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Des experts chinois et français appellent à promouvoir davantage le multilatéralisme et la coopération post-épidémiques

French.china.org.cn | Mis à jour le 08. 05. 2020 | Mots clés : Séminaire,coopération sino-française,gouvernance mondiale

 

Le Séminaire en ligne sur la coopération sino-française et la gouvernance mondiale post-épidémiques s’est tenu le jeudi 7 mai 2020. Quatorze personnalités chinoises et françaises, dont des hommes politiques, des universitaires et des membres de think tanks (groupes de réflexion), ont abordé des sujets tels que la réforme de la gouvernance post-épidémique, le futur de la gouvernance économique mondiale et la mondialisation économique.

Une coopération plus étroite pour relever ensemble les défis

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français et président de la Fondation Prospective et Innovation

L’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin s’est exprimé à cette occasion sur la coopération franco-chinoise après la pandémie. « Je pense que la France et la Chine ont une vision commune sur ce que peut être le partenariat entre deux nations pour l’avenir », a confié M. Raffarin. « Notre ligne commune est de mêler la souveraineté et la coopération, pas de choisir l’une ou l’autre. Cette crise a révélé que nous avions des impératifs de souveraineté qu’il fallait renforcer. Par exemple, en ce qui concerne les médicaments, il y avait très peu de production française. (...) Il nous faut inventer, là, avec la Chine, ce partenariat. (…) Nous avons, Français et Chinois, à mettre en œuvre une coopération qui serve la cause de l'humanité et la gouvernance mondiale », a ajouté l’ancien Premier ministre.

Kong Quan, directeur adjoint de la commission des Affaires étrangères de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), ancien directeur adjoint du bureau du Groupe dirigeant central chargé des Affaires étrangères, et ancien ambassadeur de Chine en France (Photo: Liu Kai, Wang Yichen/China.org.cn)

Kong Quan, directeur adjoint de la commission des Affaires étrangères de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), ancien directeur adjoint du bureau du Groupe dirigeant central chargé des Affaires étrangères et ancien ambassadeur de Chine en France, a appelé à cette occasion à une coopération plus étroite dans la conjoncture actuelle. Selon lui, la Chine et la France cherchent depuis longtemps à cultiver les terrains d'entente tout en surmontant les divergences. Les deux pays attachent tous les deux une grande importance au multilatéralisme et la mondialisation. En ce moment critique, la Chine et l'Europe devraient abandonner les soupçons et les accusations et renforcer les échanges et les dialogues afin de relever ensemble les défis.

Joël Ruet, président du Bridge Tank

Pour Joël Ruet, président du groupe de réflexion Bridge Tank, le monde est aujourd’hui dans un moment de test de gouvernance pour la Chine, la France et l’Europe. Avec un esprit d’échange, le séminaire a permis aux experts de deux pays de chercher des solutions, a-t-il indiqué.

 

Li Daokui, directeur du Centre académique chinois de pratique et de pensée économique de l’Université Tsinghua

Li Daokui, directeur du Centre académique chinois de pratique et de pensée économique de l’Université Tsinghua, a profité de l’occasion pour inviter l'élite des groupes de réflexion en Chine et en France à s'opposer conjointement à la tendance d’accusation actuelle. « La Chine n'a aucune raison de fabriquer ce virus. Elle est également une victime de l’épidémie », a souligné M. Li. Pour lui, les décideurs économiques chinois et français devront renforcer la communication.

Edmond Alphandery, ancien ministre français de l’Économie et ancien président d’EDF

Malgré l’épidémie, on ne doit pas pour autant cesser de se soucier du changement climatique, a souligné Edmond Alphandery, ancien ministre français de l’Économie et ancien président d’EDF. « À l'heure actuelle, cette énorme épidémie ne doit pas disperser notre énergie et nous devons continuer de lutter contre le changement climatique. Je pense que nous devons contribuer plus que jamais à réduire les émissions de carbone ».

La tendance de la mondialisation ne prendra pas fin à cause de l’épidémie

Du Zhanyuan, directeur du Groupe international de publication de Chine (CIPG) (Photo: Liu Kai, Wang Yichen/China.org.cn)

Du Zhanyuan, directeur du Groupe international de publication de Chine (CIPG, acronyme anglais), a déclaré lors de son discours d’inauguration que la tendance de la mondialisation ne prendrait pas fin à cause de l’épidémie. Cette tendance ne changera pas malgré les intentions de certains pays. « Nous devons porter notre regard sur les intérêts communs, l’inclusivité et la coopération pour relever les défis apparus durant le processus de la mondialisation », a souligné M. Du.

