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La Chine fera « tout ce qu’il faut » pour empêcher une sécession

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 09. 2020 | Mots clés : Chine

Le pays fera « tout ce qu’il faut » pour contrecarrer tout effort visant à une sécession entre Taiwan et la partie continentale de la Chine, a déclaré jeudi le colonel Tan Kefei, porte-parole du ministère de la Défense nationale.

Le récent exercice effectué par l'Armée populaire de libération près du détroit de Taiwan ciblait l'ingérence étrangère et les séparatistes taiwanais, et a montré que la Chine est déterminée et capable de sauvegarder la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale, a-t-il déclaré lors d'un point de presse régulier.

« Le Parti démocrate progressiste au pouvoir sur l'île fait fi de la sécurité et du bien-être des compatriotes de Taiwan dans ses efforts pour faire sécession et provoquer une confrontation entre la partie continentale de la Chine et Taiwan », a-t-il déclaré.

« Cette idée de sécession met en danger la paix et la stabilité entre les deux rives du détroit, elle est condamnée à l’échec. Si les forces séparatistes taiwanaises osent tenter une sécession, quelles que soient les circonstances, nous ferons tout ce qu'il faut pour contrecarrer leurs efforts », a-t-il ajouté.

Les remarques de M. Tan ont été faites après la précision lundi par le ministère chinois des Affaires étrangères que la « ligne médiane » dans le détroit de Taiwan n'a jamais existé. Des experts ont déclaré que ce moment est un avertissement solennel pour les séparatistes taiwanais et les États-Unis, et que cette ligne arbitraire inventée par l'armée américaine au milieu du XXe siècle ne saurait entraver les activités de l'armée chinoise et la marche de la nation vers la réunification.

Quiconque mettant en doute la détermination et la capacité de la Chine à sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale ferait une grave erreur, ont déclaré les experts. Si les séparatistes taiwanais poursuivent leur connivence avec certaines forces américaines, y compris sous la forme d'interactions officielles et d'accords d'armement, la Chine prendra des contre-mesures plus tenaces pour protéger ses intérêts fondamentaux, ont-ils ajouté.

En réponse à une question sur le franchissement de la « ligne médiane » des avions de guerre du Commandement du théâtre oriental de l'APL lors de leur récent exercice près du détroit, Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a rappelé lundi que Taiwan est une partie inaliénable de la Chine et qu'il n'existe pas de « ligne médiane ».

Ces propos font suite à la visite sur l’île du sous-secrétaire d'État américain à la croissance économique, à l'énergie et à l'environnement, Keith Krach, la semaine dernière. Il s’agit de la deuxième visite d'un haut fonctionnaire américain sur l'île en deux mois, ce qui a suscité de vives protestations de la part de la Chine.

La semaine dernière, il a été rapporté que le Pentagone prévoit de vendre à Taiwan jusqu'à sept grands systèmes d'armement, dont des mines, des missiles et des drones, dans le cadre d'une initiative appelée « Forteresse de Taiwan ». L’accord de 7 milliards de dollars est sur le point d'être approuvé par l'administration Trump, qui a déjà approuvé un programme d'armement à Taiwan évalué à plus de 13 milliards de dollars.

Le sénateur républicain Rick Scott a présenté la semaine dernière un projet de loi visant à autoriser les États-Unis à contrer militairement la Chine au sujet de Taiwan. Le projet de loi préconise également des visites entre les hauts fonctionnaires des États-Unis et de l'île.

Su Xiaohui, directeur adjoint de l'Institut chinois d'études internationales, a déclaré à la CCTV que les séparatistes américains et taiwanais modifient le statu quo et « font pencher la balance » dans la région vers leur objectif de séparer l'île de la Chine.

En démentant officiellement l’existence d’une « ligne médiane », la Chine « rééquilibre » la situation et envoie un avertissement solennel aux séparatistes américains et taiwanais de ne pas jouer avec le feu, a déclaré M. Su. « La prochaine fois que les États-Unis voudront jouer la carte de Taiwan, ils devront se demander s'ils peuvent accepter des contre-mesures plus tenaces de la part de la Chine », a-t-il ajouté.

Le concept de « ligne médiane » a été créé vers 1955 par le général américain Benjamin Davis Jr, commandant de la 13e force de l'armée de l'air américaine alors basée à Taipei, après la signature par Taiwan et les États-Unis d’un traité de défense mutuelle. La ligne a ensuite été redessinée par les autorités de la défense taiwanaise et les dernières coordonnées ont été publiées en 2004.

L'intention initiale de la ligne était de dissuader les avions de guerre en provenance de la partie continentale de la Chine, mais elle ne limitait pas la portée des opérations des avions de guerre en provenance de Taiwan, comme l'a montré de façon évidente le passage de plusieurs avions de surveillance en provenance de l'île, dont l'avion Lockheed U-2 dans les années 1960 pour espionner la partie continentale, selon le Musée militaire de la révolution populaire chinoise.

Bien que la « ligne médiane » n'ait jamais été officiellement reconnue par la communauté internationale et n'ait donc été régie par aucune loi au fil des décennies, elle est progressivement devenue un baromètre des relations entre les deux rives du détroit, explique un historien militaire à Beijing qui a demandé à garder l'anonymat.

Par gentleman’s agreement, les militaires des deux rives du détroit s'en tenaient généralement à leur moitié de la voie d'eau stratégique, ce qui a contribué à réduire les frictions et les risques d'accident, a-t-il déclaré. Cependant, lorsque les relations entre les deux rives se détériorent, ce qui se produit généralement lorsque Taiwan penche vers la sécession, les avions et les navires militaires chinois s'approchent parfois de la « ligne médiane » pour envoyer un avertissement fort.

Cette tactique est régulièrement utilisée depuis les années 1990, avec un moment notable le 31 mars 2019, lorsque deux chasseurs J-11 de l’armée de l’air l’APL ont franchi la « ligne médiane » après la signature par les États-Unis d’une loi visant à promouvoir leurs relations avec Taiwan et à encourager d’autres pays à faire de même.

« Certains séparatistes taiwanais et stratèges américains sont devenus complaisants et pensent que cette "ligne médiane" arbitraire est une ligne rouge que la Chine n’ose pas franchir. Ils se trompent lourdement », a-t-il déclaré.

« Le rejet officiel par la Chine de l’existence de la "ligne médiane" va briser l’illusion affirmant que l’APL n’a pas la capacité ou la volonté de mener des exercices de routine dans la région et de réunifier le pays par la force », a-t-il précisé.

Song Xiaojun, commentateur militaire à la CCTV, a déclaré que le récent exercice de combat en direct du Commandement du théâtre oriental de l’APL est un test de la capacité de la Chine à mener une guerre impliquant de multiples branches de l’armée, ainsi qu’un avertissement aux séparatistes taiwanais et aux États-Unis.

« Si la situation dans le détroit de Taiwan continue à se détériorer, la Chine pourrait prendre des mesures plus étendues et nécessaires pour sauvegarder sa souveraineté nationale », a-t-il souligné.

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Source:french.china.org.cn