Une année de nouveaux équipements militaires pour la Chine

Un nouvel arsenal avancé pour préserver la paix et la stabilité

L’année 2019 a été une année riche en nouveaux équipements militaires pour la Chine, qui a révélé une large sélection de ses derniers équipements avancés terrestres, maritimes et aériens. La présentation de ces nouveaux armements reflète la transparence du développement militaire chinois, tout en envoyant le message que le pays est déterminé à préserver la souveraineté et la paix. La Chine ne se laissera pas envahir ni voler les fruits de son développement comme il y a une centaine d’années, mais elle n’utilisera pas non plus ces armes pour rechercher l’hégémonie.

Vendredi dernier, la Chine a lancé son 6e destroyer de Type055 de 10000 tonnes et son 23e destroyer de Type052D à Dalian dans la province de Liaoning (nord-est), ce qui a constitué un point d’orgue pour marquer la fin de l’année 2019. Son premier Type055 baptisé « Nanchang » était entré en service lors d’un passage en revue de la flotte chinoise pour célébrer l’anniversaire de la fondation des forces maritimes de l’Armée populaire de libération (APL) au mois d’avril dernier.

Le destroyer de Type055 possède une puissance de feu élevée avec 112 cellules de lancement vertical. D’après les spécialistes, ce navire est l’un des destroyers les plus grands et les plus puissants au monde, capable de mener une flotte en haute mer ou de devenir un « pilier dans un bataillon de porte-avions ».

Lancé le 25 septembre à Shanghai, le premier véhicule d’assaut amphibie de Chine, le Type075, est comparable à son homologue américain de classe Wasp et comble un manque dans le développement des navires de guerre chinois. Grâce à l’importance de son déplacement et de son pont d’envol, le Type075 peut transporter plus d’hélicoptères et de véhicules d’assaut amphibies, ce qui en fait un atout important pour la marine.

Le 17 décembre, le deuxième porte-avions de Chine est entré en service à Sanya, dans la province méridionale chinoise de Hainan, faisant de la Chine l’un des rares pays à posséder deux porte-avions ou plus. Le Shandong devrait être basé aux portes de la mer de Chine méridionale et permettre d’accroître les options opérationnelles tactiques et stratégiques des porte-avions.

L’armée de l’air chinoise possède aussi un nouveau bombardier stratégique, le H-6N, qui a fait ses débuts le 1er octobre au cours de la parade militaire organisée pour la fête nationale. Contrairement à son prédécesseur le H-6K, le bombardier comporte une sonde de ravitaillement en vol, ce qui augmente de façon significative sa portée opérationnelle.

Le drone de reconnaissance supersonique WZ-8 de haute altitude et le drone d’attaque furtif GJ-11 ont également fait leur première apparition lors du défilé militaire. Ces deux drones sont considérés comme étant les seuls de leur genre au monde à être en service actif. Ils sont le fruit d’une conception avancée leur permettant de rassembler des informations et de mener des attaques surprises sans être décelés par les ennemis.

L’hélicoptère utilitaire Z-20 développé au niveau national et attendu de longue date est lui aussi entré en service en 2019. D’après les spécialistes, il peut s’adapter à diverses conditions météorologiques et divers terrains − incluant les plateaux − et peut être utilisé dans de nombreuses missions, incluant le transport de personnes et de matériel, le sauvetage, la reconnaissance et la lutte anti-sous-marine.

Le tank léger de Type15 est apparu également pour la première fois lors de la parade militaire pour la fête nationale. Avec le char de combat de Type99 et d’autres véhicules blindés, la Chine peut désormais lancer des assauts blindés sur tous les terrains, incluant les terrains inondés, boueux, escarpés et de haute altitude. 

Lors de la parade militaire, la Chine a dévoilé son missile balistique intercontinental le plus avancé: le DF-41, une arme pouvant transporter plusieurs têtes nucléaires ayant des cibles indépendantes et capable de frapper n’importe quel point sur Terre. Il s’agirait du missile mobile ayant la plus grande portée au monde.

Le DF-17, un missile conventionnel de petite à moyenne portée, a également créé la surprise au cours de cette parade. Il s’agirait d’une arme hypersonique basée sur la technologie « boost-glide » avec une forte capacité de pénétration des défenses, le rendant extrêmement difficile à intercepter pour tout système de défense anti-aérien.

Mardi dernier, l’édition chinoise du Global Times a organisé un sondage et invité les internautes à choisir leurs armements chinois préférés en 2019. Le porte-avions Shandong s’est placé en tête de liste avec plus de 21000 votes, soit 11 % des votants, suivi par le DF-41 (10 %) et le DF-17 (9 %).

Commentant le développement de l’arsenal militaire chinois en 2019, le porte-parole du ministère de la Défense, Wu Qian, a déclaré lors d’une conférence de presse routinière jeudi dernier: « Au cours de ces dernières années, la Chine a développé de façon indépendante et innovante son propre système d’armement et soutenu la modernisation de son système d’équipements. De loin, la Chine a construit un système d’équipements modernisé, avec toutes les fonctionnalités et tous les éléments. »

D’après Li Jie, un expert maritime, l’apparition concentrée de nouveaux armements en 2019 reflète l’émergence globale du secteur de l’armement chinois. De l’importation et la copie par le passé au développement et à l’innovation indépendante aujourd’hui, la Chine peut désormais développer de manière entièrement indépendante et systématique toutes sortes d’armes et d’équipements. Grâce à des talents et des technologies de niveau mondial, « personne au monde ne peut empêcher la Chine désormais de développer des armes de premier rang », souligne-t-il.

L’expert en défense aérienne Fu Qianshao explique que les secteurs de sciences et technologies fondamentales de la Chine ont connu un développement majeur au cours des 70 dernières années, posant les fondations pour la croissance explosive survenant aujourd’hui dans le secteur de l’armement.

« Le développement par la Chine d’armes et d’équipements ne cible aucun pays ni aucune région et elle ne représente une menace pour aucun autre pays, ni aucune autre région. […] Tous les efforts de la Chine en matière d’armement visent à préserver sa souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement, mais aussi à contribuer à la paix, la stabilité et la prospérité mondiale », explique Wu Qian.

La Chine a subi plus de 470 invasions par des puissances étrangères sur le plan maritime uniquement entre 1840 et 1949. Le pays se doit d’avoir des forces armées puissantes pour accomplir la mission de ne jamais laisser cela se reproduire: « Ce n’est qu’en ayant des armements avancés que la Chine peut dissuader les guerres », note Fu Qianshao.

D’autres armements à venir

D’après les experts militaires, 2019 ne sera pas la fin du développement des équipements militaires de la Chine. D’autres armes sont attendues en 2020 et au-delà. De nouveaux navires de guerre devraient faire leur apparition en 2020, incluant de nouveaux destroyers, un troisième porte-avions et le deuxième Type075. Le Salon international de l’aviation de Zhuhai (Airshow China) en novembre devrait également révéler de nouveaux équipements aérospatiaux.

Selon Li Jie, la Chine a toujours du retard à rattraper dans de nombreux domaines, comme les moteurs d’aéronefs, les grands bombardiers stratégiques et les porte-avions avancés.

Un troisième porte-avions plus avancé serait en cours de construction à Shanghai, mais les informations restent limitées sur le bombardier furtif H-20 et les moteurs développés au niveau national WS-15 et WS-20 pour les avions de chasse et de transport.

D’après Fu Qianshao, la Chine serait actuellement en train de développer un avion de chasse furtif embarqué pour remplacer le J-15.