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Appel des économistes chinois à une augmentation de la dette publique à plus de 3 % du PIB

French.china.org.cn | Mis à jour le 20. 05. 2020 | Mots clés : dette publique

Lundi, la Banque centrale de Chine a réalisé la baisse la plus importante de ses taux directeurs depuis août 2019, lorsque le régime des taux directeurs orientés sur le marché avait été adopté. Le pays s’efforce de compenser les préjudices causés par le coronavirus, qui a engendré une baisse du PIB au premier trimestre. 

Au cours des « deux sessions » à venir, la Chine devrait relever le ratio de sa dette publique par rapport à son PIB pour 2020, afin de compenser l’impact du COVID-19, selon une majorité d’économistes chinois. Certains d’entre eux vont même jusqu’à proposer de porter ce ratio à 8 % du PIB.

Selon une enquête réalisée par le Global Times sur vingt économistes, dix-sept d’entre eux − soit 85 % − s’accordent à dire que la Chine devrait augmenter son ratio de la dette, alors que le COVID-19 présente des risques sans précédent pour l’économie. Huit considèrent que le ratio de la dette pour 2020 devrait se situer entre 3 et 4 %, trois que celui-ci devrait monter entre 4 et 5 %, et six proposent un taux à 8 %.

En 2016 et 2017, le taux de la dette chinoise était de 3 %. En 2018, il est passé à 2,6 % avant de remonter à 2,8 % en 2018.

Tang Jianwei, l’analyste économique en chef du Centre de recherche financière de la Banque des communications, estime que ce taux pourrait être porté entre 3 et 3,5 % pour amortir l’économie.

« Le niveau de la dette globale du gouvernement chinois n’est pas élevé et le ratio d’endettement du gouvernement central est particulièrement faible. De fait, il reste une marge de manœuvre suffisante pour augmenter de façon appropriée le ratio d’endettement du gouvernement central », indique-t-il.

« D’après l’expérience des pays étrangers, les urgences publiques correspondent généralement à une augmentation du taux de déficit budgétaire d’environ 1 à 1,5 point de pourcentage. [...] Après l’épidémie de MERS en Corée du Sud en 2015, le gouvernement sud-coréen avait par exemple adopté un budget supplémentaire temporaire dans le milieu de l’année et le gouvernement japonais a adopté quatre budgets supplémentaires après le tremblement de terre du 11 mars 2011 au Japon. [Ces budgets supplémentaires] ont fait augmenter les déficits budgétaires de ces pays de 0,9 et 1,5 point de pourcentage respectivement », note Tang Jianwei.

Le taux de la dette suggéré pour la Chine dépasserait la ligne de sécurité internationale des 3 % déterminée par le Traité de Maastricht, mais la dette publique du pays n’a jamais dépassé les 3 % au cours de la dernière décennie.

En 2008, lors de la crise économique mondiale, la Chine avait adopté un plan d’investissement dans les infrastructures de 4000 milliards de yuans (515 milliards d’euros) pour relancer la croissance économique, afin de faire sortir le pays de la crise.

Cao Heping, un professeur d’économie de l’Université de Beijing, suggère que le ratio soit porté cette fois-ci à 4,5 %. Selon lui, la Chine a enregistré un ralentissement de sa croissance économique avant l’apparition du COVID-19 et elle a besoin d’une politique de relance budgétaire active pour relancer la machine : « C’est comme lorsque vous démarrez une voiture, il vous faut un courant électrique plus fort pour allumer le moteur. L’augmentation du ratio de la dette joue le rôle de ce courant plus fort », explique-t-il.

« L’épidémie de COVID-19 en Chine a eu un impact négligeable sur l’économie du pays, qui avait déjà enregistré un ralentissement, mais la propagation mondiale du virus a porté un coup dur à la croissance de l’économie chinoise. […] L’impact total sur l’économie de la Chine a surpassé celui de la crise financière de 2008. Il est donc temps pour le gouvernement d’adopter des mesures budgétaires plus fortes pour stimuler l’économie, plus fortes encore que le plan de relance de 4000 milliards de yuans de 2008 », conclut-il.

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Source:french.china.org.cn