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Visite de Wang Yi en Europe : la Chine s'oppose au pseudo-argument de la « nouvelle guerre froide »

French.china.org.cn | Mis à jour le 04. 09. 2020 | Mots clés : Wang Yi,Europe,guerre froide

Du 25 août au 1er septembre, Wang Yi a visité cinq pays européens – l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, la France et l’Allemagne – pour promouvoir une coopération efficace entre la Chine et l’UE et contribuer à consolider et développer les relations Chine-UE sous la bannière du multilatéralisme.

Lorsque les Etats-Unis ont provoqué des troubles pour faire pression sur la Chine et générer des tensions anormales dans les relations sino-américaines, certaines personnes dans les milieux politiques et l’opinion publique américains ont profité de l’occasion pour faire du battage médiatique et prôné le « découplage » des relations entre les deux pays. Le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères Wang Yi, qui s’est récemment rendu dans cinq pays européens, a envoyé un signal fort : la Chine s’engage à faire entendre la voix du multilatéralisme et s'oppose au pseudo-argument de la « nouvelle guerre froide ».

Le moment choisi pour le voyage de Wang Yi en Europe sort de l’ordinaire. L’année 2020 marque en effet le 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE, au cours de laquelle un agenda diplomatique riche avait été prévu. L’épidémie de COVID-19 a cependant perturbé les arrangements établis. Le 10ème cycle du Dialogue stratégique de haut niveau Chine-UE et la 22e Réunion des dirigeants Chine-UE se sont respectivement déroulées en ligne les 9 et 22 juin. Le Sommet Chine-UE qui devait se tenir en Allemagne en septembre a été reporté. La visite prévue du président italien Sergio Mattarella en Chine a été annulée. Une fois l’épidémie sous contrôle, Wang Yi a choisi donc l’Europe comme première étape de la diplomatie en « face-à-face » pour visiter cinq pays d’Europe occidentale en une seule fois. Avant sa visite, Wang Yi a également rencontré Péter Szijjártó, le ministre hongrois des Affaires étrangères en visite à Beihai, dans la région autonome Zhuang du Guangxi. La Hongrie est membre de l’Union européenne et représentante de la « Nouvelle Europe » (c’est-à-dire les pays d’Europe centrale et orientale, les PECO). En outre, Yang Jiechi, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et directeur du Bureau de la Commission des Affaires étrangères du Comité central du PCC, s’est rendu au Myanmar, en Espagne et en Grèce du 1er au 4 septembre. Tout cela montre la place importante de l’Europe dans son ensemble dans la diplomatie chinoise.

Selon les médias, les cinq pays que Wang Yi a visités cette fois-ci ont été rigoureusement sélectionnés. L’Italie est le premier grand pays occidental à avoir signé un mémorandum d’entente sur la promotion de l’initiative « Ceinture et Route » avec la Chine ; la Norvège sera membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU de 2021 à 2022 ; les Pays-Bas sont l’un des membres fondateurs de l’Union européenne et un important centre commercial européen ; la France et l’Allemagne sont au cœur de l’Union européenne, et l’Allemagne occupe la présidence tournante de l’UE au cours de ce semestre. Cette visite couvre ainsi toute l’Europe occidentale, qui est à la fois un allié traditionnel des Etats-Unis et un partenaire de la Chine.

Bloomberg a cité certains chercheurs qui ont déclaré qu’en raison de la détérioration des relations avec les Etats-Unis et des manœuvres de Mike Pompeo pour établir une alliance anti-Chine, l’importance stratégique de l’Europe pour la Chine avait augmenté. Si peu de progrès avaient été accomplis lors du sommet en ligne Chine-UE en juin, l’Europe souhaite maintenant relancer son économie suite à l’amélioration sur le front de la pandémie de COVID-19, et les conditions et les possibilités dans les relations Chine-UE se sont donc améliorées.

