Le Hainan poursuit l’édification de son port de libre-échange

Le gouvernement de Hainan, la province insulaire du sud de la Chine, a dévoilé une nouvelle directive pour élargir l’accès au marché et faire baisser les barrières entravant le commerce, les investissements et les flux de capitaux transfrontaliers, avec pour objectif de faire de l’île un port de libre-échange de haute qualité.

La directive liste 18 plans d’action avec un total de 60 missions, qui impliquent la promotion de l’innovation institutionnelle, la simplification des procédures d’approbation administrative, la facilitation du libre-échange et des investissements, ainsi que du libre-flux des capitaux et des talents, la mise en place d’un système logistique efficace et la protection de la sécurité des données.

D’après la directive, l’objectif est de faire de l’île un port de libre-échange avec un système juridique efficace et sain, un système fiscal compétitif et un environnement des affaires de premier ordre sur le plan international, mais aussi une gouvernance sociale qui attirera plus d’entreprises et d’investisseurs et aidera à stimuler la compétitivité industrielle et la qualité du développement de l’île.

Le port pilote de libre-échange de Hainan va mettre en œuvre une politique de suppression des droits de douane pour le commerce de marchandises et réduira encore les barrières entravant le commerce des services. Dans le même temps, une liste négative sera adoptée pour la gestion des produits importés.

Un autre point majeur de cette nouvelle directive est que le port va poursuivre une libéralisation progressive des comptes de capitaux et lancer un programme pilote de partenaire étranger qualifié limité, ainsi qu’un programme de partenaire domestique qualifié limité. Ces programmes pilotes permettront aux investisseurs chinois et étrangers de s’engager plus librement dans des investissements transfrontaliers. L’île va par ailleurs bâtir un nouveau système de gestion pour les financements transfrontaliers, afin d’encourager des flux de capitaux bilatéraux plus efficaces.

La Chine a annoncé son plan directeur pour la construction du Port de libre-échange de Hainan au mois de juin dernier, marquant ainsi le lancement officiel de ce projet.

Les officiels de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR), le plus haut régulateur économique du pays, ont fait savoir récemment que la liste négative pour les investissements étrangers dans le Port pilote de libre-échange de Hainan était en cours de rédaction et que celle-ci limiterait de façon considérable le nombre d’articles interdits et restreints. Avec cette liste, les entreprises étrangères auront des opportunités d’investir dans la province insulaire, qui doit devenir une porte importante pour la poursuite de l’ouverture de la Chine.

Selon les experts, avec l’adoption et la mise en œuvre de plus en plus de mesures dans la province, Hainan devrait devenir la prochaine frontière de l’ouverture de la Chine. Hainan va jouer un rôle complémentaire, à l’instar des zones de libre-échange dans les villes comme Shanghai ou Shenzhen, pour stimuler la consommation domestique du pays, ainsi que son commerce extérieur et ses investissements étrangers.

A la suite d’une mesure gouvernementale adoptée au mois de juillet, qui a fait passer le quota annuel d’achats détaxés sur l’île de 30 000 yuans (3780 €) à 100 000 yuans par personne, l’île a d’ores et déjà enregistré un afflux constant de touristes et un essor de la consommation. D’après le Département local des douanes, Hainan a enregistré des ventes détaxées d’une valeur de 1,04 milliard de yuans au cours des vacances pour la fête nationale, soit une hausse de 148,7 % en glissement annuel.

Xu Hongcai, le directeur adjoint du Comité de politique économique affilié à l’Association des sciences politiques de Chine, estime que Hainan fait face à des opportunités de développement sans précédent et qu’elle a besoin d’améliorer encore ses infrastructures et sa gouvernance pour attirer plus de talents à venir faire des affaires et plus d’entreprises internationales à établir des bureaux régionaux.

Selon lui, la province devrait également renforcer la réforme dans le secteur de l’éducation et établir plus d’instituts et d’universités de premier rang, car cela lui permettra de cultiver une base pour l’innovation technologique et d’attirer plus de talents, dont l’importance est cruciale pour le développement d’un port de libre-échange de haute qualité.