la réduction de la pollution de l’air, des eaux et des sols, et au bien-être général de la population.
Début novembre 2020, dans un discours explicatif sur les propositions du Comité central du PCC pour la formulation du 14e Plan quinquennal (2020-2025) pour le développement économique et social national et des Objectifs à long terme à l’horizon 2035, M. Xi a déclaré que la Chine pouvait atteindre l’objectif d’achever l’édification d’une société de « moyenne aisance » à tous égards comme prévu. Il a souligné que le Comité central du PCC mènera une évaluation et un examen systématiques à cet égard au cours du premier semestre de 2021 avant d’annoncer officiellement l’avènement du xiaokang.
Avant de parvenir à la réalisation du second objectif du centenaire en 2049, la Chine se fixe désormais un horizon intermédiaire en 2035, à savoir doubler le PIB ou le revenu par habitant sur la base du « double circuit » (une nouvelle dynamique de développement ayant pour pilier principal le circuit domestique et générant une interaction bénéfique des circuits domestique et international), et favorisant le rééquilibrage du modèle de croissance vers la consommation et le secteur des services, ainsi que l’amélioration de la structure industrielle reposant sur l’innovation et la qualité du développement.
Ni la pandémie de COVID-19, que la Chine a pu rapidement maîtriser, ni le protectionnisme et les tentatives de stopper la mondialisation, que la Chine combat en accélérant son ouverture et en proposant davantage de biens publics mondiaux, ne sont parvenues à donner un coup d’arrêt au développement du pays. Tout était déjà écrit en octobre 2017 dans le discours de M. Xi, que tout un chacun peut juger objectivement à l’aune des réussites actuelles.
Par Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)
Source:french.china.org.cn |