Beijing prête à accueillir davantage de personnes de retour grâce à de vastes efforts locaux

Face à la pression causée par la hausse des cas importés de l’étranger et d’autres régions chinoises, les communautés locales gèrent toutes les personnes arrivant dans la capitale de manière stricte et humaine, et utilisent les technologies pour assurer un confinement à domicile sans accrocs.

L'agence de presse Xinhua a rapporté qu'il y avait encore près de 200000 personnes bloquées dans la province du Hubei attendant de rentrer à Beijing, mais il semble que la capitale chinoise soit prête pour cela.

 « Les précautions sont contre le virus, pas contre les gens »

Lu Yuhang est rentré mercredi de la ville de Xiangyang avec 800 autres personnes bloquées dans le Hubei (centre) après plus de deux mois de confinement dans cette région, épicentre de l’épidémie de COVID-19.

Dirigés par Zhu Tao, vice-directeur du comité des résidents de la communauté de Laoshan, dans le district pékinois de Shijingshan, des journalistes ont pu se rendre au domicile de Lu Yuhang et lui ont parlé dans l'escalier en gardant une distance de sécurité d'environ 5 mètres.

M. Lu est un informaticien qui n'a pas été trop touché par l'épidémie, car il peut travailler en ligne à domicile. Il travaillait déjà à distance alors qu'il était coincé au Hubei. Puisqu’il habite dans la campagne du Hubei, il n'y avait pas autant de restrictions qu'à Beijing et il pouvait se promener dans les champs.

Confronté à une discrimination potentielle puisqu’il vient d'une région durement touchée, M. Lu a fait part de sa compréhension et a ajouté qu’il n’était pas vraiment inquiet.

« Si j'étais quelqu'un qui était resté à Beijing pendant la propagation du coronavirus, je m'inquiéterais certainement du retour de mon voisin du Hubei, tout comme ce que ressentent les Chinois en ce qui concerne ceux qui reviennent de l'étranger. Donc, je dois strictement respecter les règles de 14 jours de confinement à la maison pour rendre mon voisin moins stressé ».

« Les précautions sont contre le virus, pas contre les gens ».

Bourreau de travail autoproclamé, M. Lu a dit qu'il savait déjà comment il tuerait le temps pendant son confinement. « Je suis rentré chez moi à Beijing mercredi vers 23h, mais j'ai quand même travaillé jusqu'à 1h du matin ».

Après la levée de sa quarantaine, il a dit qu'il ne voulait rien de plus qu'un bon repas de fondue chinoise, ajoutant qu'il accompagnera sa femme enceinte à l'hôpital pour un bilan prénatal.

M. Lu a également exprimé sa gratitude aux travailleurs communautaires. Avant de retourner à Beijing, il a acheté en ligne de nombreux articles de première nécessité, tels que du désinfectant, du papier toilette, du lait et de l'eau en bouteille et des travailleurs communautaires les ont livrés à son domicile.

« Les choses que M. Lu a achetées pourraient durer une semaine afin qu'il n'ait pas à déranger les travailleurs communautaires plusieurs fois », a indiqué Zhu Tao, notant que la communauté essayait de répondre aux besoins de tous les gens de retour.

Des contrôles plus stricts

M. Lu a verrouillé sa porte après que nous ayons fini de bavarder et nous y avons placé un sceau en papier, fait avec du papier au format A4 (qui se déchirera donc si M. Lu ouvre sa porte), en écrivant l'heure.

« Cela ne signifie pas que nous ne lui faisons pas confiance, c'est juste une exigence pour assurer une surveillance stricte », a affirmé M. Zhu, qui a noté que les personnes isolées doivent signaler leur température deux fois par jour aux travailleurs communautaires en envoyant des photos ou des vidéos sur WeChat.

Actuellement, avec au moins 150 infections importées, Beijing a décidé d'appliquer un isolement strict à domicile pour les personnes revenant d’autres régions, en particulier après la première infection domestique liée à une violation du confinement à domicile d'un patient à la mi-mars.

Outre les sceaux en papier et un accord juridiquement contraignant signé, Beijing, en particulier dans la communauté de Laoshan, utilise une sonnette intelligente avec une fonction de surveillance pour assurer une stricte application du confinement à domicile.

Développée par Xiaomi, cette sonnette intelligente de la taille d'une paume de la main a été installée sur la porte de M. Lu par un travailleur communautaire nommé Liu.

Il a montré aux journalistes comment fonctionne la sonnette : dès que l'environnement ou l'état de la porte change - comme quelqu'un qui sonne, l'ouverture de la porte ou quelqu'un qui passe devant la porte - une application appelée Mijia installée sur le téléphone du travailleur communautaire enverra une alerte et une vidéo de surveillance en temps réel de 6 secondes.

Selon Qianlong.com, certaines communautés du district de Haidian ont également appliqué cette technologie pour surveiller la supervision à domicile.

« Elle (la sonnette intelligente) a d'abord été offerte par Xiaomi, et nous en avons acheté après avoir vu leur utilité », a déclaré M. Liu. « Pour assurer la confidentialité, nous demanderons la permission aux personnes de retour d'autres régions de Chine », a-t-il ajouté.