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Des rumeurs récentes et de la désinformation ciblant l’Institut de virologie de Wuhan affilié à l’Académie des sciences de Chine (ASC) ont sérieusement perturbé ses recherches sur l’épidémie de coronavirus. Toutefois, l’Institut a « la conscience tranquille et pas de regrets ». Il poursuivra son travail avec détermination pour lutter contre le virus, a-t-il indiqué dans une lettre ouverte publiée mercredi soir.
Etabli en 1956, l’Institut de virologie de Wuhan est une agence de virologie majeure en Chine, qui abrite un laboratoire de biosécurité du plus haut niveau en Asie. Depuis le début de l’épidémie, il a fait l’objet de rumeurs selon lesquelles le virus aurait été créé artificiellement et fuité de son laboratoire P4. Ces accusations visent également les dirigeants et le personnel de l’institut. Elles prétendent que le patient zéro serait l’un des étudiants de deuxième cycle travaillant sur le site et remettent en cause la compétence de son directeur.
« Ces rumeurs ont gravement nui à nos chercheurs en première ligne et sérieusement perturbé notre mission de recherche pour combattre l’épidémie », a alerté l’Institut, qui ajoute que les chercheurs ont travaillé sans relâche, surmonté de nombreux obstacles et réalisé un certain nombre de découvertes cruciales et opportunes, incluant la publication du génome complet du virus, l’identification de souches virales pour le développement de vaccins et de médicaments, ainsi que la création de modèle d’essais sur les animaux et le diagnostic des patients.
« En revenant sur tout le dur travail que nous avons effectué au cours du mois dernier, nous avons la conscience tranquille et pas de regrets. La recherche constitue la ligne de front contre l’épidémie. Affermissons notre résolution, arrêtons les distractions et dévouons-nous à la recherche et à notre travail », exhorte l’Institut.
Au cours de la semaine dernière, celui-ci a publié de nombreuses déclarations réfutant les rumeurs, selon lesquelles il serait responsable de l’épidémie de nouveau coronavirus apparu à Wuhan.
Lundi, Chen Quanjiao, une chercheuse de l’Institut, a réfuté une théorie du complot postée sur Sina Weibo par un utilisateur répondant au pseudonyme « Weiketiezhi », qui affirmait qu’elle avait dénoncé la vente d’animaux de laboratoires par le directeur de l’institut, Wang Yanyi, ce qui aurait permis au virus de fuiter. « Je n’ai jamais fourni aucune information de ce type et je suis en colère contre ceux qui ont usurpé mon identité pour fabriquer un faux message », a-t-elle fait savoir dans une déclaration publiée sur le site de l’Institut. La chercheuse a affirmé qu’elle poursuivrait en responsabilité la personne répandant ces rumeurs.
Mercredi, le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la Méditerranée orientale a fait savoir lors d’une conférence de presse, que le virus provenait d’un animal et qu’il n’y avait aucune preuve permettant d’affirmer qu’il était issu d’un laboratoire.
Lundi, les autorités locales de la sécurité de la province du Jiangsu ont publié un communiqué, indiquant qu’elles avaient remonté le compte répandant ces rumeurs jusqu’à une adresse IP située à l’étranger et correspondant à une organisation spécialisée dans la propagation de contenus diffamant la Chine. « Les internautes doivent garder l’œil ouvert et ne pas se laisser induire en erreur », ont-elles rappelé.
« Il s’agit soit d’une mauvaise intention soit d’une ignorance absurde, qui a mené certains individus et médias à publier des déclarations à sensation, suggérant que le nouveau coronavirus serait une arme biologique ayant fuité du laboratoire », a déclaré Geng Shuang, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse organisée jeudi en ligne.
Celui-ci a notamment cité une déclaration conjointe en soutien aux chercheurs, aux travailleurs médicaux et aux infirmiers chinois luttant contre l’épidémie, signée par 27 des scientifiques les plus réputés au monde dans le domaine de la santé publique et publiée dans le journal Lancet. Ceux-ci condamnent fermement les théories du complot circulant sur Internet concernant l’épidémie.
« Nous ne nous battons pas seulement contre le virus, mais aussi contre les théories du complot. […] Nous devons chercher à faire triompher la science sur l’ignorance, dissiper les rumeurs par la vérité et remplacer les préjugés par la coopération », a fait remarquer Geng Shuang, soulignant que la science, la raison et la coopération étaient ce dont nous avions besoin face à l’épidémie.
La Chine espère que la communauté internationale continuera à œuvrer ensemble contre les théories du complot et les autres « virus politiques », tout en poursuivant la lutte contre le nouveau coronavirus.
Source:french.china.org.cn |