Envoyer [A A]

En Chine, les villes frontalières intensifient les mesures sanitaires

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 04. 2020 | Mots clés : COVID-19,Suifenhe,cas importés

Alors que la plupart des régions de Chine ont connu une baisse significative du nombre de patients confirmés au COVID-19, certaines villes frontalières avec la Russie sont retournées dans une situation tendue.

Au moins deux villes frontalières - Suifenhe, dans la province du Heilongjiang (nord-est), et Manzhouli, dans la région autonome de Mongolie intérieure (nord), ont intensifié leurs mesures anti-épidémiques sur fond d’augmentation des cas importés en provenance de Russie.

La Russie est devenue la principale source de cas importés en Chine, alors que la pandémie dans le pays continue de s'aggraver, et certains ressortissants chinois ont choisi de rentrer chez eux via des ports terrestres après l'arrêt de la plupart des vols entre les deux pays.

Dimanche, Suifenhe, l'un des ports d'entrée les plus populaires pour les ressortissants chinois de retour de Russie, a déclaré qu'il commencerait à effectuer des patrouilles le long de la frontière 24h/24, s'engageant à en protéger strictement chaque centimètre. Tous les rassemblements seront interdits.

Dimanche, Suifenhe avait signalé 194 cas confirmés en provenance de Russie.

Tous les voyageurs entrant à Suifenhe devront passer deux tests d'acide nucléique ainsi qu'un test d'anticorps, en plus de 14 jours d'observation médicale et de 14 jours de mise en quarantaine à domicile, a déclaré le gouvernement.

Les lieux publics tels que les gymnases, les jardins d'enfants et les hôtels seront fermés et seuls les endroits offrant des services nécessaires sont autorisés à ouvrir, toujours selon le gouvernement.

Manzhouli, le plus grand port terrestre de Chine avec une population de 170000 habitants, borde la Russie et fait également face à une pression croissante.

Dimanche, Manzhouli a signalé 34 cas importés confirmés qui sont entrés en Chine depuis la Russie, une augmentation énorme par rapport au premier cas signalé le 6 avril. Dimanche après-midi, la région autonome de Mongolie intérieure avait signalé un total de 114 cas importés.

Dans une déclaration envoyée dimanche au Global Times, le gouvernement de Manzhouli a déclaré « qu'il exploite tout le potentiel et utilisera le pouvoir de toute la ville pour gagner la bataille contre l’importation de cas de l'étranger ».

Les capacités d'inspection et de quarantaine de la ville ont été surchargées, alors qu’un nombre croissant de personnes sont entrées en Chine via Manzhouli, a annoncé le gouvernement le 8 avril.

La ville prépare au moins trois hôpitaux, dont un hôpital de secours pouvant accueillir plus de 340 lits et qui devrait être mis en service mardi, selon un communiqué du gouvernement.

Alors que de plus en plus de cas confirmés sont signalés dans le port de Manzhouli, le gouvernement exige que tous les passagers entrants subissent des contrôles de température corporelle et des tests d'acide nucléique, et qu’ils déclarent leur état de santé lors de leur entrée. Ils seront tous mis en quarantaine à leur arrivée, et s'ils présentent des symptômes de COVID-19, ils seront envoyés dans les hôpitaux pour observation.

La Chine a signalé dimanche 97 nouveaux cas importés confirmés, le nombre le plus élevé en une seule journée depuis le début de l'épidémie, a annoncé la Commission nationale de la santé.

Outre les deux villes frontalières, Shanghai a signalé 51 nouveaux patients confirmés rentrant de Russie. Ce sont des ressortissants chinois qui auraient quitté la Russie le 10 avril sur le même vol, selon l'autorité sanitaire de Shanghai.

Face à un afflux de ressortissants chinois, les villes frontalières terrestres sont coincées dans un dilemme - elles doivent se prémunir contre un afflux d'infections mais elles ne peuvent interdire l’entrée des ressortissants chinois, ont expliqué des experts chinois.

L'épidémie en Russie devrait atteindre son pic au cours des deux prochaines semaines, et les ressortissants chinois, dont les étudiants et les hommes d'affaires, devraient continuer de revenir en raison de leurs inquiétudes croissantes à propos de l'épidémie, a affirmé au Global Times Li Yonghui, chercheur à l'Institut des études russes, de l’Europe de l'Est et d'Asie centrale de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Il y a environ 150000 citoyens chinois vivant en Russie avec plus de 10000 employés dans des entreprises financées par la Chine, ainsi qu’environ 60000 hommes d'affaires indépendants et 27000 étudiants, a déclaré l'ambassadeur de Chine en Russie, Zhang Hanhui, dans une interview le 10 avril.

« Bien que le gouvernement russe ait conseillé au public de suivre les règles de quarantaine, beaucoup de personnes sont vues à l'extérieur et ne respectent pas les règles », a déploré Meng Kun, étudiant à Moscou, notant que l'absence de règles anti-épidémiques strictes est une des raisons pour lesquelles davantage de Chinois ont décidé de revenir.

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, de nombreux marchés en Russie ont été suspendus et certains hommes d'affaires chinois envisagent de retourner en Chine, a expliqué au Global Times un homme d'affaires travaillant sur le marché de Sadovod, à Moscou.

En outre, trois ports d’entrée de passagers sur l'autoroute entre la Chine et la Russie - Pogranichny-Suifenhe, Kraskino-Hunchun, Portavka-Dongning - restent fermés, a déclaré le consulat général de Chine à Vladivostok.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn