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Les étudiants de la partie continentale de la Chine quittent Hong Kong suite aux violences sur les campus

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 11. 2019 | Mots clés : Hong Kong

L’Université chinoise de Hong Kong (CUHK) s’est transformée en zone de guerre mardi soir, avec d’importants incendies, de la fumée, des barricades et une confrontation acharnée entre les émeutiers et la police. Ces scénarios de terreur ont forcé des centaines d’étudiants à évacuer la ville, empêtrée dans une escalade de violence.

Un peu plus tôt dans la journée, des manifestants à la CUHK ont jeté des objets sur la Tolo Highway ainsi que sur une voie du métro hongkongais (MTR), menaçant gravement la sécurité des habitants. Pour disperser la foule et faire cesser ces agissements, la police hongkongaise s’est déployée, mais elle s’est retrouvée confrontée à un face-à-face acharné avec les manifestants à l’entrée du campus de Sha Tin.

Les étudiants manifestant ont également pris d’assaut un local de stockage sur le campus et volé des arcs, des flèches et des javelots. Certains étudiants de la partie continentale de la Chine ont par ailleurs indiqué qu’un groupe d’émeutiers avait assiégé leurs dortoirs et tagué des insultes sur les murs.

Lorsque la nuit est tombée, la situation est devenue incontrôlable. Les émeutiers ont commencé à jeter des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, à incendier des véhicules et à résister à la police.

Pour les Chinois de la partie continentale de la Chine étudiant à Hong Kong, la semaine a été difficile à partir du moment où la mort d’un étudiant local est devenue un exemple utilisé par les groupes d’opposition pour déformer le récit des forces de police. Certains d’entre eux ont décidé de quitter l’université pour se rendre à Shenzhen, la ville voisine.

Mardi, une étudiante a commencé son « repli » vers 6 h 30 du matin, alors que les émeutiers lançaient une deuxième journée de grève générale dans la ville. Comme elle craignait que les émeutiers bloquent une fois de plus les routes en montant des barricades, elle a décidé de se rendre dès que possible à Shenzhen, dans la province méridionale chinoise de Guangdong.

Au cours de la semaine passée, des éléments radicalisés vêtus de noir − incluant de nombreux étudiants universitaires − ont changé de stratégie, passant des manifestations dans les rues à la violence sur les campus. 

Vendredi matin, Chow Tsz-lok, un étudiant de premier cycle de 22 ans à l’Université des sciences et technologies de Hong Kong (HKUST), est mort des suites de lésions cérébrales découlant de sa chute d’un garage de stationnement.

A la suite de cet incident, les organisateurs des manifestations ont essayé de créer une diversion en rejetant la faute sur les autres, en faisant pression sur l’université, en perturbant les assemblées étudiantes et en organisant des émeutes sur le campus. 

Certains émeutiers ont vandalisé les infrastructures et saccagé le bureau d’un professeur ainsi que le logement du directeur de l’université sous le prétexte de « pleurer la mort de Chow ».

Alors que la haine et la méfiance envers le gouvernement central et celui de la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong sont devenues de plus en plus palpables parmi les émeutiers au fil des derniers mois, ces derniers ont commencé à prendre pour cibles les étudiants de la partie continentale de la Chine, les banques chinoises et certains restaurants et magasins spécifiques.

« Mes parents s’inquiètent. Ils m’ont demandé de prendre congé et de revenir dans la partie continentale », explique l’étudiante, qui venait tout juste de s’inscrire dans une université hongkongaise. La jeune femme préfère rester anonyme pour ne pas subir de doxing (c’est-à-dire voir ses informations personnelles et privées, comme l'identité, l'adresse, le numéro de sécurité sociale ou encore le numéro de compte bancaire, divulguées sur Internet), qui est devenu une pratique courante des manifestants contre les personnes avec lesquelles ils sont en désaccord.

Avant d’atteindre le poste poste-frontière de Shenzhen, elle raconte avoir été terrifiée en passant devant l’Université polytechnique de Hong Kong, car des individus lançaient des barres en métal depuis une passerelle pour piétons.

L’étudiante explique qu’elle n’était pas la seule à être terrifiée par ces personnes « hors de contrôle », qui ont incendié des wagons du métro, attaqué des personnes innocentes en désaccord avec elles et même immolé un homme qui disait juste : « Nous sommes tous Chinois. »

Alors que les échauffourées se poursuivent, certains étudiants de la partie continentale de la Chine ont commencé à fuir de la ville, désormais dans le chaos. 

Un autre étudiant a relaté au Global Times son départ de Hong Kong samedi dernier et son séjour depuis dans un hôtel à Shenzhen. Il raconte avoir été attaqué il y a quelques semaines par un groupe d’émeutiers, alors qu’il prenait des photos d’eux en train d’installer un mur Lennon. « Pourquoi est-ce que je ne peux pas prendre de photos d’un lieu public ? », avait-il demandé.

Les perturbations sociales à Hong Kong pèsent sur la vie quotidienne des étudiants. Mardi soir, alors que les émeutiers bloquaient plusieurs des sorties principales de l’université, les étudiants de la partie continentale étaient coincés dans leur université.

« C’est comme une fuite, mais de notre pays vers notre pays », note l’étudiant. Selon lui, de plus en plus de ses camarades de classe prennent conscience de cette escalade de la violence, qui pourrait avoir des conséquences graves. « Nous devons nous protéger », ajoute-t-il.

En restant à Shenzhen, l’étudiant affirme se sentir plus détendu, mais lorsqu’il voit quelqu’un portant un masque noir ou s’habillant en noir, il ne se sent pas à l’aise.

Des dizaines d’étudiants de la partie continentale de la Chine se trouvent désormais à Shenzhen et bon nombre d’entre eux restent à l’hôtel en attendant des instructions. Des doctorants sont présents, qui essaient d’aider les étudiants du 1er et du 2e cycle, dont certains étaient arrivés à Hong Kong à l’automne.

Mardi soir à midi, il restait encore 200 étudiants à la CUHK attendant d’être secourus ou désireux de s’enfuir le plus rapidement possible. Certains ont essayé de sortir à pied du campus, les entrées principales ayant été bloquées.

D’après la police hongkongaise, près des deux-tiers des 287 suspects arrêtés lundi sont des étudiants, ce qui est très inquiétant.

Certains habitants locaux bienveillants ont malgré tout organisé un groupe en ligne, pour organiser le transport des étudiants continentaux depuis la CUHK. 

Le législateur Junius Ho a déclaré au Global Times qu’il était prêt à apporter son aide, appelant la ville à revenir le plus rapidement possible à la normale.

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Source:french.china.org.cn