La Chine va moderniser son armée sur les 5 prochaines années

De nouvelles additions à l’arsenal

En jetant un regard rétrospectif sur les cinq dernières années, l’arsenal militaire chinois a enregistré de nombreuses percées à tous les niveaux, avec la mise en service et le lancement d’un grand nombre d’équipements et d’armements nouveaux et de haut niveau, incluant le chasseur furtif J-20, l’avion de transport Y-20, l’hélicoptère de manœuvre et d’assaut Z-20, le bombardier stratégique H-6N, le destroyer Type 055, le porte-avions Shandong, le char léger Type 15, l’obusier monté sur véhicule PCL-181, le missile balistique antinavire DF-26, le missile hypersonique DF-17 et le missile balistique intercontinental DF-41.

Pour suivre le 14^ePlan quinquennal et atteindre ses objectifs, la Chine devrait poursuivre la dynamique de son développement domestique d’armes et d’équipements modernes, en plus de ses réformes militaires et de ses exercices militaires scientifiques.

« La période du 14e Plan quinquennal sera une période très prometteuse et fructueuse pour l’armée de l’air chinoise, car son bombardier stratégique furtif de longue portée devrait faire son entrée très attendue », note Fu Qianshao, un expert de l’aviation militaire chinoise.

La Chine développe un nouveau bombardier − souvent surnommé le « H-20 » − depuis de nombreuses années et son fabricant, l’entreprise d’Etat AVIC (Aviation Industry Corporation of China), fait allusion à son développement depuis 2018.

« Nous étudions le bombardier depuis un certain temps et nous avons surmonté les difficultés dans la production de gros porteurs, les technologies furtives, ainsi que la conception et la production. L’heure est désormais venue pour nous de déployer un nouveau bombardier », explique Fu Qianshao.

« Cet appareil devrait être un bombardier de 4^egénération, contrairement au bombardier actuel H-6 qui n’est que de 1^regénération », souligne l’expert. Selon lui, le H-20 possédera une conception et des technologies de classe mondiale, et ses capacités furtives et sa portée seront au moins aussi bonnes que celles du bombardier furtif américain B-2 Spirit.

En ce qui concerne le développement d’autres avions militaires, Fu Qianshao pense que la Chine va commencer à produire en masse et à améliorer le J-20, en remplaçant ses moteurs par d’autres plus puissants. Les drones et l’intelligence artificielle devraient également connaître des développements avancés.

Pour ce qui est de la marine, Li Jie, un expert naval basé à Beijing, estime que le 3^eporte-avions de la Chine sera très vraisemblablement mis en service au cours de la période du 14^ePlan quinquennal.

Ce nouveau porte-avions devrait être bien plus grand que ses prédécesseurs et le premier du pays à utiliser un pont d’envol plat équipé de catapultes électromagnétiques, une façon bien plus efficace que l’approche par tremplin utilisé sur les précédents porte-avions du pays.

En accord avec l’édification des groupes aéronavals de l’APL, la construction de navires de soutien pour le porte-avions − incluant des destroyers comme le Type 052D et le Type 055, des navires d’assaut amphibie et de débarquement, ainsi que des navires de lutte anti-sous-marine – devrait se poursuivre sur les cinq prochaines années.

« Dans l’ensemble, sur les dix prochaines années, la marine de l’APL va se développer de façon plus systématique et intégrée, en se centrant sur la construction de groupes aéronavals », note Li Jie.

Plus spécifiquement, de nouveaux navires amphibies seront lancés et les frégates et destroyers existants, comme le Type 055 et le Type 054A, seront modernisés. L’intégration de réseaux de la marine chinoise sera également améliorée, affirme l’expert.

La Chine serait par ailleurs en train de développer un canon électrique (EMRG pour electromagnetic railgun), qui serait installé sur une version mise à niveau du Type 055.

Un type de chasseur furtif basé sur porte-avions − dont le développement serait basé sur le FC-31, le deuxième type de chasseur furtif de Chine − pourrait également être lancé au cours des prochaines années, aux côtés du KJ-600, un avion de détection aérienne avancée basé sur porte-avions.

« L’objectif du centenaire du développement militaire de la Chine en 2027 vise à développer la capacité de l’armée à sauvegarder la souveraineté nationale, à protéger le pays contre les menaces sécuritaires posées par l’hégémonie dans la région du Pacifique occidental et à protéger ses intérêts de développement à l’étranger, alors que la présence économique de la Chine à l’étranger continue de croître », signale Li Jie.

Alors que le monde enregistre un renforcement de la concurrence stratégique, des guerres régionales et des conflits armés constants, ainsi qu’une instabilité et des incertitudes sécuritaires de plus en plus évidentes, la Chine, en tant que puissance croissante ayant des intérêts de développement considérables sur son territoire et à l’étranger, exige de son armée qu’elle s’adapte à de nouvelles missions, remarque Song Zhongping, un expert militaire chinois et commentateur à la télévision.

D’après lui, « l’objectif du centenaire est conforme à la puissance nationale ».

Zhang Yesui, un porte-parole pour la 3^esession de la XIII^eAssemblée populaire nationale (APN), avait déclaré au mois de mai dernier que d’une perspective mondiale, la part des dépenses de la Chine dans sa défense par rapport à son PIB restait autour de 1,3 % depuis de nombreuses années, soit un niveau bien inférieur à la moyenne mondiale de 2,6 %.