L'aide de la partie continentale de la Chine et le report des élections offrent un espoir à Hong Kong

Le soutien sans réserve de la nation face à la pandémie de COVID-19 à Hong Kong et la décision du gouvernement local de reporter les élections législatives font briller une lueur d’espoir quant au contrôle de l’épidémie, alors que la ville enregistrait dimanche dernier un bilan journalier des nouveaux cas à trois chiffres pour le 12^e jour consécutif. La Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong compte actuellement 3511 cas confirmés et a enregistré 34 décès liés au coronavirus.

La province de Guangdong a sélectionné 60 techniciens spécialisés dans le dépistage du virus pour soutenir Hong Kong et 7 d’entre eux sont arrivés dimanche dernier dans la RAS. La province s’est également engagée à offrir plus de ressources médicales en fonction des besoins de Hong Kong.

Dans la province de Hubei, Wuhan (la ville la plus durement touchée par le COVID-19 en Chine) a gagné une large expérience dans la construction d’hôpitaux temporaires. Elle devrait bientôt envoyer 6 experts pour aider à convertir plus de parties de l’AsiaWorld-Expo en hôpital temporaire, mais aussi pour assister à la construction d’un nouvel hôpital temporaire dans la ville.

Samedi dernier, le premier hôpital temporaire de Hong Kong, établi dans les bâtiments de l’AsiaWorld-Expo avec l’assistance d’experts de la partie continentale de la Chine, est devenu opérationnel en tant que centre de triage pour les patients. Dimanche après-midi, 31 patients y avaient déjà été envoyés.

Cet hôpital fournit aujourd’hui 500 lits et devrait à l’avenir pouvoir accueillir un maximum de 2000 patients. D’après les officiels, l’hôpital dispose de 31 locaux sanitaires, 6 douches mobiles et 2 salons publics aménagés avec des canapés, des tables et des télévisions. Par ailleurs, 18 douches additionnelles seront installées, permettant aux patients de se doucher à des créneaux horaires différents.

Le premier « hôpital modulaire » a été établi en sept jours avant de pouvoir commencer à accueillir des patients. Des experts de la partie continentale de la Chine ont aidé à sa conception, sa construction et sa gestion.

Dimanche dernier, le secrétaire aux Finances de Hong Kong, Paul Chan Mo-po, a écrit sur son blog que l’aide de la nation était cruciale pour que Hong Kong puisse vaincre le virus, car ses stratégies de prévention épidémique se sont avérées efficaces. La plupart des villes de la partie continentale de la Chine ont en effet contrôlé l’épidémie et retrouvé une situation normale.

« Hong Kong doit tirer parti de cette expérience utile pour contenir la pandémie », a-t-il souligné.

Dimanche dernier, Tso Tag-ming, un chauffeur de taxi, expliquait être reconnaissant envers le gouvernement central pour son aide apportée à la ville en ces temps difficiles. Selon lui, les conditions de vie sont aujourd’hui difficiles et les revenus moyens des chauffeurs de taxi de la ville ont diminué de plus de 70 % depuis le début de l’épidémie. Tso Tag-ming espère qu’avec l’assistance de la partie continentale de la Chine, la situation pourra être ramenée sous contrôle et que tous les habitants pourront reprendre une vie normale.

Pamela Chan, une infirmière à la retraite qui a pris part à la lutte de la ville contre le SRAS en 2003, indique qu’elle apprécie l’arrivée de l’équipe d’experts de la partie continentale du pays envoyée par le gouvernement central à Hong Kong. Notant que le système de santé publique de la ville est proche de ses limites et que les travailleurs médicaux locaux en première ligne affrontent une pression considérable, elle considère l’envoi d’experts dans la RAS par le gouvernement central pour lutter contre l’épidémie comme une mesure « naturelle et raisonnable ».

Etant donné le caractère critique de la situation, le gouvernement hongkongais a annoncé vendredi dernier que les élections au Conseil législatif seraient reportées d’un an, au 5 septembre 2021.

Tung Chee-hwa, le vice-président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), a qualifié cette décision de « légale et raisonnable », et précisé qu’une considération minutieuse avait été accordée à tous les facteurs pour parvenir à la meilleure solution. Il estime que les politiciens de l’opposition critiquant cette mesure placent la politique au-dessus de la santé publique.

Margaret Chan Fung Fu-chun, l’ancienne directrice-générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a averti que le système de santé à Hong Kong était déjà submergé face à la pandémie actuelle, mettant en garde contre les « conséquences désastreuses » potentielles, si la situation épidémique est minimisée et si des mesures ne sont pas prises à temps.