[A A] |
Quatre évaluations par les pairs publiées par le Massachusetts Institute of Technology réfutent une étude qui affirmait que le virus responsable de la pandémie de COVID-19 avait été créé par une manipulation génétique intentionnelle en Chine.
Les quatre évaluations publiées ont conclu que l'étude présente « de graves défauts et erreurs de méthodes et de données » qui rendent ses conclusions qualifiables de « désinformation ».
L'étude, publiée le 14 septembre, accuse de nombreux groupes de recherche d’avoir contribué à la pandémie et appelle à « une enquête indépendante sur les laboratoires de recherche concernés ».
L’étude était dirigée par Li-Meng Yan, qui prétend avoir travaillé comme chercheuse à l'École de santé publique de Hong Kong, ainsi que par Shu Kang, Jie Guan et Shanchang Hu.
Peu après cette publication, le journal Rapid Reviews: COVID-19, qui cherche à accélérer l'examen par les pairs des prétirages de recherche liés à la pandémie de COVID-19 sous la direction de MIT Press, l'une des plus grandes et des plus distinguées maisons d’édition universitaires, a publié quatre examens par les pairs de l'étude.
Le journal a sollicité des évaluations par les pairs auprès d'experts de renommée mondiale en virologie, biologie moléculaire, biologie structurelle, biologie computationnelle, développement de vaccins et médecine.
Une déclaration éditoriale indique que les examinateurs ont collectivement démenti trois affirmations du rapport de Li-Meng Yan, qui prétendaient que des coronavirus de chauve-souris avaient été utilisés comme souche de fond pour fabriquer le SRAS-CoV-2, que des preuves suggéraient un dépistage préalable d'un virus ciblant le récepteur ACE2 chez l’humain, et que le site de clivage avec une enzyme similaire à la furine n'était pas naturel et indiquait une manipulation.
« Il y a consensus sur le fait que les affirmations de l'étude étaient mieux expliquées par d’éventuelles motivations politiques que par l'intégrité scientifique. Les pairs sont arrivés à ces opinions communes de manière indépendante, ce qui ne fait que renforcer la crédibilité des évaluations par les pairs », note l'éditorial.
Des preuves insuffisantes
L'un des examens par les pairs a été effectué par Takahiko Koyama du Centre de recherche en biologie informatique d'IBM de Yorktown Heights à New York. Il a conclu que « le manuscrit n’apporte pas de preuves scientifiques suffisantes pour soutenir qu’une manipulation génétique est à l’origine du SRAS-CoV-2 ».
L'examen effectué par Adam Lauring, du département de médecine interne de l'Université du Michigan, indique que les auteurs du rapport « ne contestent pas l'hypothèse de l'origine naturelle avec des données. Au contraire, ils présentent des idées et des opinions. »
Il s'est également interrogé sur le contexte de la recherche.
« Un aspect essentiel de l'éthique et de la conduite responsable de la recherche repose dans l’inclusion d’informations sur ceux qui ont soutenu le travail, de manière financière ou autre. Les auteurs de l’étude sont affiliés à la Rule of Law Society et à la Rule of Law Foundation, dont les soutiens et les objectifs ne sont pas clairs », a écrit M. Lauring. « Il est également contraire à l'éthique de mettre en avant ce qui relève des théories de complot ne reposant pas sur des faits. »
« Mon opinion est qu’il s’agit d’une tentative inepte d’argumentation sur une création humaine du virus. Ce rapport ne contient pas de faits concrets. Je m’interroge sur les raisons de publier ceci maintenant », a déclaré l’évaluateur Marvin Reitz de l’Institut de biotechnologie de l’Université du Maryland.
Source:french.china.org.cn |