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Hong Kong: l’économie de la « Perle de l’Orient » menacée par les violences

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 08. 2019 | Mots clés : violences ,Hong Kong


Alors que les violences persistantes continuent d’éprouver Hong Kong, la « Perle de l’Orient » risque d’affronter des perspectives économiques difficiles sur les prochains mois. Au sein de la population, de plus en plus de personnes appellent à des actions immédiates pour mettre un terme aux violences et restaurer l’ordre.

Ces manifestations, qui ont débuté en opposition au projet d’amendement d’une ordonnance hongkongaise sur les délinquants fugitifs, sont devenues plus importantes et plus violentes au cours de ces deux derniers mois.

Les manifestants se sont engagés dans toutes sortes d’activités destructrices, bloquant les voies ferroviaires et les tunnels, attaquant la police, dégradant l’emblème et le drapeau national, paralysant les opérations de l’Aéroport international de Hong Kong, ou encore agressant brutalement des personnes innocentes.

Cette violence flagrante a déjà fait payer un lourd tribut à l’économie déjà affaiblie de Hong Kong.

Le gouvernement de la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong a révisé à la baisse les prévisions de croissance économique réelle pour 2019, entre 0 et 1 % contre 2 à 3 % lors d’une précédente estimation. 

D’après Paul Chan, le secrétaire financier du gouvernement de la RAS de Hong Kong, le risque que Hong Kong subisse un ralentissement économique est de plus en plus élevé dans ce contexte de difficultés internes et externes.

Selon lui, les récents incidents sociaux ont frappé la vente au détail, la restauration et le tourisme, ce qui a aggravé la récession économique.

Le tourisme durement frappé

Le secteur du tourisme à Hong Kong est passé d’une période d’essor bouillonnant à une saison glaciale de chômage et de difficultés économiques, a indiqué Wong Ka-ngai, le président du Syndicat général des guides touristiques de Hong Kong (HKTGGU).

Le tourisme est un secteur majeur à Hong Kong, employant plus de 270 000 personnes et ayant contribué pour 4,5 % de son économie en 2017.

Toutefois, l’impact des récentes manifestations est désormais « pire que lors de l’épidémie du SRAS en 2003 », note Wong.

« De nombreux touristes continentaux n’ont plus envie de se rendre à Hong Kong, [alors qu’ils] représentent près de 80 % de notre marché », explique-t-il.

Depuis le début des manifestations violentes, plus de 20 pays et régions ont déconseillé à leur population de se rendre à Hong Kong.

Pour la période entre juin et juillet, les revenus moyens pour les personnes travaillant dans le secteur du tourisme ont diminué de 74 %, tandis que le nombre de visites organisées à Hong Kong a également baissé de 74 % en moyenne, selon une enquête réalisée récemment sur 1012 personnes syndiquées au HKTGGU.

« La violence fait payer un lourd tribut sur nos vies et sur l’économie de Hong Kong », explique Dicky Yip, un guide touristique de 46 ans ayant quatre enfants. Celui-ci raconte qu’il n’a pas gagné d’argent au cours des deux derniers mois et que sa femme est ainsi devenue la seule personne à pourvoir aux besoins de sa famille.

« Dans mon entreprise, près de 80 % des [touristes en] voyage organisé viennent du continent et la plupart ont annulé au cours de ces deux derniers mois », explique-t-il.

Dicky Yip ajoute qu’il n’a eu aucun travail depuis le mois de juillet, alors qu’il aurait dû être occupé à emmener les touristes voir les attractions locales populaires, comme le temple Wong Tai Sin, le pic Victoria et la baie de Repulse.

« Ces activités violentes, [dont sont responsables] un petit groupe de personnes, nuisent à l’image globale de Hong Kong aux yeux des touristes. Ce n’est pas acceptable », souligne-t-il.

Difficultés pour les petites entreprises

Les affrontements initiés par les groupes radicaux n’ont pas seulement perturbé l’ordre économique et commercial, mais ils ont également mis à rude épreuve les nerfs des habitants et rendu leur vie difficile.

A 60 ans, Siu Lau gère avec sa femme une pharmacie de 20 m2 vendant des fruits de mer séchés et des remèdes de médecine traditionnelle chinoise à Wanchai, le quartier le plus aisé de Hong Kong. « Mon magasin est ouvert depuis plus de 30 ans. Les troubles récents ont engendré une baisse de 50 % de notre activité », explique-t-il.

Les petites et moyennes entreprises comme celle de M. Lau représentent 98 % du nombre total des entreprises à Hong Kong et contribuent pour 40 % de l’emploi dans la RAS.

« La plupart de nos clients sont des réguliers, certains m’ont dit qu’ils n’avaient pas le goût à faire les magasins », explique M. Lau.

Etant né et ayant grandi à Hong Kong, M. Lau se dit attristé par la série de violences, qui menacent le futur économique de Hong Kong. « L’économie va continuer de sombrer si les manifestations illégales et violentes se poursuivent », soupire-t-il.

Ah Ling, une vendeuse de dim-sum d’une cinquantaine d’années, se plaint elle-aussi de la baisse de ses ventes. Elle travaille dans un petit magasin vendant des snacks et des boissons à Kwun Tong dans la partie est de la péninsule de Kowloon, l’un des quartiers les plus peuplés de Hong Kong.

« Nous perdons des consommateurs. Comme vous pouvez le voir, les clients n’ont pas besoin de faire la queue. Ça n’a rien à voir avec ce que c’était avant. Les ventes ne cessent de diminuer », explique-t-elle.

Les violences de plus en plus fortes dans les rues et le comportement des foules commencent à exaspérer la population hongkongaise. Plus de 470 000 personnes se sont ainsi rassemblées samedi dernier à Tamar Park pour demander la paix et la stabilité.

Joe Chau Kwok-ming, le président de la Chambre générale des petites et moyennes entreprises de Hong Kong, a indiqué que le ralentissement économique mettait une pression supplémentaire sur les PME.

De nombreuses entreprises ont enregistré une baisse de 30 % de leur activité et été contraintes de diminuer les paies de leurs employés au cours de ces derniers mois. 

D’après Joe Chau Kwok-ming, si l’économie continue de se détériorer, il y aura une vague de fermetures de magasins et le taux de chômage augmentera inéluctablement.


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Source:french.china.org.cn