​La Chine se prépare à reprendre le travail

2 février 2020, Beijing: les températures corporelles sont contrôlées à la sortie de la Gare de Beijing-Ouest. Les autorités chinoises ont renforcé les mesures contre le coronavirus, alors qu’un nombre croissant de personnes ont repris la route du travail après les vacances pour la fête du Printemps. [Crédit photo: Ren Chao/Xinhua]

Entièrement équipés, gardant une certaine distance dans le métro et à la cantine, contrôlant leur température corporelle avant d’entrer dans les immeubles de bureaux et parlant moins dans les files d’attente... lundi dernier, de nombreux Chinois ont reris la route du travail après des vacances prolongées pour la fête du Printemps, mais l’atmosphère du travail n’est plus la même. La propagation du coronavirus a transformé la vie de la population et celle-ci est de plus en plus nombreuse à lutter pour surmonter ces moments difficiles.

Le temps semblait s’être arrêté pour l’ensemble du pays, frappé par l’épidémie de nouveau coronavirus au cours des vacances de la fête du Printemps. Il était demandé à la population de rester autant que possible en intérieur et d’appliquer une quarantaine auto-imposée pour contenir la propagation du virus. De fait, les rues et les magasins vides, ainsi que les quartiers d’affaires désertés, laissaient présager une économie morose sur les mois à venir.

Pour coopérer avec le travail de prévention et de contrôle épidémique, les autorités centrales et locales dans les différentes provinces et municipalités ont également prolongé leurs vacances, suggérant aux employés des régions frappées par le virus de retarder leur retour au travail. Dans de nombreux endroits à travers le pays, lundi a marqué le premier jour de reprise du travail.

Lundi matin, il y avait plus de monde dans les rues de Shanghai, alors que celles-ci étaient restées pratiquement désertes pendant plusieurs semaines du fait des restrictions de voyage et des mesures de quarantaine. Le métro autrefois bondé de Shenzhen est apparu moins rempli qu’avant les vacances lundi matin, certaines entreprises ayant suggéré à leurs employés de travailler depuis chez eux.

Par ailleurs, certaines usines n’ont pas encore pu reprendre leur activité, car les autorités locales ont adopté des exigences strictes en matière d’hygiène pour les secteurs à forte intensité de main d’œuvre. Les produits désinfectants, les tenues de protection, les thermomètres et les masques faciaux sont désormais des produits indispensables pour que les usines puissent reprendre leur activité.

« La première chose que nous faisons avant d’entrer dans l’usine est de contrôler notre température corporelle. Après des vacances aussi longues et aussi spéciales, mes sentiments sont partagés », explique Liang Zhenyuan, un employé de 27 ans dans une usine de jouets basée à Dongguan (Guangdong), qui fabrique des petites voitures de course Super Mario destinées à l’exportation vers les Etats-Unis.

Du fait de l’épidémie et de certains confinements dans les zones les plus touchées de la ville, certains travailleurs n’ont pas pu revenir à Dongguan lundi et le taux de reprise de l’usine était d’environ 34,5 %. « Comme nous sommes une entreprise orientée sur l’exportation, l’épidémie a engendré des délais de production, ce qui rend nos processus de livraison encore plus urgents désormais », explique Liang Zhenyuan.

Afin d’assurer la sécurité sanitaire de la population, les importants carrefours du transport public, les immeubles de bureaux, les usines et les parcs industriels à travers le pays ont mis en œuvre une série de mesures – avec notamment des postes de contrôle de la température corporelle, des points d’observation de quarantaine collective et des bureaux d’enregistrement des informations – pour contenir la propagation du coronavirus tout en assurant la reprise du travail.

Les autorités à Beijing ont également noté que la capitale était entrée dans une période cruciale pour le travail de prévention et de contrôle du coronavirus, et que les personnes revenant des zones les plus touchées devaient s’auto-imposer une quarantaine avant de reprendre le travail.

De tels efforts reflètent la détermination à tous les niveaux pour contenir l’épidémie, tout en créant des possibilités pour une reprise du travail la plus rapide possible.

Contenir le virus ou reprendre le travail, tel est le choix difficile auquel la Chine est confrontée. Les grandes villes n’ont pas encore complètement restauré la normalité, comme ont pu s’en rendre compte leurs habitants au premier jour de la reprise du travail, et les conditions du trafic routier et des repas en collectivité ne sont plus les mêmes.

« Je pense que notre pays peut surmonter cette période difficile, car un grand nombre de personnes se battent en première ligne. Même si nous devons faire face à un moment difficile du fait de la pénurie de main d’œuvre et des blocages dans la chaîne d’approvisionnement, tout va finir par s’arranger », explique la propriétaire d’une usine de vêtements et d’accessoires basée à Yiwu.

L’usine doit faire tout son possible pour répondre aux exigences des autorités locales avant de pouvoir reprendre le travail, car la prolongation des délais risquerait d’affecter l’ensemble des commandes pour cette année, explique-t-elle.