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Les essais cliniques conjoints avec le Canada « n’ont pas été interrompus » (développeur chinois de vaccins)

French.china.org.cn | Mis à jour le 28. 08. 2020 | Mots clés : COVID-19,vaccin

Le développeur chinois de vaccins CanSino Biologics a déclaré jeudi que sa collaboration avec une équipe de recherche canadienne sur des essais cliniques de dernière phase pour un vaccin candidat contre le COVID-19 « n'a pas été interrompue », réfutant des articles de médias canadiens selon lesquels la coopération a été annulée à cause de la hausse des tensions entre les deux pays.

CanSino a envoyé une annonce de clarification en anglais au Global Times jeudi soir, dans laquelle elle indique que sa collaboration avec le Conseil national de recherche du Canada (CNRC) n'avait pas pris fin. Aucun membre de la direction de l'entreprise n'a accepté d'interview relative aux essais cliniques pour le vaccin Ad5-nCoV au Canada.

CanSino a également affirmé dans son annonce de jeudi avoir vu des articles trompeurs liés aux essais cliniques du candidat vaccin au Canada.

Le média canadien CBC News a rapporté mercredi que la coopération entre les deux parties, annoncée en mai, avait été « abandonnée à cause des tensions croissantes entre les deux pays ». Le reportage citait une déclaration du CNRC envoyée par email selon laquelle les douanes chinoises n'avaient pas approuvé l’envoi au Canada du vaccin candidat, baptisé Ad5-nCoV.

CanSino a fait savoir le 18 août que les essais cliniques de phase 3 avec le Canada n'avaient pas encore commencé.

Des médias canadiens ont même qualifié le retard d’expédition de « représailles apparentes » de la Chine pour l'arrestation de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou.

CanSino a indiqué diriger actuellement l'essai clinique international multicentrique de phase 3 pour l’Ad5-nCoV avec plusieurs pays, mais n'a pas fourni davantage de détails sur sa coopération avec le CNRC dans son annonce, et le CNRC n'avait pas répondu à une demande du Global Times à l’heure de la presse.

Cependant, certains virologues contactés par le Global Times avancent que des éléments scientifiques peuvent avoir joué un rôle dans les rebondissements de cette collaboration, bien que les « dommages apportés par le Canada » aux relations juridiques et diplomatiques puissent également être un facteur.

Les types de COVID-19 qui se sont répandus en Amérique du Nord sont différents de ceux d'Asie ou d'Europe, ce qui fait du Canada un endroit moins idéal pour les essais cliniques de ce vaccin chinois, a déclaré Yang Zhanqiu, professeur au département de biologie des agents pathogènes de l’Université de Wuhan.

« En outre, le nombre de patients infectés au Canada est inférieur à celui de nombreux autres pays », a indiqué M. Yang jeudi au Global Times, affirmant que cela faisait du Canada une destination moins favorable pour les essais cliniques d'un vaccin recombinant qui nécessite un grand groupe de volontaires faisant face à un risque plus élevé d'infection.

Le Canada a signalé plus de 128000 cas de COVID19 à ce jour, avec une tendance à la baisse depuis début mai.

Un autre virologue basé à Beijing qui a demandé à ne pas être nommé a avancé que des litiges relatifs aux droits de propriété ou d'autres préoccupations juridiques pouvaient également constituer des obstacles à la coopération. Des médias ont en effet rapporté que l'Ad5-nCoV utilisait une technologie canadienne - une lignée cellulaire modifiée par le CNRC - que le CNRC avait fourni à CanSino pour une utilisation dans la R&D (recherche et développement) sur le vaccin contre Ebola en 2014 et la recherche sur le vaccin contre le coronavirus en 2020.

Les rebondissements constatés dans cet accord de coopération ont peut-être également reflété les doutes possibles de la Chine quant à la sécurité de la conduite d'essais au Canada, en raison de craintes que les données de R&D sur les vaccins chinois puissent être divulguées sous pression extérieure. « Le Canada a déjà trahi des entreprises chinoises en raison de la pression américaine », a avancé jeudi Tao Lina, une experte en immunologie basée à Shanghai.

La Chine, avec d'autres pays tels que la Russie et l'Arabie saoudite, a progressé dans la coopération des essais de phase 3 du vaccin contre le COVID-19, a déclaré Mme Tao.

Les volontaires des essais conjoints Chine-Russie sur le même vaccin candidat devraient tous être vaccinés d'ici la fin septembre, et les résultats seront publiés d'ici la fin de l'automne, a appris dimanche le Global Times de Petrovax, un développeur de produits pharmaceutiques russe de premier plan.

« La Chine a depuis longtemps rejeté le nationalisme vaccinal ou la politisation des vaccins contre le coronavirus, comme on peut le voir dans sa vaste coopération avec d'autres pays », a affirmé Mme Tao.

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Source:french.china.org.cn