Les agences de presse étrangères ont remarqué que l’un des points essentiels que Wang Yi a voulu exprimer dans sa tournée est que la Chine s’opposait à l’argument de la « nouvelle guerre froide ». Wang Yi a clairement déclaré dans son discours à l’Institut français des relations internationales le 30 août que « la Chine s’oppose fermement à tout complot relatif à la ‘nouvelle guerre froide’ et ne permettra jamais à aucune force de priver le peuple chinois et les peuples de tous les pays de leur droit au développement et à une vie meilleure. » Il a également exprimé son opposition à l’isolement et au découplage. « La Chine d’aujourd’hui est depuis longtemps en harmonie avec le monde. Chercher à se dissocier de la Chine, c’est se découpler des opportunités de développement, c’est-à-dire se dissocier du grand marché le plus dynamique », a-t-il souligné. 

Le rejet et l’opposition à la « nouvelle guerre froide » ne sont pas un discours creux : une manifestation concrète en est la relance de la coopération Chine-UE post-épidémique. 

Le choix de l’Italie comme première étape de la visite de Wang Yi en Europe montre que la Chine attache une grande importance à ce pays. Le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio a déclaré lors d’un entretien avec Wang Yi que la Chine était un partenaire important et indispensable de l’Italie à l’échelle mondiale. Il a remercié la Chine pour son aide opportune pendant la période la plus difficile de la lutte contre l’épidémie dans son pays. Wang Yi a également souligné que l’assistance mutuelle entre la Chine et l’Italie n’avait rien à voir avec la politique et ne mélangeait pas les intérêts privés. L’épidémie n’a pas nui aux relations sino-italiennes, au contraire, l’amitié a résisté à cette épreuve et s’est renforcée.

Wang Yi s’est rendu en Norvège le 27 août. C’était la première visite d’un ministre chinois des Affaires étrangères dans un pays scandinave en 15 ans. Au cours de sa visite, il a souligné l’adhésion de la Chine à la réforme et à l’ouverture, soulignant que la Chine approfondirait ses réformes, avec des droits de douane plus bas, une liste négative plus courte, des règles de marché plus transparentes et un environnement commercial plus attractif, afin de rapprocher plus étroitement la Chine, le plus grand marché intérieur du monde, et le marché mondial. 

Wang Yi a rencontré le président français Emmanuel Macron à Paris le 28 août. Il a affirmé que la tâche la plus urgente était de relancer de manière ordonnée les échanges dans divers domaines entre les deux pays dans le cadre de la normalisation de la prévention et du contrôle de l’épidémie, et de renforcer la recherche et le développement de médicaments et de vaccins et la prévention des pandémies, disant qu’il fallait venir à bout de l’épidémie le plus rapidement possible et apporter des contributions positives à la construction d’une communauté de santé pour l’humanité. 

M. Macron a remarqué que la France appréciait vivement l’engagement de la Chine à faire du vaccin contre le COVID-19 un bien public mondial et qu’elle était disposée à approfondir la coopération entre les deux pays dans la lutte contre l’épidémie et à promouvoir la coopération entre les deux parties dans les domaines économique, commercial et agricole pour obtenir plus de résultats.

A l’issue de cette visite, Wang Yi a souligné qu’il avait eu des communications franches et approfondies avec les dirigeants et ministres des Affaires étrangères des cinq pays sur les relations bilatérales et la situation internationale, parvenant à trois consensus. D’abord, il faut défendre le multilatéralisme et résister à l’unilatéralisme. Ensuite, il faut renforcer l’unité et la coopération et s’opposer à la fragmentation et au « découplage ». Il a plaidé pour le renforcement de la coopération Chine-UE dans la lutte contre l’épidémie et pour une « contribution Chine-UE » à la reprise de la croissance économique mondiale. Enfin, il faut adhérer au positionnement du partenariat stratégique global Chine-UE, saisir l’aspect dominant du développement des relations Chine-UE, et traiter les différences entre la Chine et l’UE de manière constructive.

Par Shen Xiaoquan, chercheur au Centre de recherche des questions mondiales de l’Agence de presse Xinhua.

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Source:french.china.org.cn