Zhu Guangyao, conseiller au Conseil des Affaires d’État de Chine et ancien vice-ministre chinois des Finances

Selon Zhu Guangyao, conseiller au Conseil des Affaires d’État de Chine et ancien vice-ministre chinois des Finances, l'épidémie a déclenché une crise mondiale sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. L’impact de la crise sur l’économie mondiale est plus grave que celui de la crise financière de 2008. « La tendance du développement pacifique mondial ne changera pas en raison de la situation épidémique, mais comment mieux maintenir le développement pacifique du monde nécessitera les efforts conjoints de tous les pays du monde », a-t-il insisté.

Concernant la mondialisation, M. Zhu a souligné que l’épidémie exercerait un impact considérable sur quatre aspects, à savoir la sécurité de la chaîne industrielle et de la chaîne d'approvisionnement, la relocalisation des industries de la santé et pharmaceutique, la coordination des politiques et des normes dans les régions voisines, et le développement de l’économie numérique.

Le multilatéralisme absolument indispensable

Pierre-Noël Giraud, professeur à Mines ParisTech Paris-Sciences-et-Lettres et professeur à l’Université Mohamed VI Polytechnique, Maroc

« Nous entrons dans un monde véritablement multipolaire et qui le restera. Par conséquent, le multilatéralisme est absolument indispensable, compte tenu de l’interdépendance entre les nations qui n’a jamais été aussi forte. En même temps, il va devoir profondément se transformer », a affirmé Pierre-Noël Giraud, professeur à Mines ParisTech Paris-Sciences-et-Lettres et professeur à l’Université Mohamed VI Polytechnique, au Maroc. « Les pays du monde sont aujourd’hui très attachés les uns aux autres, mais il faut une réforme radicale. Par exemple, comment intégrer l’initiative de “La Ceinture et la Route” proposée par le gouvernement chinois dans le futur multilatéralisme est une question qui mérite d'être approfondie ».

M. Zhu Guangyao a également insisté sur l’importance du multilatéralisme. « En tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine et la France ont l’importante mission de maintenir la paix, le développement et la stabilité dans le monde. Les deux pays doivent défendre le multilatéralisme et jouer leur rôle dans des dossiers tels que la politique, l’économie, la sécurité, la santé publique, l’environnement et le changement climatique ».

Brice Lalonde, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU et ancien ministre français de l’Écologie

Selon Brice Lalonde,ancien secrétaire général adjoint de l’ONU et ancien ministre français de l’Écologie,il faut perfectionner des tests afin de coordonner la recherche et travailler avec des organisations multilatérales pour des mises au point, dans le but de mieux faire face à l’épidémie.

 

Pascal Petit, directeur de recherche au CNRS, professeur de l’Université Paris 13-Sorbonne-Paris Nord

Pour Pascal Petit, directeur de recherche au CNRS et professeur de l’Université Paris 13-Sorbonne-Paris Nord, la coopération et le multilatéralisme humanisent la mondialisation et lui permettent d’obtenir une forte durabilité. « Malgré des difficultés causées par la pandémie, cela pourrait être une opportunité d’envisager un nouveau début écologique pour le monde, de sortir cette crise et se tourner vers un développement sain et vert ».


Les autres experts ont également tous partagé leurs points de vue sur les sujets abordés lors du séminaire.


Le séminaire a été organisé par l’Académie d’études de la Chine et du monde contemporains du CIPG et le groupe de réflexion Bridge Tank, avec le soutien du Centre d’Informations Internet de Chine (China.org.cn), de La Chine au présent et de la Bosheng International Cultural Communication Co., Ltd.

Yao Yang, directeur de l’Ecole nationale de développement de l’Université de Pékin

 

Zheng Xinye, directeur et professeur de la Faculté d’économie appliquée de l’Université Renmin de Chine

 

Gao Anming, directeur adjoint et rédacteur en chef du Groupe international de publication de Chine (CIPG) (Photo: Liu Kai, Wang Yichen/China.org.cn)

 

Yu Yunquan, directeur de l’Académie d’études de la Chine et du monde contemporains (Photo: Liu Kai, Wang Yichen/China.org.cn)

 

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Source:french.china.org.cn